VII - Goutte
Alors qu’ils avançaient sous les arbres, la tension sexuelle demeurait palpable. Le ciel se mit à pleurer des gouttes de pluie brûlantes et les nuages noircirent à vue d’œil. Ils accélèrent le pas, croisèrent des maisons aux fenêtres brisées et aux devantures recouvertes de sang. Malgré cela, ils ne cessaient de se jeter des œillades.
Henry imaginait une nuit de folie où le plaisir ferait disparaître l’apocalypse pendant un temps, une nuit comme il n’avait plus connu depuis la disparition de Vanessa.
- Pourquoi elle me fait cet effet-là ? Ça fait longtemps que j’ai rien fait, mais je la connais pas du tout. Si ça se trouve, elle fait l’appât pour un groupe de fou furieux qui va me trucider…
Maria, elle, se perdait également dans ses pensées : elle imaginait l’ancien pompier la prendre violemment, lui tirer les cheveux… l’amour ne l’avait jamais attiré, par contre, faire l’amour restait l’un de ses plus beaux souvenirs.
- Ça fait si longtemps que j’ai pas baisé, ce soir je me le fais !
Un de ses enfants – Axel, le plus petit, blond aux chaussures trouées – trébucha et s’érafla sur l’une des grosses pierres. Le plus grand, répondant au nom de Gaël, le remit sur pied dans la seconde et s’empressa de le soigner à l’aide de la trousse de secours qu’il sortit de son sac à dos. Le tout sans un bruit, personne ne parla, personne ne pleura.
Henry ouvrit une de ses conserves d’haricot rouge, qu’il partagea avec tout le monde, finit sa bouteille puis le bocal de miel. Il lui fallait maintenant trouver un peu de nourriture, de la nourriture et de l’eau pour quatre.
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