VIII. Apprendre / 1
Précis sur le culte Paontoïste : comprendre et y croire ?
Analyse du livre sacré et clés de compréhension.
La dernière lecture de Mara avant de s’endormir hier soir. Toujours aussi curieuse et ne trouvant pas le sommeil, elle avait dégoté le bouquin dans un des tiroirs de sa nouvelle chambre. La lecture avait été passablement soporifique, mais elle avait eu le mérite de lui apprendre quelques dogmes locaux. Apparemment, les pratiquants du paontoïsme croyaient en l’existence de quatre gardiens et d’une divinité. : Beonar, Yegar, Vodjun, Omlir et la divinité Lokma. Tous représentés par des symboles. Chaque gardien avait une symbolique propre. Ainsi les fidèles priaient Beonar pour le savoir, la clairvoyance et l’acceptation, Yegar pour la volonté, la force et le courage, Vodjun pour l’espoir, la libération et l’unité et Omlir pour l’amour, la compassion et l’empathie. Quant à Lokma, en tant qu’être divin suprême, il incarnait toutes ces vertus et plus encore. Lokma était en quelque sorte le dieu des dieux.
Le livre faisait régulièrement mention des sacro-saintes sources divines, ainsi que l’existence d’autres lieux sacrés. Mara apprit également que les Paontoïstes appelaient l’entièreté de l’univers : Magnus.
S’étant lassée des longues litanies grandiloquentes, Mara avait par abandonner la lecture instructive et s’était endormie.
Au réveil, elle eut l’étrange impression de léviter, ce qui était absurde. Elle se leva en traînant les pieds. Cheveux en bataille, elle regarda par la fenêtre. Dehors, le temps était sublime et la température actuelle de la pièce laissait présager une journée bien chaude.
En direction des toilettes, elle s’installa devant le miroir pour observer chaque trait de son visage. Elle se posait un tas de questions qui partaient en rameau sans fin.
Le confort de ce monde est somme tout assez similaire à ce que je crois être la norme, se dit-elle en passant ses mains sous l’eau pour se rincer le visage.
Le miroir est propre comme tout le reste, leur lessive sent bon, concéda-t-elle tirant son visage pour activer la circulation sanguine.
Tu analyses ce monde, mais toi, t’es qui ? finit-elle par se dire le regard posé sur son reflet. Elle fit quelques grimaces, écarquilla les yeux et soupira. Une inconnue vivant une expérience incroyable… De quoi rendre fou n’importe quel fada d’aventure… quoi qu’entre l’imaginer et l’expérimenter, c’est pas pareil, conclu-t-elle en attrapant une fiole verte disposée sur l’étagère. Lumia lui avait expliqué que cette potion était le meilleur moyen pour garder une haleine fraîche, et il faut l’avouer, la solution était terriblement efficace. Elle tira bouchon en liège avec un blop, puis se gargarisa la bouche.
Bon ma belle il est temps pour toi de retrouver ta mémoire et « d’avoir confiance » si tu ne veux pas que Caelan te sermonne… mais qu’est-ce qu’il séduisant… et Tréviane, il est sexy aussi…. Mais à quoi penses-tu ? Heureusement que personne n’est dans ta tête, il y verrait que je trompe mentalement mon mari dont j’ai oublié l’existence…. C’est mal ? À vrai dire il faudrait que je me remémore mon identité… Qui suis-je, mais qui suis-je ? Bon sang, souviens-toi maintenant !
Quelqu’un frappa à la porte, coupant court aux pérégrinations mentales de Mara. Elle cracha le contenu de sa potion-dentifrice et plaqua ses cheveux rapidement contre la tête, c’était peine perdue. Elle se précipita vers la porte pour l’ouvrir. Trop tard, quelqu’un avait été plus hâtif qu’elle.
— J’espère que je ne te dérange pas, trésor ? la voix de Lumia résonna dans la pièce.
Elle portait un paquet de tenues qu’elle posa sur le lit. Voilà de quoi te changer. Les températures à Ilyiée sont chaudes, je t’ai apporté des vêtements plus appropriés. On n’est pas obligé de porter l’uniforme 24 heures sur 24. Je pense que ça devrait aller.
Mara remercia Lumia en s’approchant du tas d’habits apparemment neufs.
— Et ici, une brosse à cheveux ainsi que quelques accessoires de mise en beauté, ajouta Lumia en exposant les objets à Mara. Ça, c’est pour tes yeux ( elle attrapa un stylo et appuya sur un bouton tendit qu’elle le passait sur le dos de sa main. Cela lui laissa un léger trait noir). Mais tu connais, j’imagine.
— Pas dans ce format, mais ça m’a l’air bien pratique…, murmura Mara en ramassant le khôl noir.
Lumia retourna vers la porte aussi vite qu’elle était arrivée.
— Rejoins-moi quand tu es prête ! Nous allons te faire le tour du propriétaire !
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