Capitaine Clark
Bien qu’il fasse très froid, le Capitaine n’en revenait pas : une couche de givre avait envahi ses quartiers, couche dont il ignorait l’épaisseur et à rien qu’à voir son aspect, elle devait être ici et ce, depuis un bon moment. En observant mieux cette fois-ci, il remarqua un petit monticule à l’entrée de sa loge. Son cauchemar s’était soudainement réalisé et dans celui-ci, avait été statufié Alpha non pas de glace, mais de marbre. Et si voulez savoir de quoi il en résulte, il faudra encore patienter, parce que le Ratten voguait à l’aveugle et ce, depuis qu’il était entré dans ce brouillard et ce fut au moment de la sieste et la sieste sur Le Ratten était considérée comme sacrée.
Mais… comment se fait-il que notre Capitaine n’ait pas été pris par la glace ? Et bien, en voici la raison : Protégé...
— Par tous les dieux ! s’écriait le Capitaine.
Pas possible ! Le Ratten, voguait sur des eaux glaciales. Un membre de l’équipage alerta aussitôt le capitaine.
— Mon capitaine, nous sommes pris.
— Attention à Alpha, là, au sol et par tous les diables, mais où sommes nous encore tombé.
Le capitaine et son fidèle bras droit, Ulrich dit l’arraché à cause de sa forte addiction au rhum sortirent des compartiments pour se retrouver sur le pont, et en partant le capitaine Clark avait pris Alpha sous son bras.
Autour du Ratten, pas âmes qui vivent à dix mille marins, que du brouillard et du givre glacial. Par chance tous avaient été réveillés par ce froid hivernal. Le genre de froid à vous geler sur place et où personne ne pourrait se réchauffer sauf les hommes du Capitaine. Ulriche demanda au capitaine que faire, mais il n’eut rien dit sur l’instant, simplement :
— Que l’on me fasse du feu et vite, Alpha notre petit rat est pris dans la glace! !
Aussitôt, l’équipage se rua dans les soutes du Ratten pour trouver de quoi faire du feu. Chose faite, le rat, Alpha, dégivrait doucement. Quand à bâbord, dans l’inconnu, un monstre des abysses, apparut, hurlant à faire trembler le pont, d’immenses tentacules se saisirent du Vaisseau, le faisant chavirer de côté. La moitié de l’équipage se retrouva à la mer.
La tête du monstre apparut alors.
— Qui vient déranger mes eaux troubles, s’écriait le Molosse accompagné d’un râle effroyable.
Le capitaine accroché du bout des doigts au pont se reprit lorsque que le Ratten retrouva l’équilibre et dit d’un voix rocailleuse :
— Moi, le Capitaine Clark ! Mais nous ne sommes que de passage, Monstre !
Pendant ce temps, Alpha le petit rat avait coulé avec Ulrich l’arraché et tous deux sombraient dans les eaux glaciales de cette créature, qui avait l'apparence d’un immense poulpe et ce qu’ils virent, dans ses profondeurs, vous glacerait le sang. Un cimetière de galions s’étendait à perte de vue et lorsqu’Ulrich remonta, avec sous son bras le petit rat, il s’écria :
— Par tous les diables, nous sommes perdus, et nombreux était les hommes du capitaine à nager dans ces eaux froides.
Mais une chance pour eux, les cordages étaient lancés et tous purent reprendre place sur le pont. Et vous n’imaginerez pas la suite des événements de cette histoire, car il nous semble encore une fois qu'une erreur s’est amorcée dans ladite chronologie et reprenons maintenant que le Ratten, voguait, cette fois-ci, en des eaux plus calmes.
Proche d’une île dite : L'île des Rois. Présente îles où les pires canailles de l’histoire de la piraterie s’y reposaient sans que la Marine Royale ne puisse leur dire un mot. Ainsi se termine ce chapitre alternatif, pour un autre plus précis et où, l’équipage du capitaine Clark, allait se confronter au pire des truands. Roland le corsaire barbu. Un pirate dont la réputation était de couper les poignets ainsi que les têtes de ses ennemis.
Et il fallait croire que le Capitaine Clark était un homme courageux, sans parler de son équipage qui avait, part le passé, affronté les pires des crapules, tout comme le capitaine Leblanc et son équipage dans une escarmouche, non loin de l’île aux Crabes.
Mais passons cette anecdote, pour une autre, où Alpha avait été capturé par les hommes de Roland le corsaire barbu, Marco. Capture faite alors que notre petit rat s’était aventuré, dans le port de l’île des Rois, à la recherche de quoi se désaltérer. Eh oui, Alpha avait un faible pour le rhum, douze ans d’âge et c’est proche du bras droit du corsaire, qu’il avait fini par trouver une besace. Et ce n’est que lorsqu’il avait bu tout ce nectar ambré, qu’il s’était fait attrapé par un homme dont la main droite avait été remplacé par un crochet et l’avait, malheureusement, mit dans une petite cage, sous le regard persan de son fidèle perroquet rouge et blanc, Rico.
—Je t'ai eu, saleté !
Au même moment, Rico répéta :
— Je dirais même plus, on t'a eu...
Il apporta Alpha à Roland le corsaire barbu et ce n’est qu’une fois qu'il vit le rat que ce corsair affirma :
— Ca par exemple ! Ce rat me dit quelque chose ! Où l'as-tu trouvé, Marco ?
— Sur le pont, cette bestiole à bu toute mon rhum.
— Intéressant, lança-t-il, ça sent le capitaine Clark tout cela !
Et cet homme, grand, fort et imposant parla à son corbeau, nommé Corneille.
— Que dis-tu de cela, ma petite Corneille ?
Comme réponse, l’oiseau croassa part trois fois, donnant un air machiavélique à Roland, dont la barbe devait dépasser les vingt centimètres qui cachait son sourire visiblement carnassier. Et son allure allait de paire avec corsaire et son chapeau tâcheté de rouge, brodé d’une tête de mort, en disait long sur ses intentions barbares. Quant à son regard, il était, d'un noir de jais, tout aussi viceux que celui de son animal de compagnie.
Alpha, le pauvre petit rat, s’était retrouvé dans une drôle de galère et ce n’est qu’une heure après que le Capitaine Clark s’était aperçu de l’absence de son petit et fidèle compagnon, alors qu’il avait posé l’ancre sur le port, non loin d’une petite village de l’île du nom d'Océane. Village à la réputation d’avoir les meilleures bières et ce, à dix milles marins, aux alentours.
— Mais où se trouve, Alph….
Le bar qui lui faisait face à ce même moment lui avait fait oublier la fin de sa phrase, il avait une enseigne bien plus qu'aguicheuse. En effet, il y avait écrit en toutes lettres : UNE BIÈRE ACHETÉE, LA DEUXIÈME OFFERTE, mais ce qui attira plus l’oeil du capitaine et de son équipage, était écrit plus bas ”rhum à volonté pour deux pièces d’or” et le capitaine suivit de près par son bras droit Ulrich dit l’arraché.
— En avant moussaillons, c’est ma tournée, criait le capitaine, suivi d’un rire aussi gras que le fois d'un canard fermier.
Au bar, nombreux était à observer le capitaine et son équipage d’un mauvais œil, le genre à vous faire comprendre qu’ils n'étaient pas le bienvenue. Le genre de regard que seul un homme courageux pouvait le faire savoir, mais pour cela faudrait-il avoir la taille imposante du Capitaine Clark
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