Henri et Georges
La sonnerie du téléphone retentit, Henri répondit à un homme qui paraissait agité à l’autre bout de la ligne.
— Calmez-vous mon vieux, de quoi parlez-vous ?
— Ce n’était pas dans le contrat, quand vous décidez de faire des changements, avertissez-moi au moins !
— Quels changements ?
Alex continuait de s’agiter.
— Je parle du type qui déballe tout à Claire en ce moment même.
— Quoi, quel type ?
— Aucune idée. Ce monsieur ne s’est pas présenté.
Henri écouta attentivement la description faite par Alex, puis se tourna brusquement vers Georges en raccrochant sans prévenir.
— Joseph ! Il savait tout depuis le début ! Il est allé là-bas. Cet inconscient va tout foutre en l’air !
— Tu crois qu’on devrait y aller aussi ?
— Je ne sais pas… Lui n’est pas là, après tout c’est le premier concerné. Laisse-moi réfléchir.
Georges parut de plus en plus inquiet.
— Si elle sait tout, ça va changer, elle pourrait même nous dénoncer…
Henri l’arrêta.
— Ne dis pas n’importe quoi, c’est vrai que la situation changera. Mais qu’est-ce qui a pris à Joseph ?
— D’après toi c’est une question d’argent ?
— Non. À mon avis c’est autre chose, une vengeance envers nous.
Georges fut surpris. De quoi aurait voulu se venger Joseph ? Depuis tout ce temps qu’il était à leur service, il avait toujours été bien traité, jamais ils ne s’étaient comportés mal envers lui.
— Aucune idée, répondit Henri.
Ils prirent la décision de se rendre à la petite villa de David et Claire à leur tour. En se dirigeant vers leur voiture, Henri ajouta :
— De toute façon, il faut bien voir qui sera le vainqueur de nous deux, non ?
Georges secoua la tête.
— Tu penses à autre chose qu’à gagner parfois?
— C’est ma plus grande satisfaction dans la vie. Petit frère, tu vas assister à ma victoire la plus éclatante. Allez monte.
Il prit le volant et s’exclama d’un ton triomphant :
— Une fois de plus !
Alex, resté seul à l’extérieur de la villa de Claire, examinait perplexe son téléphone dans ses mains.
— Non mais ça alors ! Il m’a raccroché au nez !
Une silhouette d’homme s’avança vers lui.
— Comme on se retrouve n’est-ce pas ?
Alex sursauta ne l’ayant pas entendu arriver.
— David !
— Oh bien, je n’ai pas besoin de me présenter à ce que je vois. Ah c’est vrai, tu as pris mon travail, ma femme… tu veux ma maison aussi, hein ?
— Non, tu n’as rien compris, écoute…
— Oh non, c’est toi qui va m’écouter. Tu viens avec moi rendre une petite visite à Claire.
— Attends…
— Aucune objection, tu viens avec moi.
Annotations
Versions