Je suis assise au bord de l'eau sur un gros caillou. J'ai de l'eau jusqu'au-dessus des genoux. J'aime tellement entendre le ruisseau gargouiller et chanter pour moi, en fond sonore, pendant que les oiseaux se livrent à un charmant concert en contrepoint.
Le soleil éclaire la surface mobile et joyeuse, parant d'or par endroit l'onde limpide. On croirait voir un torrent de bijoux ! Quelle splendeur !
Dommage d'avoir oublié mon attirail photographique. Ce n'est pas grave. Mes mots remplaceront avantageusement cette photo figée pour l'éternité. Mes lettres sont mes joujoux, mes joyaux !
C'est alors que j'entends un son absurde ! En plein jour chante un hibou. Un coucou lui répond ! Quel dialogue de sourds ! Mais je ne vais tout de même pas aller chercher des poux à Dame Nature !
Je reporte mon attention sur l'eau vive. Des poissons scintillants frétillent dans le ruisseau. Ils se moquent de moi. Mais cela m'est égal. Je ne suis pas là pour les capturer mais pour les admirer. et je souris. Le temps passe à une vitesse !
J'ai faim, ce qui est terrible. Je regarde dans mon sac de voyage qui contient mon repas. Je ne vois que les choux à la crème fourrés au rhum ! Oups ! à la crème pâtissière aromatisée au rhum. Et mes petits choux salés au fromage, faits maison. Mes fameuses gougères dont je, me régale en regardant une grenouille vert sombre nager sagement.
Et je me demande toujours pourquoi les hiboux de la forêt se sont décidés à discuter la journée au lieu de roupiller...
Paris, le 3 mai 2021