Introduction.
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Bonjour cher lecteur, nous vous écrivons ce petit mot d'abord pour vous remercier de commencer à lire cette histoire, mais également pour vous proposer une autre version du chant présent dans ce passage afin d'agrandir votre culture musicale (liens en commentaire) !
Bonne lecture à vous !
PS: désolé à tous les Gautier (Ivano)
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Alors que l'évêque finit la lecture et se rassoit, le chœur se lève et commence à chanter Ave Maria. En ce jour de la Sainte-Marie, ce chant que toute l'assemblée entonne en plus du chœur, résonne dans les voûtes d'une manière différente de d'habitude. Cela est sûrement dû à la dimension sacrée d'aujourd'hui. Après, il faut que je l'avoue, la religion ces derniers temps ce n'est pas mon plus grand délire... Je suis présent pour la seule et unique raison que toute ma famille est présente pour ce jour, parfois, j'arrive à éviter la messe en prétextant un mal de ventre ou autre. Tout ce cirque ne m'intéressant guère, je ne prend même pas la peine de chanter. Je décide a la place de balayer le chœur du regard, c'est alors que sur la fin de mon passage en revue, j'aperçois une nouvelle tête parmi les choristes principaux : un garçon assez grand, blond platine et des yeux bleu turquin. Soudainement, son regard croise le mien, il me fait un petit sourire accompagné d'un clin d'œil.
— Qu'est-ce qu'il me veut celui-là, me dit la petite voix dans ma tête.
Je détourne le regard alors que le chant se termine. Les prières, lectures, homélie, credo et autre Saint-Sacrement. possibles s'enchaînent encore pendant une bonne heure. Je me surprends plusieurs fois à chercher du regard ce grand blond sur les bancs de la chorale. C'est lors d'une salutation, qui est bien évidemment scandé par la totalité de l'assemblée, sauf moi bien sûr, que j'ai apperçu sa tête blonde. Lui non plus n'a pas répondu, ce qui je dois l'avouer m'intrigue un peu. Arrive enfin le moment où Monseigneur Blaquart se relève et annonce la fin de la messe, blabla la paix du Christ, signe de croix, etc. Nous nous levons tous afin de quitter la magnifique cathédrale Sainte-Croix d'Orléans, sauf ma mère, ma grand-mère maternelle ainsi que mes deux tantes qui elles se dirigent vers l'autel très certainement pour complimenter l'évêque et les prêtres pour les sermons et tout le tralala.
Le reste de la famille et moi, nous suivons la masse quittant lentement, mais sûrement l'édifice. Après une dizaine de minutes, elles nous rejoignent toujours en train de commenter les "moments forts" de la messe.
Nous commençons tous à marcher vers chez moi où va avoir lieu le traditionnel repas de famille du 15 août qui comme à son habitude prévoit d'être des plus merveilleux... !
Une fois arrivé chez nous, mon père me demande d’aller chercher ma grand-mère qui dort à l’étage. Personnellement, je l'appelle mamie Paulette. C’est la mère de mon père, et tout comme moi, la religion ce n’est pas son plus grand délire. Elle a dit qu’elle se sentait fatiguée juste avant que l’on ne parte et on lui a proposé de rester ici dormir. Par on j’entend mon père et moi, mon autre grand mère, elle, même si elle était dans le coma elle voudrait qu’on l’amène à l’église tous les dimanches. Mais bref, alors que tout le monde va au salon pour prendre l’apéritif, je monte réveiller ma grand-mère. Une fois devant sa porte, je toque doucement, et elle m’autorise à entrer juste après. J’entre dans la chambre, et je la vois assise sur le lit en train de regarder la télé.
— Fatiguée, hein.
—Ah, bah, que veux-tu, mon petit ? Une excuse qui marche est une bonne excuse, dit-elle avec un clin d'œil.
Nous éclatons tous les deux de rire, et nous rejoignons les autres dans le salon. Mamie Paulette, c’est un peu la seule personne de la famille avec qui je peux être vraiment moi-même. Pour la petite histoire, ma grand-mère a divorcé de mon grand-père quand elle a eu soixante-dix ans parce que je cite, “je n'ai pas envie de m’emmerder dans une vie de retraitée monotone”. Mon grand-père depuis sa retraite ne voulait plus sortir, il passait sa journée devant la télé. Du coup ma grand-mère à divorcé et a commencée à sortir avec ses amis, parfois à aller au bar, bref à revivre.
Arrivés dans le salon, nous prenons tous l'apéritif où enfin ma grand-mère maternelle, mes tantes et ma mère arrêtent de parler de la messe ! Après ça, nous passons tous à table, une grande table rectangulaire avec une grande nappe blanche ornée de bandes bleues aux extrémités. Au bout de la table, il y a ma grand-mère maternelle aussi appelée mamie Marie. Son vrai nom, c’est Marie-Elisabeth, mais on dit Marie, c’est plus simple. Elle est veuve, mon grand-père ayant fait une crise cardiaque il y a quelques années maintenant.
À côté, il y a ma tante Ruth et son mari Olivier, ils vivent à Tours, donc on ne les voit pas souvent. Ma tante, elle, a hérité du côté religieux de la famille dans une certaine dimension, mais reste très gentille. Mon oncle est lui aussi croyant, mais niveau pratique, il n’est pas très assidu. Après ceux-ci se trouve mon cousin et ma cousine : mon cousin Paul-Etienne a dix-sept ans comme moi. Il est dans un lycée privé à Tours. On n'est pas super proches, comme des cousins quoi. Je le trouve un peu arrogant et il a tendance à prendre de haut les gens. En face de lui, ma cousine Églantine, neuf ans, elle et ma petite sœur sont à fond dans un délire princesse licorne et tout le tralala de fillette. Ça en plus de toujours être en train de crier et courir dans tous les sens. Mes parents eux, se trouvent au centre.
Ma mère, elle, s'appelle Marie-Anne et du haut de ses quarante-neuf ans elle tient la maison d’une main de fer. Du côté religion, elle a hérité en presque totalité du côté très religieux de sa mère. Ce qui, je dois le dire, rend les choses compliquées à la maison. Mon père, Pierre, a de son côté quelques années de plus, il vient de fêter son cinquante-deuxième anniversaire. Il est lui aussi croyant pratiquant, mais dans une mesure que je juge raisonnable. Il est associé dans une entreprise immobilière.
À côté de ma mère, se trouve ma tante Jeanne, elle travaille à la paroisse et n’a pas de mari parce que je cite, “j’attends le bon”. À quarante-sept ans, elle a encore bon espoir, rien n'est impossible après tout. Mais ça m’arrange, le fait qu’elle ne soit pas mariée fait que je m’amuse à l’appeler secrètement “la Pucelle d’Orléans”. Au bout de la table, ma grand-mère Paulette. Il ne reste que ma grande-sœur Léopoldine, elle a vingt-quatre ans et est revenue à Orléans quelques jours à l’occasion du 15 août. Elle étudie à Sciences Po Paris, du coup, on ne la voit pas souvent non plus. On s’entend plutôt bien, mais on n'est pas super proche non plus. On se fait bien évidemment les crasses de frère et sœur quand on en a l’occasion !
Face à elle, se trouve son petit ami, celui de ce mois en tout cas. Heureusement que ma mère ne connait pas Instagram, parce que des “avec mon homme pour l’éternité”, j’en vois trois par mois. Ça rend le côté éternel du paradis vachement moins sympa quand on y pense. Mais bref, il s’appelle Gautier, quel nom de merde, si j’ai bien compris, il fait Sciences Po aussi. Il y a également ma petite-sœur de dix ans : Lison. Comme ma cousine, elle est à fond dans un délire de princesse. D’ailleurs s’en est presque une, c’est la petite dernière et pour une fois, le petit dernier pourri gâté ce n'est pas un cliché. En face de moi, Louis-Antoine, vingt-et-un ans. Lui aussi est à Paris pour ses études, mais il est à Centrale, bref niveau étude, j’ai une certaine pression.
Et enfin, moi. Marius a dix-sept ans. On a pu le comprendre, la religion ce n'est pas mon grand truc. Je préfère sortir avec mes amis quand je peux, ou encore aller jouer un peu de piano quand j’ai le temps et ou la sacro-sainte autorisation matriarcale. Mais trêve de bavardage, ma mère arrive avec le plat.
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