Chapitre 110

7 minutes de lecture

LELIA

Des salades composées avec différents légumes, repas plutôt léger suivit d'une soirée jacuzzi que rêver de mieux ? Nous terminons la soirée assis sur le muret à l'extérieur entre jeunes alors que nos parents nous saluent pour aller se coucher. Nous devons avoir une discussion avec notre beau-frère car depuis que nous sommes arrivés, je le trouve beaucoup trop effacé et je ne suis pas la seule de cet avis.

Nous restons silencieux le regardant dans les yeux, régulièrement celui-ci baisse aussitôt la tête se sentant très mal à l'aise face à l'insistance de nos regards. Clément se triture les doigts tout en balançant nerveusement ses jambes dans le vide. Je l'aime énormément mon beau-frère c'est vraiment un gentil gars mais j'aimerai qu'il se révèle car au fond de lui il a sans doute pleins de qualités et de capacités qu'il n'ose pas mettre en valeur ce qui est dommage.

Ses pieds claquent contre le muret à chaque balancement et de temps en temps il se râcle nerveusement la gorge. Anaïs est partie depuis cinq minutes prendre une douche et faire un soin pour ses cheveux qui s'abîment vite à cause du soleil.

  • Bon Clém, t'as rien à raconter ? Dis-je d'un ton ferme pour le secouer un peu. Parce que clairement, là, je ne suis pas du tout à l'aise !

  • Je....Euh... Ben... Bafouille t-il en rougissant à outrance.

  • Parce que depuis que tu es arrivé et à chaque repas de famille, je te trouve très effacé, on n'entend pas le son de ta voix ! Tu ne te sens pas chez toi ici ? Fin je ne sais pas, on ne va pas te bouffer ! (d'un ton insolent).

  • Mais je.... Euh.... C'est dans ma personnalité murmure t-il ne me regardant pas franchement.

  • Qu'est-ce que tu baragouines je ne comprends rien à rien là ! Grognai-je en tappant mes mains sur mes cuisses. Vas-y j'attends que tu t'exprimes ! Tu ne dis jamais rien, t'es là t'es transparent ! On ne sait pas ce que tu penses ! J'ai l'impression qu'on ne t'interesse pas, tu ne poses jamais de questions !

  • Lélia... Arrête s'il te plait il n'est pas bien là et ce n'est pas comme ça que tu vas le mettre à l'aise ! Rétorque Matt attentif à la discussion. Clém c'est qu'il est timide voilà tout !

  • Mais arrêtes Matt, j'aimerai qu'il me réponde et puis toi t'en penses pas moins, tu m'en as même parlé avant le repas !

  • Oui bien sûr mais il y a des façons pour parler aux gens ma chérie, moi je n'aurai pas fais comme ça j'aurai plutôt essayé de partager des trucs avec Clément ! Continue Matt.

  • Clément, réponds à ce que je t'ai dis s'il te plaît ! L'obligeai-je autoritaire.

Je descends du muret pour me rapprocher de mon beau-frère, mes coudes se posent sur ses cuisses et étant en dessous de lui ça l'oblige un peu plus à me regarder. Matt me regarde en biais, je n'arrive pas à diserner ses sentiments : Est-il en colère contre moi et ce que je suis en train de faire ? Je reporte mon attention sur le petit blond qui se tord les doigts, je les entends craquer par moment.

La respiration de Clément se fait sonore et légèrement saccadée. Son corps tremble un peu également et ses joues sont rouges. Des bouffées de chaleur l'envahissent puisque je constate la présence de goutelettes de sueur sur son front. Je persévère avec insistance pour lui faire décrocher un mot, le jeune homme finit par sauter du mur les larmes aux yeux.

Il se place dos à nous fondant en larmes se sentant sans doute bloqué par la discussion. Matt le rejoint et pose sa main sur l'épaule du jeune homme.

  • Lélia ce n'est pas malin ! Lâche mon mari en me toisant.

  • Ça me saoule qu'est-ce que ça peut foutre que je sois timide et réservé ! Dit Clément en venant me faire face, il a du mal à parler mais prend quand même le courage de le faire. En plus je n'apprécie pas ça fait comme si vous aviez attendu qu'Anaïs soit partie à la douche pour me prendre entre quatre yeux ! Vous êtes vraiment pas cool là ! Je sais que je parle pas beaucoup mais je suis plus à l'aise pour écouter ce que vous dites que d'être en position actif ! C'est dans ma nature d'être timide et ça ne veut pas dire que j'en ai rien à foutre de vous ! Franchement ça me fait chier que vous m'en mettiez plein la gueule comme ça ! A chaque fois c'est pareil ! J'ai été viré de mon groupe de potes avant la caserne à cause de ça ! Je n'y suis pour rien ! Je n'arrive pas à parler, à tenir une conversation ! Après si vous ne m'acceptez pas comme je suis allez vous faire en*uler bien profond ! Je suis mieux tout seul ! Tant pis pour vous !

  • Mais j'ai dis ça pour toi Clément, pour que tu puisses avancer ! Ripostai-je. Parce que là vraiment, j'ai du mal à t'imaginer caporal ! Je ne fais que t'aider !!!

  • Ouais ben t'as fais tout le contraire ! Tu t'es clairement plantée ! Je vais être encore plus bloqué à cause de toi ! Je ne te remercie pas !

  • Clém, arrête d'employer le vouvoiement, je n'ai rien dis se défend Matt. Lélia franchement ce n'était clairement pas le bon plan pour te rapprocher de ta soeur !

  • Ecoute Matt, je suis comme ça moi, je dis ce que tout le monde pense tout bas ! Clém, je t'aime beaucoup, tu es comme un petit frère pour moi ! Mais si je te l'ai dis c'est parce que ça me chagrinait, je suis sûre que tu aurais pleins de choses à nous apporter, là tu ne profites même pas de tes vacances en restant dans ton coin. Je ne voulais pas te faire pleurer, juste essaye de t'ouvrir à nous, tu seras beaucoup mieux.

  • Je sais murmure le petit blond en croisant ses bras contre son torse regardant en direction de la villa. Tout comme ce que TOUT LE MONDE me reproche mais ça me fait mal qu'on me mette face à mes défauts. C'est compliqué pour moi de m'ouvrir aux autres je préfère être dans l'écoute, que de participer réellement, j'ai peur aussi de ne pas être intéressant. Pour moi, les autres le sont plus... Je fais des efforts pour changer vraiment mais ça reste compliqué pour moi.

  • Aller mon poulet, c'est fini ! Lélia t'a dit les choses on en parle plus d'accord ?! S'exclame Matt en lui tapant le dos de quelques tapes amicales.

Anaïs revient de sa douche en petite nuisette sexy, cheveux ondulés car encore mouillés. Son regard se pose sur le groupe détaillant chaque membre pour essayer de comprendre ce qui s'est passé durant sa courte absence.

  • Tout va bien Naïs, t'inquiètes pas affirme Matt.

  • Non, je vois bien que non ! Rétorque t-elle dans les aigus. Que se passe t-il mon amour ?

  • Rien, c'est bon murmure Clément en lui caressant la joue. Lélia a remis les pendules à l'heure avec moi, je t'expliquerai...

  • Non, Anaïs je disais juste à Clém que c'était dommage qu'il gâche ses vacances en restant aussi renfermé. Moi, ça m'embête pour lui. Alors certes ça lui a fait de la peine, je n'aurai pas cru autant mais si je lui en ai parlé c'est pour lui. Il t'expliquera.

  • Ok mais doucement quand même dit-elle en nous dévisageant, croisant ses bras contre sa poitrine elle aussi. Vous voulez qu'on fasse quoi demain ?

  • Je ne sais pas encore dis-je.

  • Perso, je me lève tôt, je vais aller courir un peu au bord de la mer, histoire de profiter pleinement de la journée répond mon homme. Après on peut peut-être visiter le village en fin de matinée puis aller à la plage !

Clément se porte volontaire pour aller courir avec mon chéri demain matin, tous les deux évoquent six heures du matin. Anaïs et moi, nous regardons d'un air embêté, il est hors de question qu'on se lève tôt toutes les deux.

  • T'inquiètes pas mon bébé, on fera la grâce mat' et juste après on peut faire un tour sur le marché pour acheter quelques fringues ! J'ai bien compris que de se lever à six heures ce n'est pas ta tasse de thé !

Le babyphone retentit, la voix de Lou gasouille à l'intérieur.

  • Ah ça c'est l'heure du biberon ! Déclare Matt.

  • Est-ce que je peux aller la chercher ? Demande inaudiblement Clément. (Matt lui donne l'autorisation avec un grand sourire puis se met en action pour préparer le repas de Lou).

Quelques minutes après, Clément revient avec Lou, la maintenant soigneusement contre son torse. Mon mari secoue le biberon entre ses mains puis le tend à Clément.

Péniblement Lou boit la moitié du biberon puis finit par s'endormir la tétine en bouche. Je lui retire doucement le biberon et la récupère des bras de Clément pour aller la mettre au lit étant donné qu'elle est en train de commencer sa nuit. C'est souvent qu'elle nous fait ça le soir.

Je referme la fermeture de la gigoteuse, pose ma main sur la poitrine de notre petite fille.

  • Bonne nuit ma chérie, dort bien, maman t'aime !

Je m'enroule dans une petite veste pour les rejoindre tous les trois.

  • Bébé dort ? Demande Anaïs.

  • Oui oui, et nous on va faire pareil ! Dis-je en faisant un clin d'oeil à Matt.

Les amoureux nous chantonnent un bonne nuit avant de disparaître dans leur chambre.

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