Alcestis, Fille d'Athena
À la même époque où notre jeune homme fut laissé aux bons soins de ses parents adoptifs, deux jeunes dames eurent droit à un destin similaire. La première se nommait Alcestis, elle, fut laissée aux bons soins de son père, un homme reconnu par tous à Athène pour son savoir et sa sagesse. Ce sont ces qualités qui lui valurent les faveurs d’Athena qui était à la recherche d’un homme capable de lui offrir un enfant digne des Jeux. Elle était puissante parmi les puissants, intelligente et était un seigneur de guerre de renom. Mais il lui manquait une qualité primordiale, Athena était froide, impassible, elle ne s’intéressait qu’aux résultats. Aussi, elle prit la décision de concevoir son enfant avec un homme assez sage pour connaître l’importance du cœur autant que celle du corps. La deuxième, Amara, eu droit à un destin diamétralement différent. La Déesse Aphrodite qui se moquait bien des jeux, menait une vie frivole et passionnée choisit son partenaire pour sa candeur. Il faisait partie de ses hommes dont le regard était vif et amoureux, qu’importe sur quoi il se posait, il était toujours animé d’une flamme vive et inextinguible. Habité d’un profond amour pour ce qui vit et ne vit pas, la déesse s’enticha rapidement de lui et ensemble ils conçurent la jeune fille. Aphrodite venait régulièrement le visiter, lui et sa fille. Ensemble, ils passaient des journées à regarder le ciel et la nature. Cette relation, Alcestis n’eut pas la chance de l’avoir avec sa mère, et si son père faisait de son mieux, il n’est pas toujours simple d’élever une jeune dame seule, particulièrement lorsque celle-ci possède les capacités d’une déesse.
Pour compenser cela, et connaissant la Déesse de la guerre, Aphrodite, venait régulièrement, accompagnée d’Amara, rendre visite à la jeune fille. Ces nombreuses visites furent la cause d’altercations avec la mère de celle-ci qui considérait que la gamine ne concernait pas la Déesse de l’amour. Ces divergences d’opinions n’empêchèrent pas Aphrodite de s’occuper d’Alcestis comme si celle-ci était sa chair. Le temps rapprocha Alcestis et Amara qui devinrent des amies inséparables. Ensemble elles passaient des journées à courir dans tous les sens et faire tourner en bourrique les parents de cette dernière. De temps à autre, la déesse de la beauté profitait de ses privilèges pour faire le tour de l’Olympe aux côtés des filles. Il n’était pas rare qu’Aphrodite rende visite aux autres panthéons, et dès qu’elle le pouvait, elle prenait les petites avec elle, considérant qu’il leur fallait connaître le monde hors de l’Olympe. Les dieux qu’elle visitait le plus régulièrement n’étaient autres que Freyja et son frère Freyr, avec lequel la déesse entretenait une relation charnelle non dissimulée et qui s’avérait être une des raisons principales de ces visites qu’elle camouflée sous couvert de “ visites diplomatiques”. La déesse riarde et encline à la taquinerie disait régulièrement qu’elle tenait à “ approfondir “ ses relations avec le Nord. Durant ces interactions entre la déesse et Freyr, les petites dames en profitaient pour balader dans le Folkvangr, la terre de Freyja. Ces terres complètement inoffensives pour les fillettes faisaient leurs bonheurs et elles pouvaient y passer des heures, voir même des journées entières à courir dans l’herbe dorée. Elles passaient également beaucoup de leur temps à discuter, ou écoutait discuter la déesse Freyja, celle-ci était très proche d’Aphrodite bien qu’elle ne fût plus sage que cette dernière.
“Vous me faites penser à mon fils, leur disait-elle. Il a à peu près votre âge. Je l’observe souvent depuis les hauts murs d’Asgard. Il est jeune et pourtant possède déjà la vigueur du sanglier et la force de l’ours. Il ne passe pas un jour sans se blesser ou simplement s’égratigner, une véritable tête brûlée. Je suis certaine que vous vous entendriez bien avec lui. Comme j’aimerais que vous le rencontriez ici, le pauvre n’a pas d’ami qui lui ressemble... Quand vous le verrez, sur Sanctuaire, j’espère que vous deviendrez de bons amis. “
Alcestis avait rapidement développé une affinité particulière avec Freyja qu’elle voyait comme une tante. Une gentille dame à laquelle elle pourrait se confier et qui ne faisait pas partie de son entourage direct. Avec elle, ses soucis, ses secrets, ses souffrances, seraient bien gardé.
Et pourtant, c’est au cours d’une de ces visites que les petites crurent frôler la mort. Lors de l’une de ces balades en Folkvangr, Alcestis se demandant à quoi ressemblé le Midgard prit la décision d’aller le voir. Profitant d’un instant d’inattention, les fillettes dont la curiosité et la vivacité égalé de chatons, se jetèrent à travers le portail du Bifrost sans que personne ne s’en rende compte.
Après neuf secondes à observer le cosmos, les petites atterrirent sur une terre qu’elles ne connaissaient pas, une terre étrange mais excitante. À l’horizon, elles ne pouvaient voir que les montagnes, les collines et les arbres, pas un seul temple, pas un seul bâtiment gargantuesque, elles avaient atterri au cœur d’une dense forêt. Alcestis, la plus téméraire des deux fut la première à partir à l’aventure. Les arbres n’avaient rien à voir avec ceux d’Athène, ils étaient tous bien plus grand que les habituels cyprès de son monde et certains avaient pour feuilles, des sortes de fines épines. Nombreux avaient une forme de cône, chose qui attisait la curiosité de la petite qui resta longuement figée pour les observer. Ce monde était bien étrange, et les bêtes qui y marchaient également. Certains ressemblaient à de grosses souris affublées de longues dents et grignotaient les arbres. D’autres à de gros cerfs aux bois étranges. Mais les plus bizarres semblaient êtres de très, très gros loups au pelage marron et à la carrure impressionnante. Dresser sur leurs pattes arrière, ces monstres mesuraient aisément deux toises de haut et devaient peser au bas mot 1600 livres. Ce monde la captivait, ses yeux d’enfants se perdaient dans ce décor étrange, elle courrait dans tous les sens, tant et si bien que son amie semblât la suivre bien difficilement. Le temps était bien court pour la petite Alcestis qui se pensait hors de la réalité, une réalité qui ne l'avait pas épargnée par le passé.
-Amara ! Viens voir ! Une grotte là-bas ! On part à l’exploration ! Dit Aclestis excitée par sa découverte.
-Attends ! Tu vas trop vite !
La petite Amara n’avait ni son entrain ni son aplomb, elle était plus calme, plus posée. Si Alcestis était un volcan en éruption permanente, Amara elle, était un lac, doux et tranquille.
Elles pénétrèrent ensemble à l’intérieur de la fameuse grotte. Au fond de celle-ci, des sortes de grognements se faisaient entendre, un bruit lointain et faible, plus elles enfonçaient, plus le bruit se faisait fort, jusqu’à ce que finalement, elles en découvrent la source, il s’agissait d’une portée d’oursons. Ils étaient tous agglutinés les uns aux autres devant les étrangères, sûrement devaient ils être effrayés par ces inconnues. Attendries par la découverte, les fillettes s’approchèrent doucement, en essayent de ne pas les effrayer plus qu’ils ne l’étaient déjà. Les bêtes, grognaient en direction des étrangères, jusqu’à ce que le plus brave d’entre eux ne s’extirpe du groupe, poussé par la curiosité, il vint à la rencontre des filles qui s’en excitèrent. Alcestis fut la première à tendre la main, grattant la tête de l’animal qui se laissa faire et fut finalement rejoint par ses semblables. Elles jouèrent durant à peu près une heure avec les bêtes, mais cette allégresse ne pouvait durer éternellement. Derrière elles se dessina une silhouette monstrueuse qui s’approchait dangereusement. Elle ressemblait fortement à celle des petits animaux, a un détail prêt, sa taille. L’étrange loup géant qu’elles avaient vu plus tôt se présentait à elle, et il ne semblait pas jouasse. Si leurs amis étaient aussi petits que des chiots, celui-ci était plus large que les lions de l’arène et plus grand que trois chevaux. La bête peinait à se lever sur ses pattes arrière tant elle était haute, et à en juger par l’épaisseur de ses pattes, celles-ci devaient pouvoir briser le tronc du plus gros chêne liège avec aisance. Ce tableau effrayant se terminait sur une gueule gargantuesque capable d’engloutir les deux fillettes d’une seule bouchée. La bête, courroucée par la présence des filles dans sa tanière poussa un rugissement d’outre-tombe glaçant le sang des deux gamines qui a leurs tours hurlèrent avant de prendre la fuite. Mais le monstre immense bloquait la sortie et Alcestis se jeta sur elle pour en attirer l’attention, malheureusement à part se faire repoussée, cette tentative n’eut que très peu d’utilité. Amara en profita pour s’enfuir et une fois à l’extérieur hurla de toutes ses forces, appelant à l’aide, criant le nom de son amie. Les petites virent leurs vies défilées devant leurs yeux lorsque le Goliath se retourna vers Amara. Alcestis tenta de s’interposer, sachant très bien qu’elle ne pourrait rien faire face à la bête enragée. Il leva sa patte dans leur direction et les petites fermèrent les yeux, attendant leur heure… Mais rien ne se passa. Lorsqu’elles ouvrirent les yeux, elles pouvaient voir un jeune garçon qui, à en juger par sa taille devait avoir leur âge. Elles ne pouvaient voir que son dos et ses cheveux blonds, et pourtant elles pouvaient sentir émané de lui une présence forte. À sa simple vue, l’animal arrêta net son assaut. Le garçon, connaissant l’animal et la raison de sa colère, fit entendre un grondement terrible. La bête, impressionnée par la puissance du hurlement s’en retourna auprès des siens, le risque était trop grand pour elle, hors de question de périr inutilement, ses petits passaient avant.
Après une longue respiration, le garçon se détendit, tous ses muscles se décontractèrent et il sembla reprendre l’apparence d’un simple garçon de son âge.
-Bonjour, vous allez bien ? Leur dit-il en riant légèrement. Je n’ai jamais vu d’habits comme ça, vous êtes bizarres…Vous venez d’au-delà de la mer ?
Elles restèrent silencieuses de longs instants, ne sachant que répondre, tout ceci était surréaliste pour elles, malgré leur sang, elles restaient de petites filles.
C’est Amara qui prit la parole la première pour le remercier.
-Euh… tout vas bien oui…merci… On vient d’un endroit lointain, ça s’appelle l’Olympe, y a pleins de gens comme nous là-bas. On a atterri ici parce qu’on voulait faire comme dans les livres et partir à l’aventure…
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