Chapitre 5 : Urgent : Chasse au Pukei-Pukei !

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- Sauropsida, Archosauria, Wyvernia, Rapacia, Rostria, Plumasia, Pukei-Pukei, Toxicavis, Arboreal -

- Une wyverne rapace dont le corps renferme des toxines vénéneuses. Elle stocke parfois des frag-noix dans sa bouche ou sa queue, qu'elle recouvre de poison et crache à ses ennemis. -

Chris, de retour de sa chasse aux champignons, fut en effet surpris et déçu de n'avoir pas croisé ce Kulu-Ya-Ku. Alors que Xavier avait mystérieusement disparu, ils engagérent une conversation dans la cantine.

- Incroyable ! Vraiment... Mais, au fait, il venait d'où, ce Kulu-Ya-Ku ?

Mallumoj garda le silence, mâchant tranquillement une brochette de poisson. Ritedura l'observa, puis décida précipitemment de parler.

- Le Désert des termites ! De l'autre coté de la Forêt Ancienne. Tu connais pas ?

- Mengûnyar (1), Ritedura ! Le Commandant nous avait dit de ne rien dire pour l'instant !

- Mais...

- C'est secret ? Pourquoi ?

Le Musicien soupira, fusillant son frère du regard. Il décida de continuer à parler : il n'y avait plus rien à perdre, comme Ritedura avait vendu la mèche.

- Quand une nouvelle région est découverte, il y a de nombreuses chances qu'elle possède un écosystème inconnu. Or, les chasseurs, s'ils découvrent cette nouvelle zone, vont s'y précipiter et fragiliser, voire détruire, cet écosystème, en tuant certains monstres clé. Le Désert des termites est unique en son genre, comme toutes les zones du Nouveau Monde. Il faut garder le secret et opérer avec minutie, étudier l'écosystème avant de laisser les chasseurs y entrer. Moi et mon framano stultus (1) on connait la zone car c'est nous qui l'avons découverte, mais nous sommes les seuls avec quelques autres chercheurs. Xavier a peut-être été mit au courant : il a fait ses preuves et c'est peut-être pour cela qu'il a disparu. Mais cela ne t'autorisait pas à en parler à tort et à travers, Ritedura !

Xavier arriva à la table. Il portait une nouvelle armure. Il n'y avait pas de casque à proprement parler, mais une cagoule de peau bordée de plumes rouges-oranges, qu'on retrouvait sur les gantelets. La ceinture, en fait une queue passée autour de la taille du chasseur, et les bottes arboraient également des plumes du même genre, et le plastron était fait de la même peau blanche. Les épaules, le torse, les coudes et les genoux étaient protégés par les fossiles de coquilles d'oeuf durcies par le temps. Le bec recourbé du Kulu-Ya-Ku avait été ajouté sur la cagoule, protégeant les yeux du soleil.

- Voilà donc pourquoi tu n'était pas là : tu te fabriquait une armure !

- L'armuriére me l'a cousue sur mesure, et le forgeron a rajouté les coquilles.

- C'est quand même un peu voyant, avec tout ce blanc, et ce rouge...

- C'est le but. Les petits monstres auront peur de moi. Je ressemble à un oiseau géant. Plus de problème avec les Jagras. Quand aux grands monstres... L'armure en cotte de maille n'est de toute façon pas très discrète.

- Comment va ton Palico ?

- Toujours à l'hôpital. Il a pris un rude coup sur la tête, durant la rencontre avec le Zorah Magdaros.

- Tu as une idée, comment capturer le Pukei-Pukei ?

Mallumoj répondit à la question.

- Il faut de la minutie, observer le monstre, voir où il passe souvent. Ensuite on met en place le piège, surement un piège à électrochocs pour l'étourdir, mais on pourra aussi utiliser des capsules aveuglantes ou un piège à lianes pour le retenir. Ensuite il faut l'endormir, en lançant des bombes à gaz soporifique, et alors on envoie un messager à la Commission pour aller amener un chariot.

- Ah quand même... Compliqué...

- Pas pour ceux qui savent s'y prendre.

- Pour le messager, comment on fait ?

- Fabienne aura la réponse.

- Et qu'est-ce qui te le dit ?

- Elle-même. Elle travaille sur un tout nouveau système de communication. Elle a parlé d'ondes, comme celle de mon instrument, quelque chose comme ça.

- Tiens... Quand on parle du loup...

Fabienne arrivait. Elle avait une petite cage accrochée à la ceinture, avec quelques lueurs vertes s'agitant à l'intérieur.

- Eh ! Salut, les amis ! Regardez ma dernière trouvaille. J'ai appellé ça : des navicioles. Je les ai trouvé dans la forêt, avant l'arrivée du Kulu-Ya-Ku. Elles brillent tout le temps, au contraire des lucioles. Et elles sont attirées par les écofacts de monstres ! Avec ça à nos ceintures, on pourra pister plus aisément, et envoyer des signaux à Astera.

- Effectivement... Intéressant. On pourra s'en servir pour trouver le Pukei-Pukei. Mais, tu avait aussi parlé d'un moyen de communication révolutionnaire ?

L'assistante exhiba une boite allongée, rectangulaire, plate, avec un trou servant de caisse de résonnance et à travers lequel étaient tendues deux cordes métalliques. Elles étaient attachées à un appareil noir, brillant, et une antenne était fixée à la verticale sur un coté.

- Quand on parle dans le trou, les ondes du son font vibrer les cordes, qui transmettent ces vibrations à l'appareil noir. Ce dernier les transforme en ultrason et les renvoient par l'antenne. Le commandant est déjà en train de procéder à l'installation d'un appareil dans une salle spéciale, pour recevoir les appels des chasseurs. Quand on reçoit soi-même des ultrasons avec l'antenne, l'appareil noir peut les retraduire en vibrations puis en ondes et un émetteur reconstitue la voix. J'appelle ça : un Vocunda.

- Excellent ! On pourra joindre la commission à tout moment. Ce n'est pas tout, mais il faut aller capturer ce Pukei-Pukei - et nos navicioles nous seront sans doute d'une grande aide.

***

Et effectivement, une fois de retour dans le camps et munis de potions, de rations de survie et d'antidotes, les trois compatriotes - Chris n'était pas là : il ne s'était pas porté volontaire au conseil et avait à faire dans les plaines, pour chasser des Aptonoth afin de récolter de la nourriture - purent libérer leurs navicioles, qui irent immédiatement se poser sur une couche de bave étalée autour de frag-noix.

- Le poison du Pukei-Pukei. Mais il est séché. Ca fait longtemps qu'il n'a pas dû passer par là.

- Suivons tout de même cette piste. Il y a des plumes vertes-bleues par là.

Après quelques minutes de marche, les chasseurs se retrouvèrent dans un cul-de-sac. Une petite falaise leur coupait la route. Une bave violette, quoique maintenant verte fluorescente à cause des navicioles, en gouttait.

- Il faut grimper là-haut. Ridetura, Mallumoj, montez sur mes épaules.

Xavier se plaça dos au mur. Mallumoj, s'aidant d'une liane, monta sur les épaules de l'humain avant de hisser son frère sur la petite falaise. Ridetura trancha une liane, avant de la lancer à Xavier pour le faire monter sur la plateforme. Des empreintes à quatre doigts brillaient de mille feu à cause des navicioles.

- Il y a des frag-noix par ici. Une vraie culture. Il va bien finir par passer.

- Les empreintes sont quand même fraiches... Il faudra être prudents. Installons quand même le piège.

Une grande toile fut installée au sol, un filet fait de fils d'araignées collants et attachés ensemble. Les chasseurs y attachèrent des lianes, aux quatre coins du filet, et les passèrent au dessus de deux branches, pour les nouer avec le plant de frag-noix. Quand le Pukei-Pukei passerait et tenterait de tirer dessus pour les manger, il se retrouverait pris dans le filet. Mais ça ne durerait pas longtemps.

- Ridetura ! Attache la machine à électrochocs, nous on va préparer les bombes soporifiques.

Le wyvérien, distraitement, sortit une petite boite en métal de son sac. Elle était cylindrique, et à un bout se trouvait deux petites piques. A l'autre un interrupteur, et une petite roulette. Il passa l'appareil dans le filet, avant de le nouer solidement. Il appuya sur l'interrupteur, regardant les oiseaux voler, et tourna distraitement la roulette de deux tours.

Plus haut, les autres chasseurs mettaient en place un autre système de lianes, qui ferait tomber des grenades quand le monstre s'agiterait. Le système était enfin prêt. Mais il fallait encore trouver le Pukei-Pukei.

***

- Bon, quand arrive-t-il ?

- Il faut se montrer patient, framano. Tu n'avais qu'à ne pas accepter la mission.

- Mais...

- Tais-toi ! Quelque chose approche.

Les navicioles s'étaient mit à bourdonner, s'approchaient d'en dessous de l'arbre.

Le Musicien sortit tout doucement son cor, prêt à en faire usage. Un monstre ne se laissait pas souvent capturer facilement. Xavier fit de même en dégainant ses lames.

Le Pukei-Pukei approchait. Il sauta sur le petit surplomb et commença à voler, vers les Frag-noix. Quand il commença à les déguster, les tirant à lui pour manger plus commodément, le système de poulies s'actionna et le monstre se retrouva pris au piège dans le filet. Il commença à mordre et à arracher les fils, et les trois chasseurs sautèrent de leur branche.

Les deux "pics" de l'appareil à électrochocs s'enfoncèrent dans la peau du Pukei-Pukei.

La wyverne, que traversait un flux d'électricité intense, se tordit de douleur, poussant un hurlement déchirant et se mettant debout sur ses deux pattes arrières dans un dernier futile espoir de se libérer du piège.

La pile retomba. Mais il était trop tard.

Le Pukei-Pukei chuta aussi en bas de la corniche pour le dernier sommeil, la nuit sans fin.

Les deux grenades, tractées par le monstres, explosèrent en bas sur un corps mort.

Enfin, Xavier et Mallumoj dévisagèrent Ritedura dans un silence que venait troubler uniquement le bourdonnement du fulgurinsecte de ce dernier.

- Euh... Pourquoi vous me regardez comme ça ?

Soupirant, Xavier partit dans un coin avec le vocunda pour faire le rapport, qui n'allait cependant pas être très bon. Mallumoj répondit à son frère.

- Laisse moi deviner, framano, Ritedura, mengûnyar. Combien de fois à tu tourné cette molette ?

Il commençait à s'énerver, et brandissait la pile sous le nez de Ritedura.

- Eh bien... Deux tours ?

- Deux ? DEUX ? Mais cela envoie une impulsion électrique bien supérieure à celle qu'il faut pour étourdir, et même assommer, un monstre ne disposant pas d'une résistance à l'électricité comme ce Pukei-Pukei ! Que faisais-tu donc en cours ?

- Oh, c'est compliqué toute ces histoires de résistances électriques et d'impulsions... Je préfére l'action, tu comprends ?

- Oui ! Je comprend que je ne vais plus te laisser faire une seule mission de capture !

- C'est quand même un peu exagéré...

Alors que Mallumoj trépignait sur place, Xavier revint annoncer ce qu'ils allaient devoir faire.

- Ils vont envoyer un chariot pour ramasser le corps, et un autre pour s'occuper de l'écofact du Zorah. Oh, et ils vous ont convoqués à la forge, vous deux. Ils n'ont pas voulu dire pourquoi, mais c'est urgent.

(1) Mengunyar, Stultus : imbécile, idiot.

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