XV - Poignard
Le chemin se fit dans le silence complet. Maria regardait devant elle, errant comme une âme en peine. Elle n’avait plus la force ni l’envie de survivre. Henry, lui, restait aux aguets et lui jetait des coups d’œil pour éviter qu’elle s’écroule. Aucune mauvaise rencontre ne vient troubler leur route jusqu’à ce qu’ils arrivent près d’une route déserte.
Henry sortit sa carte et reconnut le début d’autoroute. Le chemin ferré n’était plus qu’à quelques kilomètres ; soit ils recoupaient à travers champs et cela leur ferait un sacré détour, soit ils marchaient le long de l’autoroute miné de voitures abandonnées, et là le danger serait omniprésent. Avisant Maria, qui ne tenait pratiquement plus debout, il décida d’aller au plus pressé.
- Maria, on va longer l’autoroute, ça risque d’être dangereux, d’accord ?
- Mmmmh…
- Si tu vois un danger, tu préviens et on se met à l’abri.
- Mmmmh…
- Aller, viens.
Il la prit par le bras. Pendant la suite de leur périple, Henry regardait aux fenêtres des voitures dans l’espoir de trouver un petit quelque chose. Rien. Jusqu’à ce qu’il croise un van, plutôt bien conservé.
Les fenêtres intactes, mais pas d’essence. Ils décidèrent de s’asseoir à l’intérieur pour reprendre leur souffle.
Henry ne s’assoupit que quelques instants. Lorsqu’il rouvrit les yeux, Maria lui avait volé un de ses poignards et l’approchait de ses veines. Elle capta son regard et arrêta de bouger.
- Vas-y, ouvre toi les veines, tu ne souffriras plus.
- Mais… je…
- Tu veux que je te dise de ne pas le faire ? Pourquoi ? Où tu vois de l’espoir ? D’ailleurs, donne je vais le faire en premier.
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