Chapitre 11 : TOURNÉE MONDIALE 

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Avant de prendre l’avion pour Kinshasa, Nzinga s’accorda un moment pour rassurer sa mère par téléphone. Il était tard, mais il savait que son appel ferait sourire cette femme qui avait toujours cru en lui, même quand il n’avait rien à offrir, même quand le monde semblait se retourner contre lui.

"Maman, je suis désolé, cette fois-ci ça a échappé à notre contrôle, mais je te promets, je serai là bientôt, je ne t'ai pas oubliée. Tu sais, l’Afrique, c’est chez nous. Et ce n'est qu'un retard, mais je viendrai." Sa voix, calme et rassurante, traversait les milliers de kilomètres, mais il savait qu’il touchait le cœur de sa mère.

Sa mère, toujours rayonnante d’amour et de fierté, souriait au bout du fil, même si elle se sentait parfois seule. Dans son cœur, elle savait que son fils, devenu l'un des plus grands auteurs de la diaspora, ne l’oubliait jamais. Il lui envoyait régulièrement de l'argent, des souvenirs, et surtout de l’amour, qu’elle pouvait sentir à travers chaque appel. Malgré la distance, Nzinga était là pour elle, il la gâtait et s’assurait qu’elle ne manque de rien.

Leurs relations étaient bien plus qu'une simple relation mère-fils, c’était un lien de complicité, de fierté, et de soutien mutuel.

Après ce court appel, il se tourna vers Léna, sa femme, avec un sourire radieux. La tournée de promotion de son livre, Prose Religion, allait commencer. Un livre qui, après avoir conquis les cœurs, avait été traduit dans plusieurs langues – l’anglais, l’espagnol, l’allemand, et même dans plusieurs langues africaines, dont le lingala et le swahili. Nzinga avait pris soin de faire traduire son œuvre dans les langues nationales du Congo. C’était une manière pour lui de rendre hommage à ses racines, de s’assurer que son message atteindrait les plus éloignés, ceux qui n’avaient pas toujours accès aux livres en langues étrangères.

Le couple Nzinga-Léna se préparait à un tour du monde, un périple qui allait les emmener dans des pays anglophones, francophones et hispanophones, à travers des cultures aussi diverses que variées. La tournée était un succès dès le départ, et chaque nouveau pays, chaque nouvelle ville, était l’occasion de découvrir des horizons différents, d'embrasser de nouvelles cultures, et surtout d’influencer les âmes et les esprits par la puissance de ses mots.

Un jour, lors d’une conférence de presse en Angleterre, Nzinga, bien que confiant et parfaitement à l’aise devant les journalistes, commet un petit impair qui allait devenir un moment mémorable de la tournée. En discutant de la situation politique en Afrique, il voulait parler de la solidarité entre les peuples africains, mais par inadvertance, il utilisa le terme "nations africaines" en lieu et place de "pays africains". Cela fit éclater de rire la salle, et bien que la faute fût légère, tout le monde ne pouvait s’empêcher de sourire. Les journalistes se sont délectés de la scène, et Léna, assise au côté de Nzinga, ne manqua pas l’occasion de le taquiner publiquement.

"Tu parles comme un vrai professeur d’histoire, mais c’est peut-être un peu trop, non ?", dit-elle avec un sourire moqueur, ce qui provoqua un éclat de rire général.

Nzinga ne se laissa pas déstabiliser et répondit avec humour : "Tu vois, tu as raison, je m'égare parfois. Mais bon, l’essentiel, c’est que tout le monde comprenne le message !"

Le couple, toujours complice, riait ensemble. C'était dans ces moments-là que Nzinga se rendait compte de la chance qu’il avait : une femme formidable à ses côtés, une vie qui, bien qu’éprouvée par des luttes, semblait maintenant pleine de promesses et de découvertes.

Tout au long de la tournée, il ne manquait jamais une occasion de s’adresser aux peuples africains. Chaque fois qu’il prenait la parole, il se tournait vers la caméra et, en lingala, il s’adressait à son peuple : "C’est pour vous, pour ceux qui me regardent, pour ceux qui rêvent comme j’ai rêvé. Nous sommes plus grands que ce qu’ils nous ont fait croire. Le monde nous regarde maintenant, mais n'oublions jamais qui nous sommes."

Léna, bien que française et canadienne de souche, maîtrisait l’anglais et était devenue une défenseuse passionnée de la négritude. Elle participait activement aux conférences, écoutant et apprenant des différentes cultures tout en soutenant son mari, une femme forte dans l’ombre mais rayonnante dans ses interventions.

Ils visitèrent des universités et des écoles dans le monde entier, inspirant de jeunes écrivains et poètes, leur montrant que peu importe les obstacles, l’écriture pouvait être un pont, un moyen de changer les mentalités.

Mais ce qui marquait le plus leur voyage, c’était la complicité qui s’était installée entre eux. Lors de chaque événement, à chaque nouveau pays visité, les regards échangés entre Nzinga et Léna en disaient plus que les mots. Ils étaient devenus une équipe, une force qui, ensemble, se battait pour l’unité, l’amour, et la culture.

Chaque journaliste, chaque acteur culturel, chaque créateur qu’ils rencontraient à travers le monde, influençait leur vision de l’art et de la vie. Et à chaque rencontre, ils prenaient avec eux un peu des expériences, des coutumes et des rêves des autres.

Leurs interviews, leurs échanges, leurs discussions devenaient des messages d’espoir pour les peuples opprimés, un appel à l’unité africaine, une promesse que l’avenir de l’Afrique pourrait se réécrire avec les plumes des enfants d'Afrique, ceux-là même qui croyaient encore en un avenir meilleur.

Nzinga avait maintenant trouvé sa place dans ce monde, mais il savait qu'il n’oublierait jamais la voix de son peuple, cette voix qui l’avait porté jusque-là. Quant à Léna, elle n’était plus seulement l’épouse d’un auteur à succès, elle était devenue une allie dans cette guerre pour l’émancipation de l’Afrique, un mouvement auquel ils appartenaient tous les deux.

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