Chapitre 7 Le test de la mémoire
Le spécialiste finit par se manifester. Il appela Achille pour lui décrire le test de la mémoire.
- Dans ce test, je vais te soumettre un quatrain, dont le sens n'est pas très clair, et tu devras m'en donner la signification exacte.
Achille fut une nouvelle fois étonné du contenu du test, qui ne semblait pas avoir de rapport avec la mémoire. Mais il savait désormais que tout ce que faisait le conteur était mûrement réfléchi, et que ses tests, qui pouvaient paraitre à première vue incompréhensibles, se justifiaient en fait toujours parfaitement. Ce qui n'empêchait pas Achille de souhaiter en savoir davantage sur le mécanisme de ce second test.
- Donc la compréhension du quatrain met en jeu la mémoire ?
- Oui, pour pouvoir comprendre ce quatrain, tu vas utiliser ta mémoire, je ne peux pas te donner de détails du mécanisme pour le moment. Mais le quatrain nécessite une certaine qualité de mémoire pour pouvoir être compris. C'est cette qualité de mémoire que nous testons en toi.
Décidément, le conteur lui apprendrait beaucoup de choses, si Achille parvenait à franchir victorieusement les 5 tests. Raison de plus pour vouloir aboutir. Il voulait bien savoir en quoi la mémoire aide à décrypter un quatrain obscur.
- Tu recevras très bientôt un courrier par la poste, contenant l'énoncé du quatrain. Tu disposes de tout le temps que tu veux. Et tu as le droit à tous les essais nécessaires. Tu prends connaissance du quatrain, tu élabores une interprétation, tu m'envoies la réponse, et je te dis si tu as vu juste ou pas. Si tu n'as pas saisi le sens du quatrain, tu l'étudies à nouveau, et ainsi de suite. Mais si je peux te donner un conseil, ne cherche pas à trouver la solution très rapidement, passe plutôt du temps à bien étudier le quatrain.
Un jour après cet entretien téléphonique, il reçut effectivement le texte du quatrain :
Aux champs herbeux agités par le vent,
Un paradis du petit énérvé,
Chaque brin d'herbe une proie devenant,
Attrapés, attrapés, tous les attraper.
Achille s'était attendu à un énoncé plus solennel, plus pompeux, et il se retrouvait avec un poème champêtre, presque enfantin. Mais prudence, derrière ce texte apparemment simple, devait se cacher une redoutable énigme. Ce que proposait le conteur ne pouvait être aisé à comprendre. Achille brûlait de se plonger dans le quatrain, et de le décrypter à toute vitesse, mais il se souvint du conseil du spécialiste : ne pas se presser. Donc le jeune homme réfréna ses élans.
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