II - Nouveaux arrivants

8 minutes de lecture

On frappa à la porte et Lullaby alla ouvrir à Doc, la dernière des femmes de la Compagnie, la seule qui ne dormait pas dans cette chambre. Elle ricana silencieusement, cachée derrière la porte ouverte. Elle n’aimait pas cette femme.

Elles étaient toutes là, maintenant, réunies dans la chambre des filles pour essayer de mettre de l'ordre dans cette journée très mouvementée. Les deux lesbiennes, Mac et Bloody Mary, toutes câlines – beurk – sur le lit de Mac ; Ketchup aux cheveux roux et Moutarde aux cheveux châtains, de la cuisine, avec l'odeur du dîner encore accrochée à elles ; Mike, cette grande fille dégingandée et pas féminine pour un sou, une vraie nerd, toujours en train de jouer avec les cadrans et les boutons de la radio et peut-être même la bite de Phone, pour ce qu'elle en savait ; la blonde Baby Jane et la petite Doc...

Lullaby s'assit sur son lit, se sentant mal à l'aise et légèrement énervée.

Cette matinée avait été complètement délirante. D'abord, le coup de feu qui les avait réveillés et les avait attirés dehors en chemise de nuit, pyjama et autre.

Puis devoir se tenir au garde-à-vous dans l'aube glaciale tandis que le corps de leur ancien capitaine, son amant occasionnel, se refroidissait lentement, sa cervelle et son sang décorant le mât. Quel connard, celui-là, à se précipiter comme ça, tout seul !

Et puis ce bâtard de lieutenant qui s'était fait tuer par le géant blond, en se précipitant lui aussi.

Les hommes ! Ils ne servaient à rien, sauf pour s'amuser entre les draps.

Elle laissa les conversations des filles autour d'elle passer au second plan, se souvenant de ces deux hommes. Le capitaine avait beaucoup d'endurance mais était ennuyeux au lit, voulant une pipe puis baisant dans la position du missionnaire. A chaque. putain. de fois ! Aucune imagination, celui-là. Et un orgasme par nuit.

Le lieutenant, par contre...

Cet homme n'avait pas autant d'endurance que le capitaine, mais il était capable de jouir quatre ou cinq fois en une seule soirée et d'être prêt pour la même chose le lendemain. Une bite à pattes avec une libido de la taille du Soleil.

Il avait également un mauvais fond et était capable de l’empêcher d’atteindre l’orgasme jusqu'à ce qu'elle le supplie. Elle s'en sentait humiliée, mais il la laissait si satisfaite... rassasiée... Les nuits qu'elle passait avec lui étaient les meilleures qu'elle aie jamais connues, même si marcher était un défi le lendemain, mais nom de Dieu, quel bon baiseur ! Et il n'était pas très regardant quant à l’endroit où il mettait sa bite, du moment que c'était bon.

Elle se souvenait du jour où cette petite tante de Tito avait échappé aux griffes du lieutenant. Dommage, car il lui avait promis qu'elle pourrait le regarder enculer le petit pédé. Elle méprisait l'Albanais, non, mépriser était un mot trop doux, elle le détestait. Elle ne savait pas vraiment pourquoi, elle savait juste qu'elle le détestait. Peut-être parce que c’était un putain d'homo ?

Et quand il avait menacé de castrer le lieutenant pour avoir essayé de se le faire, elle l'avait encore plus méprisé. Elle voulait tellement regarder deux hommes baiser. Ça devait être quelque chose de spécial, un peu bestial, l'un maintenu de force sur le lit tandis que l'autre ravageait son cul serré, le faisant hurler de douleur... mais hélas, parce que Tito avait échappé au Lieutenant, elle ne saurait jamais.

Il avait été tellement échauffé de s’être vu refuser son plaisir, tellement énervé, qu'elle avait cru pouvoir en profiter et lui avait proposé de le soulager de son "stress".

Oh par tous les dieux, quelle incroyable expérience ! Il l'avait bel et bien baisée, par derrière, par devant, la bouche, les deux trous... Ça avait été extraordinaire. Il avait été violent aussi, mais c'était si satisfaisant d'être tringlée de cette façon. Il ne l'a jamais marquée, mais le lendemain, elle pouvait à peine marcher et avait dû aller voir Doc pour des analgésiques.

Bien sûr, Doc, propre sur elle, parfaite petite Doc, lui avait dit ce qu'elle pensait des relations sexuelles non-consenties et elle lui avait ri au nez, disant qu'elle avait aimé et apprécié la violence infligée.

Doc était restée silencieuse après cela, et ne lui avait parlé que lorsqu'elle ne pouvait pas faire autrement.

En parlant de l'idiote si parfaite, elle devenait presque poétique en parlant du géant blond.

Lullaby sortit de sa rêverie sexuelle et écouta les adjectifs utilisés à propos du géant.

C’est vrai, c'était un beau gosse. Allez, ma fille, sois honnête. Il était absolument magnifique ! Comme les autres, elle l'avait vu torse nu quand ils creusaient les tombes et il était aussi magnifique qu'un dieu grec. Non, avec ses longs cheveux blonds et ses yeux bleu très vif, il était aussi beau qu'un dieu nordique, Thor, peut-être, ou Baldur...

Elle se souvenait du moment où il avait enlevé son tee-shirt et de la façon dont ses muscles s’étaient contractés sous sa peau. Oh, qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour pouvoir les toucher... Toucher ses magnifiques pectoraux, téter ses mamelons en le chevauchant, poser des suçons sur sa peau pâle, le mordre, le marquer comme sien, faire glisser ses doigts sur ses abdominaux, suivre la queue du phénix tatoué sur le côté gauche de son ventre magnifiquement musclé, juste en dessous des pectoraux. Car cet oiseau était un phénix, elle en était sûre. Un phénix dont la longue queue se perdait dans le pli de l’aine, jusqu'au bord ce qu'elle imaginait comme un buisson de poils soyeux, dorés comme son bouc.

Oh putain ! Faire glisser sa main, ou mieux, sa bouche, le long de la queue de l’oiseau, puis le long du pli jusqu’à son sexe ! Compte tenu de sa taille, de ses proportions parfaites, il ne pouvait qu’être bien monté, si la bosse de son pantalon était une indication. Lorsqu'il avait retiré son tee-shirt, ses bras au-dessus de la tête, son pantalon était un peu remonté, dessinant ce qui était soit un magnifique sexe au repos, soit la barre de céréales la plus mal placée du monde. Elle sourit. Elle était plus que disposée à manger cette barre de céréales-là...

Elle commençait à être échauffée, énervée et mouillée, et ce n'était pas le moment de glisser une main dans son pantalon, alors elle sortit de sa rêverie, encore une fois, et écouta ses stupides camarades de chambrée.

Maintenant, elles parlaient de cette grande femme masculine, aux cheveux blancs et aux troublants yeux noirs. Bon, les deux lesbiennes parlaient d'elle. Bien sûr. Contre nature qu’elles étaient, bien sûr qu’elles étaient attirées par cette femme. De plus, comme c’était une personne avec du pouvoir, elles étaient attirées par elle, la flattant, comme des fanatiques, comme des sycophantes... Beurk !

Lullaby essaya d'être objective et détailla leur nouveau capitaine dans sa tête. Grande, large d'épaules pour une femme, avec des muscles, apparemment, mais elle était tellement... elle manquait de courbes féminines, non ? Ce n'est pas ce que les lesbiennes pensaient, apparemment, elle était à la fois féminine et forte, une femme dure à cuire, une guerrière, une Valkyrie... Ha ha ha, si seulement elles savaient que les Valkyries étaient censées être vierges... Elle doutait que cette femme en soit une, pas avec les deux beaux gosses, les deux lieutenants Hellason, avec elle. Elle était sûre que les deux hommes avaient déjà eu le privilège de la faire hurler de plaisir.

Bien sûr, le petit, enfin, le plus petit, ce n'était pas un petit homme, il était assez grand, en fait, mais comparé au dieu nordique, il ressemblait à un minet, était beau aussi. Il avait de larges épaules, une taille fine, un beau cul. Il devait être un bon baiseur, même s'il avait l'air un peu fade, à côté du géant.

Oh putain, pourvu que le géant aie une bite géante ! Il lui fallait trouver un moyen d'assouvir ses pulsions maintenant que ses deux amants habituels étaient morts.

Allons, ma fille, tu ne peux quand même pas vouloir coucher avec l'homme qui a tué ton partenaire !

Non, tu ne peux pas, mais tu peux te venger et, crois-moi, ça pourrait être aussi bon qu'une bonne baise...

Mais comment pouvait-elle le faire souffrir autant qu'elle avait souffert ? Elle devrait observer, mais peut-être que s’attaquer à la femme ou au minet pourrait faire l'affaire.

- Lullaby, tu vas bien ? demanda Baby Jane.

- Ouais, bien, juste fatiguée, c'est tout.

- On l’est toutes un peu, non ? elle a demandé.

Oh, comme elle détestait cette petite poupée anglaise. Elle était physiquement parfaite, la peau comme la porcelaine la plus fine, les cheveux blonds, les yeux bleus, des courbes comme les hommes les aimaient... Miss Parfaite ! Beuh... Et sa personnalité... toujours à la recherche du consensus... quelle fille chiante !

Mais pour ce soir, c’était très bien, puisque c'était le signal pour Doc – Doc la pudique, la toujours correcte - de partir et pour que ses camarades se couchent et que les lumières soient éteintes et qu’elle puisse enfin glisser une main dans son pantalon.

Elle s'allongea sur le ventre, une jambe repliée pour que sa main ait un peu d'espace pour bouger, et commença à caresser le bourgeon durci de son clitoris. Putain, elle était tellement mouillée... penser à la bite géante de l'homme géant avait eu son petit effet sur elle.

Elle prit son temps, voulant que son plaisir dure le plus longtemps possible. Elle glissa deux doigts dans sa chatte, se pénétrant, retardant son orgasme. Il lui faudrait plus que ses doigts pour jouir, et elle caresserait son clitoris pour ça, mais pour le moment, elle voulait profiter d’un petit fantasme avec le géant.

Elle l'imagina sur le dos, elle l'embrassant et ses grandes mains à lui sur ses seins, sa bouche sur ses tétons sensibles, sa main descendant vers son... non, trop vite, ça n'irait pas. Non, elle prendrait l'une de ses mains, l'embrasserait, lui sucerait les doigts de manière à enflammer ses sens, puis l’approcherait du montant du lit et il ferait une blague sur du bondage léger (si seulement il savait) et elle l'attacherait avec un bas. Oui, des bas seraient parfaits. La matière s'étirait et il ne pouvait pas le déchirer par la force brute.

Puis, une fois les deux mains liées, elle écarterait ses jambes et les attacherait également. Allait-il commencer à refuser de jouer ? Eh bien, dans ce cas, elle le bâillonnerait – dommage, elle aimait la forme de ses lèvres – avec un autre bas, pour le faire taire. Elle imaginait que les yeux bleus s'écarquilleraient, remplis de… peur ? De désir ? Peur, décida-t-elle. La peur serait mieux.

Puis, quand il serait à sa merci, elle commencerait à jouer avec ses belles grosses couilles et il en frémirait de peur, et peut-être même débanderait un peu. Mais elle lui ferait la meilleure pipe de sa vie et [sa main s’agitait plus vite en elle] sa queue se dresserait de nouveau, sa tête rejetée en arrière sous l’extase.

Elle mit son fantasme en pause, arrêta ses mouvements, un petit instant. Pourquoi? Ah, oui, l'extase. Elle pouvait lui donner de l'ecstasy, du LSD, c'était une sorte d'aphrodisiaque, ça pouvait le faire durer toute la nuit...

Sa main s’agita à nouveau.

Ensuite, elle le chevaucherait jusqu'à l’orgasme. Son esprit s'arrêta brutalement.

Attends, stop, qu'a-t-elle dit à propos de coucher avec l'assassin de son amant ? Elle a dit non. Mais... mais mettons le minet à sa place, imaginons le géant ligoté et bâillonné quelque part dans la pièce, obligé de la regarder violer son frère... Oh oui, oui, oui...

Ses doigts glissèrent jusqu'à son clitoris, effleurant le bourgeon sensible et elle jouit, trempant son pantalon, frémissante.

Oh oui, pensa-t-elle quand elle fut enfin capable d'aligner deux pensées cohérentes, oui, violer le minet serait une vengeance parfaite !

Annotations

Vous aimez lire Hellthera ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0