XVIII - Selle
Les minutes furent des heures pour Maria et Henry, de très longues heures où les créatures se cognaient contre le van, où chaque mouvement de leur part aurait pu signer leur mort.
Puis le silence.
Ils attendirent les premiers rayons du soleil avant d’oser regarder par la fenêtre. Tout était calme, une nouvelle journée recommençait et pas un Infecté ou Mort-Vivant à l’horizon. C’était l’occasion idéale de se remettre en selle et de reprendre la route vers la Colonie.
- J’ai froid, fit Maria en entourant Henry de ses bras, j’ai besoin de chaleur.
Ses yeux pétillants semblaient possédés, l’on pouvait voir la tristesse sous-jacente occultée par une excitation primaire, animale.
- Je… je ne suis pas sûr que ce soit le bon moment, répondit Henry, sans oser retirer les mains baladeuses de Maria.
- Y aura jamais de bons moments !
- Mais…
- Y a pas de mais, allez, déshabille toi et prends moi ! S’il te plaît !
- Tu es sûre que tu en as envie ?
- Oui… non… je ne sais pas, j’en ai juste besoin.
Comme deux amants gauches et excités par leur première fois, ils se caressèrent, s’embrassèrent et firent tomber leurs vêtements. Dans ce monde apocalyptique, Maria nicha son visage dans le cou de Henry pendant qu’elle le chevauchait. Il la serrait autant qu’il le pouvait, pour profiter de cet instant volé au temps macabre. Ils ne parlèrent pas ; l’extase survint alors qu’ils ne s’y attendaient plus. Leurs corps se mouvaient au même rythme ; comme pour contrer la fin du monde, ils se mirent à rire et s’embrassèrent au moment où ils jouirent de concert.
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