Henri et Georges
De retour sur leur lieu de prédilection,le bord de la piscine, Henri s’adressa à son cadet d’un air satisfait.
— L’histoire touche à sa fin. On connaîtra finalement le nom du vainqueur.
— Tu es convaincu du nom du gagnant n’est-ce pas ?
— Exactement. Pas toi ?
Georges se tut pensif. Il réfléchit longuement avant de se tourner tout à coup vers Henri.
— J’ai moi aussi maintenant une question pour toi. Dis-moi vieux, as-tu jamais été jaloux dans ta vie ? Ou même envieux ?
— Moi ? Oh non, tu vois pour moi la jalousie est un manque de confiance en soi.
— Tu n’es donc pas jaloux ?
— Jamais de la vie !
— Quant à l’envie… ?
— Je n’ai jamais été envieux de personne, c’est une faiblesse retiens bien. La pire qui soit.
Henri ne fut pas tout à fait surpris de la question suivante de son frère, comprenant ses déductions.
— Et malgré ça tu es convaincu d’être le gagnant ?
Henri sourit sous ses lunettes noires.
— Je vois très bien où tu veux en venir et je te fais même mes compliments, petit frère. Comment puis-je en être certain n’ayant jamais éprouvé ni envie ni jalousie moi-même ? Vois-tu les personnes faibles de caractère n’ont pas le dessus, tu verras ce que je te dis. C’est toujours ainsi que ça se passe, l’histoire nous le prouve à chaque fois.
Georges fit part de son inquiétude.
— Et si on avait eu tort de faire ça ? Tu ne crois pas que…
Henri l’arrêta net d’un geste de la main ne voulant pas entendre la suite.
— De toute façon, il est trop tard pour les remords maintenant. On est déjà allé beaucoup trop loin.
Georges se résigna.
— Je me demande parfois d’où tu tiens tant d’imagination.
À cet instant Joseph s’approcha d’eux, le plateau qu’il tenait dans ses mains tremblait. Henri s’en aperçut.
— Tout va bien Joseph ?
Celui-ci se sentant pris au piège s’empressa de répondre.
— Oui monsieur.
Il se hâta de tourner les talons pour regagner la cuisine. Georges le suivit du regard intrigué par l’agitation anormale du majordome.
— Tu ne trouves pas Jo bizarre en ce moment ?
— Bof, répondit Henri en haussant les épaules, il a toujours été lunatique tu le sais très bien. Ça n’a aucune importance.
Annotations
Versions