Décidément, ça devenait une habitude qui ne plaisait guère à David. Claire n’était pas à la maison. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien trafiquer en ce moment ? Il était convaincu que sa femme lui cachait quelque chose. Où était-elle ? Avec qui ? Le petit carillon de la porte retentit, un homme les bras chargés de fleurs se tenait sur le seuil.

— Bonsoir des fleurs pour Madame Claire Laroche.

Des fleurs ? Et de qui ? Pas de billet.

— Je livre seulement, lui avait répondu le livreur lorsqu’il voulut en savoir un peu plus sur la provenance de ce bouquet.

La surprise passée, un doute affreux lui traversa soudain l’esprit. Le tromper ? Non, pas Claire, impossible ! Il essaya en vain de chasser cette hypothèse. Que se passait-il en ce moment ? Tout d’abord cette espèce d’énergumène venu d'on ne sait où lui a pris son poste, ensuite… Non, imaginer Claire dans les bras d’un autre homme… David secoua la tête, tentant de repousser cette affreuse image. Mais quand la jalousie fait son apparition tout effort est inutile. Il était assis dans la cuisine la tête entre les mains lorsque la sonnerie du téléphone fixe se fit entendre. Il fixa longuement l’appareil avant de répondre, ayant peur au fond de lui de qui aurait pu être la voix à l’autre bout du fil. Il prit le combiné.

— Allô ?

Une voix d’homme, identique à celle de l’autre jour.

— Claire est rentrée ?

Furieux David jeta violemment le combiné contre le mur sans répondre à cet homme, le rouge de la colère lui montant aux joues. Ce qu’il craignait par-dessus tout venait de se réaliser : un homme cherchait sa femme et elle avait reçu des fleurs. Pour lui plus de doute : Claire le trompait. Avec qui ? Depuis quand ? Il le découvrirait. Dorénavant elle ne ferait plus un pas sans qu’il sache où elle se trouve, elle ne devra se douter de rien évidemment. Ce soir, quand finalement elle daignerait rentrer, il se comporterait comme d’habitude évitant de lui faire comprendre qu’il savait tout. C’est ainsi qu’il découvrirait la vérité.

Le bruit de la clef dans la serrure, la voilà enfin. Elle s’était moquée de lui, sa trahison ne resterait pas impunie.