Chapitre 3 : LE VOYAGE
Le bruit des valises qui se ferment résonnait dans la grande maison. L’heure était arrivée. Nzinga et la famille toute entière de l’oncle Kazi étaient sur le point de quitter le pays, un pays en guerre, un pays qui l’avait façonné personnellement, un pays qu’il laisserait derrière lui. Ses oncles, lents et calculés, s’étaient déjà préparés à l’idée que le rêve de Nzinga pouvait enfin se réaliser. Mais au fond d’eux, une part d’incertitude persistait.
Dans le salon, la famille élargie était réunie. Les visages étaient tendus, comme toujours lorsqu’il s’agissait de décisions importantes. L’un des oncles, Kazi, s’adressa à lui d’une voix autoritaire :
Kazi : "Alors, Nzinga, tu as pris ta décision. Tu vas partir pour ce Canada, et tu crois vraiment que cela va t'apporter ce que tu cherches ?"
Nzinga (les yeux fixés sur son oncle, un peu hésitant mais décidé) : "Je n’ai jamais demandé votre autorisation. J’ai mon rêve. Je vais à l’université, je vais aussi poursuivre mes écrits. C’est ma chance."
Kazi (avec un sourire amer) : "Ta chance, hein ? Tu crois qu’il suffit de rêver ? Ce n’est pas l’Europe ou l’Amérique qui te donneront la clé de ton avenir, tu sais. Ils te mangent tout cru là-bas. N’oublie pas d’où tu viens."
Nzinga serra les poings. Il n’allait pas se laisser démoraliser par des mots déjà entendus maintes fois. Il savait au fond de lui que ce départ était la seule voie pour réaliser son rêve. L’écriture et l’université étaient là, au bout de la route.
Mais avant de partir, il fallait qu’il fasse ses adieux à sa mère.
Le départ de la mère :
Nzinga entra dans la chambre de sa mère, la pièce où il avait passé de nombreuses nuits à écouter ses conseils, à se rappeler les temps où tout semblait plus simple.
Nzinga : "Maman, tu es sûre que tu veux que je parte ?"
Maman (les yeux pleins de sagesse et de tristesse) : "Tu es grand maintenant, mon fils. Je t’ai vu grandir, et je sais que tu as un chemin à tracer. Mais souviens-toi que ton père t’a abandonné sans regarder en arrière. Tu es l’homme de la maison désormais, même à 21 ans. Il est temps de prendre ta place dans le monde. Ne laisse personne écraser ton rêve."
Nzinga hocha la tête. Ces mots résonnaient comme un appel à la maturité. Il avait encore le souvenir de son père, ce père qui n’était jamais là, toujours absent. Mais il devait avancer, comme un homme. L’Afrique lui avait tout pris, mais il n’allait pas se laisser engloutir par ce poids. Il avait un rêve à réaliser.
Le lendemain, les adieux furent déchirants. Nzinga et la famille toute entière embarquèrent dans l’avion, laissant derrière eux le pays dévasté par la guerre. Mais dans sa tête, il n’y avait que son rêve. Il regarda une dernière fois la ville qui l’avait vu grandir, puis tourna la tête, prêt à affronter un monde nouveau.
Premier regard sur le Canada :
Arrivé au Canada, Nzinga sentit immédiatement la différence. Le froid, les gens différents, les nouvelles règles. Il n’y avait pas de place pour l’improvisation ici. Chaque décision était réfléchie, chaque mouvement avait une signification.
Il se rendit dans son appartement temporaire, observant les vastes rues, les immeubles imposants. Ses yeux brillaient. Ce n’était pas l’Afrique, mais il sentait que là-bas, il pouvait peut-être enfin trouver ce qu’il cherchait.
Mais au fond de lui, la guerre qu’il avait laissée au pays, les bruits des manifestations qui tournaient à la violence, restaient présents. Il avait vu les informations à la télévision, les manifestations qui dégénéraient en émeutes. Les images de la guerre qui se dessinaient dans son pays lui donnaient un goût amer. Il se sentait coupé entre deux mondes. Un monde où il pouvait enfin réaliser ses rêves, et un autre où son pays se déchirait.
Nzinga (pensant tout haut) : "Comment avancer avec tout ça derrière moi ?"
Mais le rêve ne pouvait plus attendre. Il savait que, même si le monde semblait sombrer dans le chaos, il devait continuer. Il devait écrire. Car dans l’écriture, il trouverait son salut.
Il laissa son pays derrière lui. Son rêve ne dépendait plus de ce que les autres pensaient de lui. Nzinga savait désormais qu’il avait le pouvoir de changer les choses. Et ce changement commencerait ici, dans ce pays lointain, où il écrirait son propre destin.
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