8
Septembre 1975
Il y a déjà trois longues semaines que la mère d’Yves Cléchard a signalé la disparition de son fils. Vingt-et-une journées infinies, vingt-et-une nuits interminables. Cinq-cent-quatre heures. Trente-mille-deux-cent-quarante minutes. Elle emmerde les secondes. Rien !!! La police refuse de prendre sa panique au sérieux. Votre fils est majeur. Il aura rencontré une jolie fille. Il devait bientôt rentrer à l’armée, non ? Ce n’est pas impossible qu’il ait voulu déserter. Enfin, calmez-vous, que voulez-vous qu’il lui soit arrivé ? Soyez raisonnable.
Puis, ce dimanche-là, un policier l’informe, on a peut-être, sans doute, sûrement, retrouvé la voiture d’Yves, une Renault 4 vert foncé, sur une route forestière à quatre-vingts kilomètres de Baulà, pas très loin de Charleville. Les plaques ont été retirées. La voiture était vide, la portière du conducteur était ouverte. La mère Cléchard comprend très bien qu’il n’y a pas de quoi se réjouir du sérieux et de la gentillesse soudaine des flics.
Annotations
Versions