Henry et Maria se pressèrent l’un contre l’autre pour garder leur calme, le moindre bruit et c’en était fini pour eux. L’oppression coupait leur respiration, serrait leur gorge.

Leurs mains se cherchèrent et ils profitèrent de ce doux contact pour s’évader quelques instants. Alors qu’ils étaient prêts à mourir il y a quelques instants, maintenant leur instinct de survie reprenait les rênes de leur existence.

Plusieurs créatures frôlèrent le van, les griffes lacérant les portes, leur bave éclaboussant les fenêtres. Des yeux rouges et noirs s’arrêtaient pour regarder à l’intérieur. Heureusement, les vitres étaient recouvertes de crasses.

Henry s’avança lentement et aperçut le troupeau de monstre qui déferlait sur l’autoroute : des bêtes à la gueule béante, au corps décharné, aux crocs acérés, à trois pattes, huit pattes, marchant, rampant, roulant… Il ravala sa salive et repartit au fond du van. C’était bien la première fois qu’il voyait une aussi grande meute.

Un grognement sourd retentit encore plus fort. Les créatures filaient à vive allure en s’écrasant sur les voitures et les barrières. Le van se fit secouer, le son aigu des griffes lacérait leurs tympans.

Ses pensées allaient dans tous les sens. Si je tousse, on est mort. Et si la fenêtre se brise ? Si les pneus éclatent ? Pourquoi il y a autant de monstres ? J’en ai jamais vu autant en même temps, et s’ils évoluent ? On dirait des démons recrachés par l’Enfer, peut-être que finalement c’est une punition divine ? Est-ce qu’ils vont vers la Colonie ? Est-ce qu’on doit continuer notre route ?

Maria se blottit contre Henry et il profita de sa douce chaleur pour faire taire ses craintes.