Acte 1, Scène 3
Lieu : rues de Sarine, après-midi hivernale
Temps : 8 heures plus tard
Pour garder de bonnes relations avec Ahi, mon frère de cœur et fabriquant/réparateur de filets, je passe le voir et lui apporte quelques pièces d'or.
« Au moins ton paiement n’a pas d’odeur, plaisante Ahi, en plein travail. Le dernier pêcheur de la journée m'a rémunéré avec du poisson séché, mais je ne fais que boire de l'eau et fuir, avec l'haleine que ça m'a donnée !
– Il est si mauvais que cela ? insisté-je avec intérêt.
– Non... Au goût, on dirait une charlotte aux fraises ! Tu n'en donnerais pas à tes proies, par hasard ?
– De la nourriture, par ce temps, c'est moi qui vais tout te manger !
– Garde ton or, Byan. Je t'apporte une caisse de ces maudits poissons secs ! »
Ahi a toujours été généreux et juste avec moi, comme je le suis avec lui. Ma venue est l'occasion pour lui de faire une pause dans son travail. Nous mangeons un peu de poisson ensemble, et je lui donne un coup de main pour ranger son attirail pour la nuit. Il refuse mon or, et me demande de porter le poisson à la Rive Sud, c'est-à-dire aux mendiants et autres miséreux de Sarine. Puis il me donne le conseil d'une personne pleine de sagesse.
« Fais tout avec plaisir, Byan, ou ne fais rien. Il faut refuser la récompense pour ce que tu détestes, et l'accepter quand tu la mérites !
– Et pour l'or que je t'ai proposé ? lancé-je en riant par devers moi.
– Tu m'as déjà payé ! » bougonne-t-il en fermant la porte derrière moi.
Il me reste moins d'une poignée d'heures avant mon propre travail, et je trouve que le poisson séché n'est pas si mauvais. Je m'engage donc vers la Rive Sud.
Annotations
Versions