Quel étrange sentiment. Est-ce le feu qui brûle ainsi dans mes veines ? Est-ce mon cœur qui bout par trop de peine ? Non, c’est autre chose…

Est-ce que c’est toi ?

Cela fait bien longtemps. J’ai pourtant tout fait pour t’étouffer, t’enfermer dans une cage dont j’ai jeté la clé. Mais te revoilà quand même à la surface, toi, ma meilleure ennemie, ma sombre colère.

Tu m’as toujours effrayé. Mon âme est zébrée des cicatrices de tes croisades insensées, de tes fureurs exacerbées. Je te hais. Je te hais du plus profond de mon cœur.

Non… ne t’en va pas, j’ai encore besoin de toi.

Je n’ai plus l’énergie de me battre. Je me sens épuisé, blessé et acculé, je me morfonds dans cet automne sans fond, à la recherche d’une échappatoire que je ne saurais voir.

Veux-tu prendre le contrôle pour un petit moment ?

Brûle autant de poèmes et de souvenirs qu’il te faudra mais je t’en prie… sors-moi de là, et disparais.