Eter : final

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Les nuages noirs se lèvent

L’amas de poussière s’achève

Par-delà la colline

Plus de soubresaut, il s’incline

Telle était ma volonté

J’ai gravi cette colline sauvée

Droit et fier je l’ai planté

Le drapeau de ma cité

Au bout de mes forces

Au bout de mon bras atroce

Dans mes derniers instants

Cette bataille fut rude mêlée

L’ennemi se comptait par milliers

Et j’en oublie ceux qui se cachaient

Par les rôdeurs débusqués

Gardiens naturels de la vallée

Nombreuses ont été les percées

Mercenaires orcs et soldats humains

Ils ont passés les murs malins

Au bout des heures de barrage

Par notre indéniable courage

Nous avons repoussés les vagues

Je perdais des valeureux dressés

Et les rangs s’éclaircissaient

En face, la marée noire

Elle semblait intacte désespoir

Par le Ciel et la Terre

Nous étions perdus et offerts

Quand les rôdeurs arrivèrent

Notre dernière compagnie par derrière

Une partie de l’armée a tenté de traverser par la forêt

Les rôdeurs les ont cueillis comme le blé

Ils ont bloqué toutes les nouvelles entrées creusées

Un élan d’espoir vint revêche

Et du rempart une salve continue de flèches

Nous repartions au combat endossé

La Forteresse ne devait tomber

Alors nous avons livré bataille

Sur la plaine devant elle

Sous le Ciel nous avons combattus

Durant des heures rompues

J’ai relevé de terre des soldats tombés

J’ai porté loin certains blessés

J’ai commandé des formations improvisées

J’ai misé sur les piquiers contre les cavaliers

Les unités sans protection visées par les archers

Et mes soldats allaient au contact des lignes

Un instant j’ai cru la surprise digne

Que notre attaque les avait hébétés

Rapidement les piquiers étaient submergés

Des munitions aux archers manquaient

Et le choc au corps à corps ne progressait

Doucement le soir arrivait

La lumière disparaissait

D’un commun accord la bataille prit fin

Cette nuit j’ai compté les survivants

C’était la chute de l’Ordre fervent

J’avais surestimé mes capacités

Une poignée de valides restait

Mon dernier capitaine était blessé

Une entaille entachait son bras percé

Il ne me restait qu’une solution

Défier le Général à son jeu de prédation

Un combat scellant le destin

Qu’il n’y ait demain

Qu’une seule mort

J’envoyais un messager

Il partit dans le noir dépêché

En s’avançant il criait :

« Je suis messager »

Pour ne pas être pris à parti

Il revient une heure plus tard accomplie

Le duel était fixé

Contre le Général démesuré

Demain à l’aube

Dans la plaine penaude

La victoire ou la mort

Je ne dormis

Je fis le tour de tous les blessés toute la nuit

Peu d’entre eux survécurent

Une nuit de dernières figures

Je leur promettais la mort utile

Demain sera victoire ductile

Mais est-ce ce qu’ils voulaient entendre ?

Aux civils je promis de les rendre

Aux familles orphelines et veuves

Aux soldats je promis un éloge d’épreuves

Tous les esprits clameront leur bravoure

Au matin je me découvris

Une légère blessure au flanc nourrie

Mon bouclier sera alors tenu

Avec moins de ténacité le moment venu

Des muscles râlaient de l’effort

Je me présentais sur la plaine accord

Personne derrière moi

J’ai ordonné la construction discrète en bois

D’un fragile mur de protection

Dans le cas où d’une version

De la promesse non tenue.

Le Général se tenait devant moi

Il avait grande allure ce fier-à-bras

La posture de cérémonie à tenir

Je me suis sentis défaillir

D’un dernier repas lointain secours

Le Général dit : « Je ne fais pas de discours

Tu sembles au bord de la rupture

Le combat sera rapide. En garde ordure ! »

Il s’avança et envoya ses coups

Mon bouclier retenait ma mort au bout

Mon autre main touchait terre

Il changea de geste

Je ne le vis venir funeste

Et le tranchant entra dans mon épaule

Celle de mon épée contrôle

En me sacrifiant plus ce bras je le levais

Et ma lame, elle, entra dans sa chair éprouvée

A l’endroit de son foie

Nous restâmes ainsi quelques instants froids

Des minutes ? Nous sombrions à genoux

Mais je me relevais et repartais debout

Je vois à présent des cavaliers s’approcher.

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