La Faim, de Knut Hamsun
Dans un livre de Calaferte, il y a une citation en exergue de Knut Hamsun. Jamais entendu parler à l’époque. Je me renseigne et découvre qu’il a été prix Nobel de littérature en 1920. Le fait qu'il ait soutenu le régime de Quisling en Norvège pendant la seconde guerre mondiale n'a pas aidé à le rendre populaire aujourd'hui. Personne ne le connaît autour de moi, alors j’achète la Faim, son premier succès, publié en 1890. Et je le dévore.
Ce livre m’a marqué par sa capacité à décrire le sentiment de faim, et la misère absolue dans laquelle se trouve le protagoniste. Je n’ai jamais autant eu envie de manger qu’en lisant ce livre. Je me souviens que j’étais en Allemagne lorsque je le lisais – à Berlin. Je jouissais d’un pouvoir d’achat d’étudiant ridicule mais tellement supérieur à celui du narrateur que j’avais l’impression de faire bombance tous les jours. Le livre est terrible, intense, perturbant. On a l'impression de lire un bouquin de Dostoïevski complètement déglingué.
Plusieurs années plus tard, j’avais conseillé ce livre à une collègue du ministère de la Justice. Elle ne m’a plus demandé conseil ensuite.
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