Les nuits mélancoliques
Cher Alexandre,
Voici la dernière page de mon cahier dans lequel je t’écris depuis que nous nous sommes quittés, il y a plus d’un an déjà (*). J’ai rempli d’encre des pages et des pages pour continuer à te parler, prolonger notre histoire, comme si tu étais encore là, près de moi. Pour soulager ma peine immense et comprendre pourquoi le destin a été si cruel. Mais il est temps pour moi de refermer ce cahier définitivement. Cela ne veut pas dire t’oublier, mais juste continuer à vivre, tout simplement.
Cet été, comme je te l’ai déjà raconté, avec un “glacier”, je me suis amusé. (**)
Je crois que ce garçon m’a sauvé. C’était doux, chouette et inespéré. Aujourd’hui, je veux me réparer, même si ce n’est pas encore gagné.
Depuis que tu m’as fait découvrir la poésie, j’essaye d’en écrire, moi aussi. J’ai retrouvé une feuille, glissée dans un livre. Un premier jet que j’ai dû écrire un soir, en pensant à nous. Je ne m’en souviens plus. Il est pour toi. Ne rigole pas, il est imparfait. Pas comme toi. Tu es et tu resteras toujours près de moi. Prends soin de toi, prends soin de moi.
Lucas
*
Les nuits mélancoliques, sur mon balcon, tout s’agite, avec toi
La valse, de nos folies, sur le chemin de nos désirs, sous mes doigts
Il danse, le silence de ton absence, sous mes draps
Elle chante, la mélodie insolente de ta voix, dans mes bras.
J’aimerais que l’on revienne, au début de tous les deux
J’aimerais que tu repeignes la rivière noir avec du bleu
J’aimerais que tu me retiennes, lorsque je joue un double jeu
J’aimerais que tu m’apprennes de me contenter d’un peu
D’un peu de calme à l’intérieur,
D’un peu de légèreté
D’un peu d’eau pour vivre
D’un beau sourire à l’intérieur,
D’un peu de naïveté
D’une simple étincelle pour repartir
Les nuits magiques, dans les cascades, tous les deux
La valse, de ta musique, trop heureux
Ils dansent, les battement de ton coeur, sous mes doigts
Elle raisonne, la mélodie de ton piano, contre moi.
J’aimerais que tu me réveilles à ouvrir les yeux
J’aimerais que tu me pardonnes quand je suis en joie
J’aimerais que tu m’apprennes à me libérer de toi
J’aimerais que tu me soutiennes à me contenter d’un peu
D’un peu de calme à l’intérieur,
De presque rien, de plaisirs qui font du bien
D’un peu d’enfance dans mon coeur
De cet amour qui m’entoure au quotidien
D’un peu d’espoir,
Tout simplement
*
* En référence au récit “Rue des Cascades” et ** au texte “Rouge framboise” que j’ai écrit précédemment.
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