Après une mauvaise nuit pleine de cauchemars, je réussis à ouvrir les yeux péniblement. J'étais accablé et j'avais les vertiges. Les maux de tête avaient amplifié cette mauvaise humeur. D'ailleurs, tout était noir. Bizarre ?!? Au début, je croyais que c'était ma vision, cependant j'avais frotté mes yeux à plusieurs reprises, rien ne changea. Je me demandais où j'étais en fait. Ayant fouillé dans ma mémoire, j'étais sûr qu'hier soir j'avais passé la journée chez Emile. Nous avons décidé de réviser notre baccalauréat. Il n'y avait que lui et sa petite soeur, cette dernière venait le voir chaque week-end dans son appartement pour des raisons que j'ignorais. Après, rien de spécial : je me souvins que je suis allé au lit dans la chambre de mon ami. Et me voilà aujourd'hui dans ce coin obscur, ne pouvant distinguer même les alentours !

Quelques minutes passèrent sans que je fasse un mouvement. Enfin, je décidai de chercher à tâtons un interrupteur s'il y en avait. J'avais remué mes mains dans tous sens, il n'y avait pas de meubles donc aucun risque de se heurter. Je rasai les murs afin de trouver quelque chose. Je fis le tour de la chambre mille fois, certainement il n'y avait pas de fenêtre ni de lampe. Cependant dès que je touchai la poignée métallique d'une porte, une vive bouffée d'espoir m'envahissait ; malheureusement, elle s'évaporisait à chaque tentative de l'ouvrir.

Mon sang se glaçait dans mes veines. Combien de temps devais-je rester là ? Qui a pu me transporter ici tandis que j'étais inconscient ? Mille et une questions se condensaient dans ma cervelle. Il fallait que je quitte cet endroit au plus vite ! Je libérai alors une immense énergie hystérique en criant et tambourinant sur cette maudite porte. Personne ne répondit. Enfin, mes forces me trahissaient et je tombai par terre, anéanti et désemparé. J'imaginais les longues journées, voire semaines, que je passerais ici si j'abondonnais. C'est pour cela que je revenait au travail avec entrain.

Malgré ma fatigue, je recommençais ma recherche pendant d'interminables minutes. Tout à coup, à ma grande joie, mes mains moites rencontrèrent un corps solide. Je ne pouvais pas savoir de quoi il s'agissait, mais au moins un outil sera utile bien sûr ! Je le pris, et m'assis sur le sol. A ce moment-là, je sentis qu'un tas d'objet se trouvaient au dessous de moi. Je me hâtai d'examiner mes "trésors". Je savais bien que je n'étais pas doué dans au jeu des devinettes, mais peu importe ! La première chose était une boîte de taille minuscule. Après l'avoir ouverte, je sus que je disposais d'une boîte d'allumettes. Un petit cri triomphal s'échappa de ma gorge. Super ! Enfin une source de lumière pour mieux examiner les autres outils. En frottant une des allumettes, je me souvins de l'histoire connue de la fillette aux allumettes. Ce que j'eus à retenir : il fallait que j'économise ma lumière, étant donné que je ne connaissait pas la durée de mon emprisonnement.

Une fois que les petites étincelles se précipitèrent en crépitant, ma pièce lugubre prit un aspect moins terrifiant. Un large sourire se dessina sur mon visage , ma première mission s'était accomplie. Je pouvais savoir de quoi je disposais : l'outil acccroché au mur semblait être une caméra, les autres objets étaient inattendus : un caméscope et...un couteau !!!!!

Je n'en crus pas mes yeux en passant le doigt sur sa lame. Que voulait dire tout cela ? Mon kidnappeur veut me tuer ? Etait-ce une menace ? Ou bien voulait-il que je me suicide ?

Jusqu'à cet instant je ne donnais aucune importance à l'identité de ce "criminel", si vous voulez. Je n'étais pas du tout rassuré puisqu'il me fallait un profond raisonnement pour déchiffrer ce mystère. Je devais le faire avant demain matin.

Ne me demandez pas pourquoi ! Car demain, c'est le jour du Bac !