Si par hasard j’y revenais…
Que pourrais-je dire à cet enfant,
Si par hasard je revenais,
Dans cette cour de récré,
Où toujours s’attarde le temps ?
Je m’assiérais à ses côtés,
Dans ce coin triste et sombre,
Où patientent les ombres,
De tous les enfants délaissés.
Dans ce silence qui ne devrait pas être,
Au travers des larmes qui ne coulent plus,
Je m’approcherais de ce garçon abattu,
Blessé et abimé par le regard des autres.
Je lirais dans ses yeux tant de rêves,
Tant de créatures et de mondes magiques,
Tant de rivages aux parfums exotiques,
Pour tenir jusqu’à ce que le jour s’achève.
Puis la sonnerie retentirait enfin,
Et nous prendrions le chemin du retour,
Sans cris ni rires comme chaque jour,
Triste fantôme parmi les siens.
Alors le petit garçon ralentirait sur le chemin,
De petites perles roulant sur ses joues,
Témoins silencieux du drame qui se joue,
Ces jours sans fin qui causent son chagrin.
Et le cœur lourd, les yeux noyés de pleurs,
Mes bras viendraient doucement l’enlacer,
Et tout tremblant je lui chuchoterais,
Pour quelles raisons endurer ces douleurs.
Je lui dirais qu’après la tempête, un jour prochain,
Il réalisera que tous étaient plus tristes que lui,
Toujours obligés pour exister de rabaisser celui,
Qui tout en restant lui-même brille du soir au matin.
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