X - Fortune/Chance
Depuis trois jours, ils profitaient pleinement de la chance que leur offrait la vie. Les enfants avaient abandonné leurs protections et s’amusaient dans le petit jardin attenant avec un vieux ballon usé. Maria et Henry, s’étaient rapprochés : un regard plus insistant, des mains qui s’effleurent, la promiscuité… Et enfin vint le baiser.
Timides, les deux nouveaux amants avançaient à tâtons, leurs bouches se frôlant encore et encore pour mieux revenir. Les dents s’entrechoquaient, leur respiration avait du mal à tenir. Ils réapprenaient. Des doigts qui se perdaient dans les cheveux, d’autres qui caressaient le bas du dos. Des petits gestes d’attention dont tous deux avaient oubliés le sens et l’impact.
Attablé, Maria coupait une pomme en morceaux ; Henry essayait de tirer de l’eau : plus rien. C’était trop beau pour être vrai, pensa-t-il en brisant malgré lui un des verres.
- Qu’est-ce qu’il y a Henry ?
- On a plus d’eau…
Le regard qu’ils s’échangèrent était lourd de sens. La chance se mettait à tourner. Il le pressentait depuis la veille, mais, heureux dans cet endroit, il avait mis ses peurs de côté.
Il était temps de continuer leur route. Les vivres s’amenuisaient à vue d’œil, le générateur connaissait des ratés et le temps se faisait de plus en plus maussade.
Main dans la main, ils allèrent derrière la cabane. A contre-cœur, Maria prit sa voix la plus douce et annonça :
- Allez les enfants, nous devons y aller. Remettez vos protections.
- Mais maman ! On est bien là !
- Je sais, mais il faut qu’on aille chercher quelque chose à manger. On reviendra, promis.
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