Henry partageait le chagrin de Maria, lui aussi avait perdu ses enfants, lui aussi il les avait vu se faire dévorer. Il savait ce qu’elle ressentait, que sa vie, tel un château de cartes soufflé par le vent partait en poussières.

Il revoyait sa descente en enfer et son envie d’en finir et de les rejoindre. Pendant plusieurs jours, il n’avait cessé de chercher les monstres pour se venger et, surtout, pour rejoindre les disparus. Bon nombres d’Infectés, de Morts-Vivants et de Créatures de la Nuit avaient péries sous sa lame et pas une seule fois il n’avait été en danger de mort.

Depuis les premiers jours de la Chute, Henry s’était retrouvé en danger, où qu’il aille, et il avait lutté pour sa survie en frôlant le trépas un nombre incalculable de fois. Avant de rencontrer Maria, il cherchait la mort, il voulait qu’elle l’enserre une bonne fois pour toute, mais comme par mesquinerie, elle s’éloignait de plus en plus.

Revenant à la réalité, à même le sol, Maria reposait sa tête sur son épaule, de légers soubresauts entrecoupés de sanglots la faisaient grelotter. Ils s’échangèrent un baiser où les larmes de chacun se mêlaient.

• Laisse moi faire, j’ai vu du bois et des briquets pas loin…
• Non ! hurla-t-elle, on doit les enterrer… Ils méritent…
• Très bien, capitula-t-il. Va voir s’il reste une pelle ou autre dans les rayons et rejoins-moi derrière le magasin.
• Je… Merci Henry…

Debout, au-dessus de la tombe de ses enfants, Maria jeta les protections de ses enfants ainsi qu’une dernière poignée de terre. Sacs remplis, ils s’en allèrent sans un regard en arrière.