De bas en haut
Yoshitérù repu de charcuteries chaudes continua sa route dans la forêt. Pour dormir, il décida de monter dans un arbre. Au cours de l'ascension de celui-ci, il se trouva nez à nez avec un écureuil.
— Que fais-tu là mon ami ? demanda le rouquinet.
— Je veux être le plus grand homme de toute la terre.
— Il y a des arbres plus hauts que le mien.
— Celui-ci me convient, car je crois pouvoir toucher le ciel bientôt.
— Détrompe-toi. Le ciel proche est une illusion parfaite. Pour nous les écureuils, c'est la terre qui nous attire. Mais le danger nous guette, en permanence, sur le sol. Les imprudents disparaissent tout de suite.
Yoshitérù choisit une fourche presque confortable, s'assoupit un peu.
Le cri rauque d'une femme le réveilla en sursaut. Au pied de l'arbre, deux jeunes amoureux, nus, s'activaient à se procurer beaucoup de plaisir. Yoshitérù descendit de l'arbre et vint congratuler le couple. L'Homme salua l'intrus d'une poignée de main, fluide.
— Je cherche les chemins des hautes plaines. Voilà des semaines que je grimpe, sans parvenir à trouver le passage y conduisant. Connaissez-vous les lieux ? demande Yoshitérù, observant la Femme en nage.
L'Homme se libéra des cuisses de sa partenaire, le sexe encore dressé. Tel un prestidigitateur, avec sa baguette magique, il sortit de son chapeau de paille, une carte détaillée.
— Regarde... les hautes terres de ce côté... les hauts plateaux vers le nord... si je place la carte dans cette position... l'orientation des montagnes, donne l'indication parfaite du chemin à prendre... tu continues le sentier par lequel tu es arrivé... tu atteints le premier col sans peine... puis cette gorge encaissée te conduit toujours plus haut jusqu'à l'objectif désiré. Tu vois ?
Yoshitérù remercia L'Homme qui retourna aussitôt s'allonger sur l'herbe. La Femme, désaltérée, reprit la conversation amoureuse.
Un peu plus loin, Yoshitérù calma son excitation dans la fraîcheur du torrent tumultueux. Une écrevisse vint saisir son harpon érigé.
— Veux-tu bien laisser ce fétiche ? dit-il à l'écrevisse. Tu risques d'abîmer ta pince.
— Ce n'est rien. Ça me plaît de flotter un moment, avant d'être emportée par le courant, répond la têtue. Yoshitérù refroidit, regagna la rive.
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