17
Logan
J'entre dans la chambre et découvre Roxy près de la porte de la salle de bain en sous-vêtements. Je la trouve de plus en plus belle : ce corps remplit de tatouages, mes tatouages, ma marque. C'est vrai, c'est dégueulasse ce que j'ai fait mais je ne savais pas qu'elle appartenait à un club. Son visage, lui, est encore tâché de sang.
- Je vais prendre ma douche, attends-moi si tu veux.
- Okay, dis-je en m'installant sur son lit.
Roxy disparaît et j'en profite pour regarder autour de moi. Sa chambre est toute simple, vraiment bien rangée à part ses fringues qu'elle vient de retirer. Rien ne dépasse. Je retire mes chaussures et m'adosse contre ses coussins. Les murs sont de couleur crème, un de ses murs est entièrement peint en bordeaux, quelques posters de groupe de musique, quelques photos de ses sœurs. J'entends l'eau de la douche couler. Je remarque quelques livres sur une étagère, je me lève et pars les découvrir. J'en prends un, je le feuillette en vitesse. Quelle petite cochonne : même ses livres parlent de cul... Ça peut donner des idées ?
Je le repose et retourne sur le lit. L'eau de la douche s'arrête, j'attends quelques minutes et la porte s'ouvre de nouveau. Je découvre Roxy vêtue d'un short et d'un débardeur noir. Elle s'approche de moi et s'allonge à mes côtés.
- Tu ne vas pas manger ? demande-je.
- Non, je n'ai pas faim, me répond-elle.
- Comment tu vas ?
- Bien, on m'a tiré dessus, tout va bien.
- Tu sais ce que ça fait maintenant, remarque-je en souriant.
- Connard, souffle-t-elle en me le rendant.
- Désolé... Tu penses que c'est la même personne qui t'a engagée ?
- Je ne sais pas.
- Parle-moi de toi, lui demande-je.
- Pourquoi ?
- J'ai envie de te connaître, dis-je simplement.
Je l'entends rire.
- Comment es-tu arrivée à faire partie des Roses of Hell ?
- Quand mes parents sont morts dans un accident de voiture, j'étais petite, mes grands-parents étaient déjà trop vieux pour m'accueillir, c'est ma tante qui l'a fait. Et elle faisait déjà partie du club, m'explique-t-elle. Alors voilà comment je suis devenue une Roses : j'ai grandi parmi ces femmes.
- Ta tante, c'est Adèle ?
- Oui.
- Et comment... comment tu en es arrivée à tuer des gens sur demande ?
- Ma tante a voulu que j'apprenne à tirer et mon mentor a trouvé que je me défendais bien. Alors j'ai commencé à tuer comme ça puis j'ai commencé à me faire un nom.
Elle ne m'a pas quitté des yeux.
- Combien tu en a tué ? demande-je.
- Juste de quoi mettre ma famille à l'abri.
- Attends, cette maison ?!
- Oui, c'est la mienne, précise-t-elle, et elle est toute payée.
- La petite maison ?
- Aussi.
- Le salon ?
- C'est au club. Assez parlé de moi, et toi ? Comment es-tu arrivé dans le club ?
- J'en rêvais depuis que j'étais gamin. Je les voyais sur leur moto et je ne rêvais que de ça. Je suis entré comme prospect à 18 ans, mes parents ne comprenaient pas mais ils s'y sont fait.
- La période de prospect n'a pas été trop dur ? me demande-t-elle.
- Oh si ! Horrible, réponds-je en riant. Mais j'ai jamais baissé les bras : regarde où j'en suis maintenant, je suis le Président. Ta tante étant la Présidente, tu as fait ta période ?
- Bien sûr, ma tante n'était pas encore Présidente, j'ai fait mes preuves.
- Normal quoi.
- Oui, qui t'a engagé ? demande-je de nouveau.
Elle souffle.
- Deux mecs, un était plutôt petit et l'autre un gros connard chauve. Mais si tu veux mon avis, ce sont des pions. C'est pas eux qui dirige ça... c'est deux débiles.
- Alors c'est qui ?
- Je ne sais pas, tu as peut-être des ennemis Logan.
Je ris.
- Oui, je dois en avoir pas mal.
Elle me sourit. J'ai envie de l'embrasser. Je la vois fermer les yeux : elle a l'air fatiguée et avec ce qu'elle a vécu aujourd'hui je ne suis pas surprise. Je finis par m'endormir aussi. Je me réveille en pleine nuit. J'ai faim et nous avons loupé le dîner. Je descends dans la cuisine et récupère quelques fruits et un peu de pain. Je remonte avec tous mes produits, j'ouvre la porte et la referme en essayant de faire le moins de bruits. Mais, je découvre Roxy avec les yeux ouverts.
- J'ai faim, me justifie-je.
Elle me sourit.
- Qu'est-ce que tu as rapporté ?
- De simples fruits, réponds-je, tu en veux ?
- Avec plaisir, dit-elle.
Je lui montre le pain, la pomme, la banane, la poire.
- Tu sais qu'il y a d'autre chose à manger dans cette maison que ça ?
- Tu n'aimes pas les fruits ? lui demande-je
- C'est pas ma nourriture préférée, sourit-elle.
Je la regarde en souriant et coupe un morceau de pomme. Je mords dedans et le lui donne ensuite. Elle regarde le morceau, surprise, et finit par le prendre. Elle l'emporte dans sa bouche. Je la regarde le manger et putain, ça m'excite. Nous mangeons en silence mais sans cesser de nous regarder dans les yeux. J'ai la barre et c'est dur ! Ma braguette commence à me faire mal. Même décoiffée et sans maquillage, je la trouve belle.
- Tu t'imagines comment dans les prochaines années ? me demande-t-elle.
J'avale ma bouchée.
- Toujours en vie, ris-je. Non sérieusement, avec une femme, des enfants et à tenir mon salon de tatouages.
- Tu veux des enfants ? rétorque-t-elle surprise.
- Oui, bien sûr. Pas toi ?
- Je ne saurai jamais m'occuper d'un enfant, c'est pas pour moi ce job !
Je ne réponds pas et la regarde s'allonger. Je récupère les restes de fruits et les ramène dans la cuisine. Je ne me pose pas la question de savoir si je remonte ou pas. Une fois dans sa chambre, je remarque qu'elle est endormie. Je retire mon t-shirt puis mon jean. Mon érection a diminué mais elle est toujours là. Je me glisse sous la couette et ne tarde pas à m'endormir.
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