Préambule
Un ami m’avait demandé, il y a maintenant plusieurs années, de noter les quarante livres qui m’avaient le plus marqué. Il ne s’agissait pas de citer les chefs d’oeuvre qu’on avait lu, ni les coups de coeur, mais plus de se souvenir des lectures qui nous avaient fait grandir, consoler, bouleverser, etc. J’avais eu beaucoup de mal à constituer cette liste, mais, au bout d’une semaine ou deux, j’avais pu lui envoyer. Nous étions un petit groupe d’amis et nous avions comparé nos choix. Nous avions une grande majorité de titres en commun et seuls un quart des romans présents sur nos listes nous appartenaient de manière intime, nous distinguaient des autres. Il faut dire que nous venions du même milieu socio culturel et que nous avions fait à peu près les mêmes études et que nous exercions dans des sphères professionnelles très proches. Il n’y avait donc pas de grosses surprises. Récemment, j’ai fait le tri dans mes fichiers et suis retombé sur cette liste. Par amusement, je l’ai actualisée. Puis j’ai remarqué que ces titres en disaient assez long sur ma personnalité et sur mon parcours, que cette liste était en quelque sorte une carte d’identité intellectuelle que je pourrais peut-être expliciter.
Je me suis donc prêté à cet exercice d’autobibliographie, où l’objectif n’est pas de faire la critique d’un livre, ni de rédiger une bibliothèque idéale, mais bien de dresser mon portrait en m’appuyant sur ces éclats de lecture, comme si je rédigeais un kaléidoscope intime. Ainsi, chaque fragment peut se lire indépendamment des autres, mais la somme des textes résonne ensemble.
Il ne s’agit donc pas d’une œuvre de fiction, ce n’est pas non plus une véritable autobiographie. C’est le portrait, mouvant, d’un homme que la quarantaine rattrape.
Attention: cela va sans doute être un brin narcissique, comme toutes les oeuvres autocentrées. Vous êtes prévenus.
Annotations
Versions