Moi, garde... évadé et capturé par une sauvageonne
Forêt de Sologne, vers 1300... Plusieurs mois ont passé, et le campement des
brigands s'est quelque peu vidé. En effet, le seigneur Gui s'est acquitté d'une
très grande partie de la rançon, et dame Tiphaine et neuf des dix gardes qui
l'escortaient ont été libérés. Je suis désormais le seul garde à rester prisonnier
des brigands. En journée cependant, je ne suis plus attaché ni cagoulé, et la nuit,
j'ai simplement les mains ligotées dans le dos. Même si je risque gros, un jour ou
l'autre, je m'évaderai et donnerai l'emplacement du campement à mon seigneur
pour qu'il puisse en finir avec ces coquins.
Ce soir, Salvin ne m'a pas ligoté aussi solidement que d'habitude. C'est peut-être ma chance
mais je vais devoir attendre l'aurore pour me hisser sans bruit hors de la tente des garçons. Le
moment est venu. Les quatre jouvenceaux dorment profondément, le campement est silencieux
et la forêt toute proche. Je quitte donc la tente et rejoins la forêt. J'essaie de m'orienter, de trouver la
direction du château du seigneur Gui. Cela doit faire une demi-heure que je suis dans la forêt
quand j'entends le son d'une corne. Visiblement l'alerte a été donnée mais j'ai une bonne avance.
J'arrive dans une petite clairière quand soudain une sauvageonne me fait face. C'est une fille aux
longs cheveux noirs. Elle a au moins 16 ans et doit mesurer environ 1m 60. Elle porte une robe, une
ceinture, et des manchettes de couleur marron, ainsi que de longues bottes noires. Elle tient un
gourdin et m'apostrophe : " Garde, ta route s'arrête là ! Je vais te capturer et te remettre à mes amis
les brigands qui te cherchent." Je fais mine de me rendre, m'approche d'elle et brusquement je lui
saisis le poignet, lui faisant lâcher son gourdin qui tombe dans un trou. Surprise, elle recule jusqu'à
un arbre et se met dos à celui-ci. Je veux l'assommer d'un coup de poing mais elle esquive mon
coup et je me cogne à l'arbre. C'est alors que la fille se déchaîne. Elle me prend par le haut de ma
tunique, se laisse tomber en arrière et me propulse vers l'avant. Je tombe sur le dos et alors que
je commence à me relever, elle se précipite sur moi en criant et me met KO d'un coup de genou.
Je me réveille sur ma paillasse dans la tente des garçons... ligoté, bâillonné, et cagoulé. J'entends les
garçons dire qu'ils veulent me mettre au pilori à leur façon en utilisant une branche d'un arbre
proche de leur tente. En début d'après-midi , ils mettent leur plan à exécution. Ils me conduisent
jusqu'à l'arbre, mains ligotées, bâillonné, et cagoulé, et me pousse contre la branche. Ils m'attachent
à celle-ci au niveau du bassin. Ma punition commence...
Une heure au moins a dû passer quand la cheffe des brigands fait son apparition. Me voyant
ainsi attaché, elle rit et félicite les garçons en leur recommandant de ne plus me laisser
m'échapper. Bat me retire ma cagoule et mon bâillon et passe du rire à la colère. Sans dire
un mot, elle me gifle à plusieurs reprises et dit : " Garde, la fille que tu voulais assommer et
qui t'a mis KO, c'est ma soeur ! " Là-dessus, la cheffe des brigands me remet mon bâillon et me
décoche un coup de genou !
Deux mois ont passé depuis mon évasion manquée, depuis que la sauvageonne m'a mis KO dans la
forêt et m'a marqué le dos des poignets d'une botte noire indélébile, pour qu'on sache bien qu'elle a
vaincu et capturé un garde du seigneur Gui. A cette heure, je ne sais pas pour combien de temps
encore je vais être prisonnier de ces brigands, si mon seigneur voudra payer pour ma libération.
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