Une nuit
De leurs côtés, dans un coin moins éclairé par les flammes, plus calme, dansaient Askr et Alcestis. Un ballet qui contrastait à merveille avec la scène qui se déroulait un peu plus loin et avec leurs propres personnalités. Alcestis, qui avait l’habitude de mener l'action, de prendre les choses en main, se contentait de suivre les gestes de son partenaire. Askr quant à lui, dénoté par son calme, lui qui avait toujours eu le sang chaud et avait facilement tendance à vouloir aller trop vite, cette fois, il faisait danser son amante avec une tendresse qui le choquait lui-même, leurs yeux ne semblaient pas vouloir se quitter... Enfin sauf pour les moments ou le regard du jeune homme dérivé sur la robe légère de la dame avant que celle-ci ne le ramène à ses yeux... Elle était amusée par ces regards qui s'égaraient, mais elle ne pouvait pas non plus tout lui révéler aussi tôt, la nuit était encore jeune. Comme si cette ambiance ne lui suffisait pas, la jeune dame se mit à fredonner, puis à voix basse, elle se commença à chanter juste assez haute pour qu’il puisse l’entendre mais juste assez basse pour que cette chanson reste là leurs.
“Fais-moi danser, pardonne mes erreurs et mes péchés, par Olympe ne lâche pas ma main, tu l’as fait hier, ne le fait pas demain “
A ces mots, Askr s’exécuta, il serra légèrement la main de la dame, vint lui voler un tendre baiser et avec un sourire, il vint répondre à ses paroles.
“ J’emplirais ton cœur de chansons, laisse-moi les contés pour toute l’éternité, toi et moi, ensemble, nous danserons, je te ferais virevolter à travers le ciel étoilé, et t’emmènerais pour un ballet sur la voie lactée. “
La demoiselle se mit à rire doucement à ces derniers mots, à son tour elle vint se mettre sur la pointe des pieds pour lui voler un baiser avant de reprendre les derniers mots du jeune homme, ils se mirent à murmurer à l’unisson.
“ Pour cette soirée, je veux oublier les dieux, oublier l’avenir et le passé, me souvenir de toi, moi, de nous deux “
Il était évident que l’un comme l’autre s’amuser de cette sérénade, ils savaient fort bien que leur romance, ne serait pas une simple balade, le monde, n’était pas une balade. Une voix qu'Askr avait rarement entendue s'échappa des lèvres de la dame, une voix accompagnée d’un rire qui le fit plus encore chavirer, un rire doux et harmonieux, le rire d’une jeune fille amoureuse et d’une main posée sur la joue du jeune homme.
“ On garde ça pour nous, si Amara apprend tout ça, on va en entendre parler pendant des années.”
Ce à quoi Askr répondit : “ Tu as ma parole, Est-ce que tu arriveras à ne rien dire à ta chère Amara ? Après tout, notre chère fille d’Aphrodite a été ton premier baiser, ce n’est pas n’importe qui. “ Avant de lui faire un clin d’œil.
Alcestis lui sourit avec un air taquin et une légère flamme dans les yeux.
“ Hehe, toujours jaloux ? Si ce n’est que ça qui te gêne, il y a toujours une autre “ première fois “ à prendre mon cher. “ Elle le connaissait assez pour savoir que ces mots ne le laisseraient pas indiffèrent, et en effet, il fut pas mal désarçonné par cette réponse. Le comportement d'Alcestis depuis le début de cette soirée l'avait pas mal pris au dépourvus, mais cette proposition dépasser tout le reste, avait, il bien comprit ces paroles ? Lui proposait-elle de passer à l'acte ? Bien sûr qu'il accepterait, cela ne faisait aucun doute, sans la moindre hésitation, mais cela le surprenait tout de même, la farouche Alcestis était ce soir si différente.
- Tu ne dis plus rien ? Moi qui pensais que tu aurais sauté sur l’occasion, la demoiselle fit mine d’être déçue avant de venir saisir le visage du jeune homme entre ses mains. Tu sais bien que ce baiser n’était pas réel, tu serais choqué d’apprendre à quel point les Olympiens sont bons acteurs. On a inventé le théâtre tout de même, ce n’est pas rien, et puis tu as pu t’en rendre compte plus tôt, je ne suis pas tout à fait expérimentée dans le domaine.
- Tu m’en vois ravis, répondit-il dans un soupir de soulagement. Me faire voler ces lèvres par une amie m’aurait peut-être un peu froissé... Quant à la proposition de plus tôt, elle tient toujours ? Quitte à avoir le premier baisé, autant prendre le reste.
En disant cela, il vint l’embrassée avec passion, une passion grandissante, après tout, une moitié de lui avait beau être divine, il restait un jeune homme. Et les jeunes hommes, enfin, vous savez, je ne vous fais pas de dessin.
- Tu n’as qu’à essayer, montre-moi ce que vaut le fils de la déesse de Freyja, Aphrodite nous à quelques fois fait les éloges de ton oncle, j'espère que tu tiens de lui.
C’en était trop, le jeune homme la souleva doucement, les hommes sont des créatures bien prévisibles, et les femmes ne sont pas si différentes au final. Sans attendre, il prit la direction de son foyer sans pour autant la lâcher du regard, ses yeux, son corps, le chemin était si long, si, si long qu’il hésita même à prendre la direction d’un buisson. Mais pour cette dame, il fallait plus que cela, et puis elle ne le laisserait pas faire non plus.
Finalement arrivé, ils entrèrent et Askr ferma la porte derrière lui sans attendre. Louis trouvera bien un lit ou dormir se disait-il, cette nuit-là était bien trop importante pour lui et il ne laisserait passer cette chance pour rien au monde. Il la coucha sur son lit doucement, son souffle était lourd et saccadé, ses mains exploraient le corps de la dame, ce corps si charmant qu’il avait tant détaillé par le passé était finalement à sa merci. Alcestis n’était pas en reste, elle avait rêvé cette situation un nombre de fois incalculables durant ses nuits de solitude. Il était là, devant elle, au-dessus d’elle, ses mains qui baladaient sur son corps tiraient lentement sur le tissu de sa robe révélant lentement sa peau.
« Vas-y doucement…c’est la première fois… je n’sais pas trop comment ça se passe… »
Askr ne répondit pas, se contentant de la dévêtir, il la dévorée du regard, sa robe n'était finalement rien d'autre qu'un obstacle. Elle était si belle, si fragile, ce corps pourtant si harmonieux était parsemé des marques de ses combats passés, tant de marques rappelant au jeune homme son absence. À chaque cicatrice qu'il pouvait apercevoir sur sa peau, il comprenait un peu plus le passé de la dame, il s'en sentait plus proche, elle lui ressemblait bien plus qu'il ne le pensait. Il ne pouvait cependant pas y passer des heures, il ne pouvait décevoir cette si jolie demoiselle. Chassant ces marques de son esprit, il commença son œuvre, faisant monter la température lentement, il faisait de son mieux pour ne pas la brusquer.
« Si je te fais mal, dis-le-moi »
Ces mots, simples, courts, signalèrent le commencement des festivités. Askr vint embrasser passionnément son amante au moment où il plongea en elle comme s'il cherchait à atténuer la douleur de la première fois.
Leurs amis, de leur côté partirent à la recherche des tourtereaux peu après avoir remarqués leur disparition, les connaissant, ils craignaient, à juste titre, qu’ils causent encore une catastrophe. Ils firent la route jusqu’au terrain d’entraînement en riant, rien, à la grotte proche de laquelle Askr avait combattu Mikaël, rien, dans la forêt ? Pas de trace du petit couple, ou en tout cas pas jusqu’à ce qu’ils se décident finalement à chercher au seul endroit où ils n’avaient pas été. Ils se rendirent donc à la chaumière que Louis partageait avec Askr. En passant à côté de celle-ci, ils entendirent le petit couple... S’amuser, évidemment, intriguée par le bruit dont elle connaissait très bien la nature, Amara passa la tête pour ne voir que deux silhouettes entrelacées avant d’être tirée puis sermonnée par Himiko. Et celle-ci, sachant parfaitement comment changer les esprits d'Amara, la tira jusqu’à sa propre tente, Amara ne se débattit pas, au contraire, Himiko savait comment amadouer son amante. Louis, lui, se retrouva seul, devant la maisonnée ou le couple faisait ses affaires, ainsi, il décida de retourner sur le forum ou les corps continuaient de s’activer. Le jeune Chrétien était plus que doué pour tout ce qui touchait à la gente féminine et il trouva sans la moindre difficulté, un nouveau contingent de demoiselles prêtes à “ l’accueillir “ pour la nuit.
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