Deux longues oreilles
J’ai deux amis aux longues oreilles,
Au ventre replet et aux sabots légers,
Qui paissent dans le vallon vermeil,
Où j’aime souvent à m’égarer.
Ils dodelinent de leur museau tout doux,
A la recherche des mets inégalables,
Que les chênes et les bosquets de houx,
Cachent à leur gourmandise insatiable.
Au moindre bruit leurs deux oreilles se dressent,
Qu’est-ce donc ? Une chouette qui hulule ?
Le corps en éveil, longtemps ils observent,
Puis le téméraire avance et le prudent recule.
Si le premier n’est guidé que par son estomac,
Toujours en quête d’une nouvelle friandise,
Le second, facétieux, réfléchit et conçoit,
Des subterfuges à la hauteur de ses convoitises.
Mais lorsque mes pas me mènent au pré,
Tous deux en chœur chantent et m’appellent,
Puis l’air de rien s’approchent au plus près,
Guidés par une curiosité toute naturelle.
J’ai deux amis aux longues oreilles,
Au ventre replet et au sabots légers,
Qui chaque jour apportent du soleil,
Dans le cœur d’un homme désabusé.
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