I - Rêve
De l’air.
Henry le respirait à plein poumons, son regard rivé vers le ciel bleu et ses mains caressant l’herbe. Plusieurs oiseaux paradaient, leur chant mélodieux rythmé par la brise matinale. Tout autour de lui, des arbres majestueux lui tendaient leurs bras, des animaux s’approchaient lentement pour qu’il les caresse.
Accoudé sur les racines noueuses d’un immense séquoia, il écoutait la mélodie d’un monde apaisé. L’odeur d’humus l’enveloppa, il reprit à nouveau une grande respiration. Un immense sourire étira ses lèvres.
Après quelques minutes de contemplation, Henry décida de se lever, referma le livre qui trônait sur ses genoux puis retourna en ville.
Hommes, femmes, enfants, couples, tous mains dans la main, marchant dans les rues d’un même pas. Un petit chien aboya, s’approcha et lui jeta une balle. Un chat se frotta sur sa jambe et se lova à ses pieds. Les haut-parleurs chantaient le refrain d’une musique entraînante. Partout les gens flânaient, s’asseyaient sur les bancs, entraient dans les magasins, discutaient, riaient. Le bonheur, la bienveillance, la paix entre tous.
Il fit quelques mètres de plus et aperçut un panneau. Blanc et immaculé.
Où était-il déjà ? Le nom de la ville se refusait à lui.
Il se frotta les yeux.
Le panneau était maintenant noir et sale.
Que faisait-il ici ? Il ne s’en rappelait pas.
Soudain, le décor changea. Les immeubles éclatèrent de concert, les sols se fissurèrent. Un énorme fracas recouvrit le monde. De la poussière partout. Une lumière aveuglante parcourut l’horizon, des nuages noirs se formèrent.
Des hurlements.
Puis le silence.
Son rêve se brisa soudainement. Henry se réveilla et pleura.
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