David fit irruption dans le petit salon accompagné d’Alex. Claire et un inconnu étaient en pleine discussion, assis sur les fauteuils, deux tasses de café encore fumantes posées sur la petite table devant eux.

— Regarde qui je t’amène, lança-t-il à Claire en poussant Alex à l’intérieur.

— David, qu’est-ce que…

— Ne me dis pas que tu ne le connais pas !

Claire et l’inconnu se levèrent des fauteuils et s’approchèrent de David.

— Je n’ai jamais dit que je ne le connais pas, mais qu’est-ce que tu fais avec lui ?

— Ce cher monsieur rôdait autour de la maison, il t’attendait peut-être. C’est bien normal, c’est ton amant après tout.

Claire se sentit offensée, jamais elle n’avait trompé son mari et n’en avait aucune intention.

— Qu’est-ce que tu racontes ? Ce n’est pas mon amant !

— Tais-toi ! Tu crois que je ne vous ai pas vu ensemble hein ? Et les coups de téléphone, les fleurs, je les ai rêvés peut-être ?

Il s’approchait de plus en plus de Claire qui fit un geste de recul.

— Tu as bu ?

— Oh non, c’est trop facile ça ! Ne change pas de sujet !

Joseph voulut intervenir.

— Excusez-moi si je me mêle de la conversation, j’essayais d’expliquer à madame…

David le dévisagea de la tête aux pieds en le désignant du doigt.

— Qui c’est celui-là ? Un autre de tes amants ? Tu me déçois Claire.

— Arrête de dire n’importe quoi David, répliqua Claire furieuse. Ce monsieur a beaucoup de choses à nous raconter.

Mais David n’était pas du tout enclin à entendre des explications.

— Ah oui ? Et bien moi aussi j’ai pas mal de choses intéressantes à vous raconter…

Alex prit la parole à son tour.

— Si tu voudrais bien essayer de te calmer et écouter…

David le fulmina du regard.

— Personne ne t’a demandé ton avis ! C’est toi qui a tout organisé, hein ? Tu as séduit Claire et elle est tombée dans le panneau pauvre petite innocente ! Tu voulais ma vie, ma femme, mon travail, parce que tu étais jaloux dis-moi ? Ta petite vie triste ne te plaît pas, alors tu viens prendre celle des autres ?

Alex secoua la tête.

— Ridicule !

Claire ne comprit pas un mot de ce que dit son mari, ne sachant toujours pas qu’Alex avait prit sa place et l’avait fait licencier de la compagnie.

— David, tu te rends compte que tu as trop bu ? Tu racontes n’importe quoi.

David ne détourna pas le regard vers elle pour lui répondre, continuant de fixer Alex droit dans les yeux.

— Je t’ai déjà demandé de te taire Claire. C’est toi qui ne comprends rien à rien.

Il marchait lentement en direction d’Alex s’adressant toujours à Claire.

— Je vais te révéler deux ou trois petites choses intéressantes sur ton nouvel amour, on va voir si après ça il en valait vraiment la peine.

— Ce n’est pas mon amour !

David s’agitant de plus belle sortit une arme en la pointant au plafond.

— La ferme ! Ici c’est moi qui parle ! C’est encore chez moi que je sache !

Personne ne rétorqua, ce qui parut le calmer un moment. Il reprit.

— Donc, ce cher monsieur Machin-truc est arrivé ici pour prendre ma place, il m’a donné l’impression qu’il connaissait plus de choses qu’il n’aurait dû… Comment pouvait-il… ?

Il agit comme si il eut brusquement une sorte de déclic.

— Attendez un peu… Mais oui, c’est ça, j’ai compris ! Vous vous êtes foutus de ma gueule tous les deux ! Vous avez tout organisé derrière mon dos hein ? Tu voulais me chasser de ta vie et peut-être même me faire disparaître ! Et c’est lui qui devait s’en occuper ! – il pointa l’index en direction de Joseph - Vous vous étiez réunis pour régler les derniers détails… Je ne t’aurai jamais cru capable d’une telle chose Claire ! Tu me fais peur !

Claire secoua la tête ne sachant plus si elle devait rire ou pleurer devant tant d’imagination délirante. Alex intervint avant qu’elle ne prononce un mot.

— Alors ça ! Je n’avais jamais entendu autant d’absurdités ! C’est toi qui n’a rien compris mon cher David. Regarde-toi, tu n’arrives même plus à raisonner.

— La ferme toi aussi ! Vous vouliez tous ma peau ! Heureusement je vous ai démasqué à temps !

— Maintenant ça suffit ! J’ai entendu assez de stupidités aujourd’hui !

Pour la première fois de sa vie, Joseph perdit son calme.

— Vous vous conduisez comme des enfants de maternelle ! Non mais regardez-vous ! Calmez-vous et écoutez-moi bien tous les trois, je vous expliquerai tout. C’est beaucoup plus grave que vous ne le pensez.

Devant tant de véhémence, tous trois s’étaient tournés vers Joseph sans dire un mot.

— Bien, dit celui-ci, j’ai votre attention maintenant. Pour commencer tout ceci n’est la faute d’aucun d’entre vous trois mais celle d’un pari stupide.

Tous trois ne saisirent pas le sens des paroles de Joseph. À ce moment précis, le bruit d’un autre moteur de voiture s’éteignit dans l’allée. Deux hommes en était descendus et se dirigeaient à leur tour vers la villa. Joseph ayant entendu la voiture s’était penché à la fenêtre.

— Ils sont arrivés plus tôt que prévu.

Alex savait fort bien de qui il s’agissait, il n’aurait jamais pensé qu’en les contactant ils seraient venus en personne, il s’alluma une cigarette.

— C’est quoi la suite maintenant ? Je savais bien que je ne serai pas au bout de mes surprises avec eux.

David qui n’apercevait encore que leur silhouette, s’enquit auprès de Joseph.

— Qui c’est ceux-là encore ? Ils font partie de votre complot ?

Claire était exaspérée.

— David tais-toi s’il te plaît ! Joseph se tourna vers eux le visage grave.

— Voilà la tête du complot, comme vous dites Monsieur David. Ceux qui ont tout organisé, le génie criminel en personne. Que se passera-t-il maintenant ?