A un voisin
Une minute de lecture
Le chemin seul sépare
Le canal de sa porte ;
Il avait planté là
Des rosiers qui sont morts.
Je ne savais son nom
Mais j'aimais sa rencontre
Ses souriantes rides
Et ses douces paroles.
La petite maison
Est grise désormais,
Sans ses rideaux fleuris
Ses odeurs de cuisine ;
Et nul ne s'y attarde
Pas même les deux cygnes
Qu'il nourrissait ici
De pain pour mieux les voir.
Il souriait toujours
A ma fille écolière
L'encourageait toujours
Au gris de ses leçons ;
Lorsqu'il apprit plus tard
Qu'elle était bachelière
Il l'en félicita
Vivement, sans façons.
Je n'ai pu dire adieu
A ce voisin discret
Que la mort convoqua
Simplement à son heure.
Lorsque je pense à lui,
Il me reste un regret :
Celui de n'avoir pas
Sauvé ses quelques fleurs
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