Chapitre 2
Il commença par voler. Puis, pendant encore de nombreux instants qui lui parurent bien longs et bien terribles, il retomba dans les airs. Petit à petit, il ralentit doucement et finit par se poser sur un endroit plutôt charmant qui semblait lui évoquer quelques souvenirs, mais c’était un sentiment si confus qu’il n’aurait pas su dire lesquels. Du reste, il avait atterri juste à côté d’un petit lac, sur un champ d’herbe fraîche et verdoyante, parsemé de pétales de roses apportées par le vent.
Les oiseaux chantaient et le Soleil, qui était haut dans le Ciel, dégageait une chaleur qui alanguissait tous ses sens. Totalement séduit, il s’allongea et sombra dans un doux sommeil.
Ce fut une petite voix qui le réveilla. La voix d’une jeune fille d’environ son âge, qui se demandait bien ce qu’un étranger faisait ici, et qui venait de lui demander qui il était.
Plongé dans un repos tranquille, il mit quelques minutes à ouvrir les yeux, et sursauta en l’apercevant. Elle avait un physique un peu ingrat, mais possédait malgré tout un certain charme et dégageait une impression de légèreté. En voyant son air stupéfait, elle se mit à rire. Doucement, d’abord, puis les larmes lui vinrent rapidement aux yeux, tandis que, séduit sans vraiment comprendre pourquoi, il se joignait à elle.
Au bout de quelques minutes, leur hilarité finit par se calmer, et avec un grand sérieux cette fois, elle réitéra sa question
-Cela fait bien longtemps que l’on n’a pas vu d’étrangers sur ces terres. Alors, dis moi, qui es tu ?
-Je m’appelle Dimitri... Il parut brusquement perdu, puis fronça les sourcils. Je crois que je rêve, car je ne connais pas cet endroit.
-Bienvenue à Idyllandia, Dimitri ! Non, tu ne rêves probablement pas, car sinon tu ne serai pas apparu ici !
Sa réponse saugrenue le mit dans l’embarras, et il tenta de la contredire
-Mais...
-Fais moi confiance, suis moi ! A mon avis, tu as été sûrement mordu par quelque vilaine bête et as perdu la mémoire. Ma mère est guérisseuse, elle saura bien te soigner. Tu viens ?
-Tu es sûre que...
-Bien sûr, s’exclama-t’elle. C’est la meilleure !
Il ne croyait pas vraiment en sa version, car des bribes de souvenir de la veille revenaient l’assaillir de toutes parts, mais, pour étancher sa soif de connaître un peu mieux cet endroit fabuleux et ne pas la peiner, il la suivit.
- Et si tu me parlais un peu de ce pays ? Après tout, Idyllandia, ça ne me dit vraiment rien.
Un peu étonnée par cette question inattendue, elle se mit à rire et s’exclama
-Tu es décidément un drôle d’oiseau ! Idyllandia, c’est Idyllandia, point !
Peu satisfait de cette information, il dû néanmoins s’en satisfaire, car un petit village se profilait à présent devant eux et la jeune fille, voyant cela, pointa une de ces maisons du doigt.
-Regarde, c’est là que j’habite. Ma mère doit être en train de faire la cuisine... J’espère qu’elle ne m’en voudra pas d’avoir fait une promenade aussi longue, ajouta-t’elle en murmurant
Elle venait de lui désigner une charmante petite maison en pierre un peu bohème. En arrivant devant, elle ouvrit aussitôt la porte en se précipitant dedans, mais il n’y avait absolument personne à l’intérieur.
En voyant cela, Dimitri se détendit et sourit : il n’avait pas très envie qu’une inconnue l’analyse et des tests sur lui en tentant de guérir sa pseudo-perte de mémoire...
-Bon, tant pis. Je suppose qu’elle ne va plus tarder. Asseyons nous et je te parlerais un peu plus d’Idyllandia. Tu veux un peu d’eau ?
Il s’assit et délassa son dos fatigué par cette marche
-Oui, merci.
Elle remplit un verre d’eau, se retourna en souriant, la bouche ouverte comme pour lui dire quelque chose, mais, quand elle voulut le lui tendre, il n’y avait plus personne.
Dimitri avait disparu.
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