CHAPITRE V : Bertrand (2)
Bertrand Lenoir est associé dans un cabinet d’architectes.
55 ans bientôt. Bel homme, il a pas mal de conquêtes à son actif. Il est infidèle.
Annick, sa femme depuis 28 ans, s’en est accommodée. Le statut social est plus important pour elle, et elle ferme les yeux.
Pourtant leur mariage a été un mariage d’amour. Oui, il l’a aimée. Avant leur union et quelques temps après.
Et sans doute a-t-il toujours quelques sentiments pour elle. Mais plus d’amour.
Le temps est passé par là, sans doute, mais surtout sa belle-mère. Elle s’est immiscée dans leur vie. Elle s’est autorisée, et toujours aujourd’hui, des avis sur tout. Il a bien essayé de la remettre à sa place, de mettre de la distance, de marquer leur territoire, mais Annick s’en est offusquée.
Et de fil en aiguille, de disputes en renoncements, le couple s’est détricoté.
Il remplit toujours son devoir conjugal, à l’occasion, mais il va chercher son plaisir ailleurs.
Et il soupçonne Annick de faire de même de son coté.
« Bertrand, à quoi tu penses ? »
C’est sa maîtresse du moment, Sylviane, qui le tire de sa rêverie.
Une cliente qui souhaitait réaménager son appartement du XVème arrondissement. C’est lui qui a été chargé du dossier.
Bertrand préfère s’attaquer aux femmes mariées. Des femmes d’expérience, qui ne lui prendront pas la tête. Et surtout il a une poussée d’adrénaline, au moment de la séduction, qui l’excite au plus haut point.
Car il aime par dessus tout les draguer, les séduire quand le mari est présent.
Comme la petite brune dans le train Paris-Lyon. Pense-t-il. Mais là il ne s’attendait pas à voir un mari. Ou un ami ? Il faisait un accroc à sa règle. Et il a eu droit au bonus !
Ainsi Sylviane, c’était pendant la visite de l’appartement à rénover. Bertrand connaît son pouvoir de séduction. En plus d’un physique agréable, il a de l’humour.
Au fur et à mesure de la visite avec son mari, il a vu l’intérêt de Sylviane à son égard grandir. Il s’est autorisé des gestes de plus en plus suggestifs.
Une main sur l’épaule dénudée, au moment de céder la place au passage d’une porte.
Cette même main qui a glissé le long du bras de Sylviane jusqu’à frôler sa main.
Ensuite, quand ils se sont approchés de la baie pour admirer la vue sur les toits de Paris, Bertrand a caressé son dos jusqu’à la naissance des fesses.
Les propos de Bertrand se faisaient élogieux.
« Une belle femme comme vous… »
« Monsieur, vous avez une épouse charmante »
…
Sylviane comprenait le message, et le mari était flatté que Bertrand trouve sa femme jolie. Il n’y voyait pas de mal.
Il avait déjà le sourire du cocu magnifique !
Quand il a étalé le plan des travaux envisagés sur la table, le couple s’est penché pour l’étudier. Bertrand s’est placé à coté de Sylviane et il s’est permis de lui caresser les fesses. D’un sourire elle lui a donné son accord pour continuer. La main est alors passée sous la jupe pour une exploration plus intime. Dans le dos du mari !
Avec Sylviane c’est d’ailleurs allé très loin. A un moment le mari a été appelé sur son téléphone portable. Il s’est isolé dans une autre pièce et la conversation semblait devoir durer un peu. C'est sans doute l'évaluation qu'en a faite Sylviane.
Elle s’est jetée sur la braguette de Bertrand comme une affamée et en a sorti sa queue pour une fellation rapide mais magique.
Quand le mari est revenu quelques minutes après, la gâterie était finie.
Depuis Sylviane et Bertrand se voient régulièrement. Elle le pompe dans tous les sens du terme.
Il ne sait pas s’il va tenir encore longtemps le rythme qu’elle lui fait mener !
Mais ce serait faux de croire qu’à tout les coups Bertrand gagne la partie. Il a connu plus d’échecs que de succès. Toutes les femmes ne l’attendent pas !
Si la plupart d’entre elles le repoussent discrètement mais fermement - et Bertrand n’insiste jamais -certains échecs ont été cuisants. Des maris ont eu des réactions violentes !
En plus de quelques yeux au beurre noir, il a aussi perdu quelques affaires, au grand désespoir de ses associés.
« Bertrand, à quoi tu penses ? »
Il est dans le lit de Sylviane, dans l’appartement du couple. Bertrand fait traîner un peu le chantier.
Bertrand pense à la petite brune du train. Elle n’a pas donné signe de vie.
Et il a envie d’elle comme rarement il a eu envie d’une femme.
Cela fait 15 jours maintenant qu’il a laissé le n° de téléphone dans la poubelle.
Ne l’aurait-elle pas trouvé ?
Sylviane sait y faire pour maintenir Bertrand en activité le plus longtemps possible. Elle a pas mal d’heures de vol à son actif ! La quarantaine pulpeuse, elle joue de son instrument avec la virtuosité d’une diva.
Et quand Bertrand croit que c’est fini, elle trouve la ressource pour lui faire remonter la gamme ! Une artiste de l’amour.
Elle pousse Bertrand dans ses derniers retranchements. Avec Sylviane, la relation est physique.
Uniquement physique. Tout les deux le savent, comme ils savent qu’elle ne durera pas.
Le temps d’un chantier.
Peut-être ?
Assise sur lui, elle frotte son sexe contre sa queue ramollie par un premier assaut. Elle veut sa deuxième manche. Elle l’aura, elle n’en doute pas une seconde.
Il caresse cette lourde poitrine qu’elle lui offre. Il en suce les tétons comme un bébé.
Toutes les femmes qu’il a connues lui ont appris quelque chose. Sur l’amour, sur l’amitié, sur le couple, sur les femmes.
Sur lui aussi.
Certaines l’ont accompagné quelques temps. D’autres sont passées rapidement.
Certaines l’ont aimé.
En a-t-il aimé ? Il l’a cru.
Il a eu des velléités de divorce lors de certaines rencontres. La tentation a été grande.
Des velléités seulement, car, finalement, il se satisfait lui aussi du confort dans lequel il vit. Il forme un couple avec Annick et dans les relations sociales c’est une assurance.
Pourquoi chercher les problèmes d’un divorce alors qu’il peut s’amuser tout à loisir !
De l’égoïsme, oui.
Après son incartade dans le train pour Lyon, le retour au foyer a été orageux. Bertrand comprend la colère d’Annick. Il l’a abandonnée sur le quai, sans prévenir et il avait coupé son téléphone pour ne pas être dérangé !
Il ne l’a appelée qu’une fois sur le quai à Sens, en attendant le train qui allait le ramener à Paris.
Il a menti bien sur. Une urgence l’a amené à retourner au bureau, a-t-il inventé.
« Pourquoi tu ne me l’as pas dit ! »
Bertrand a été en difficulté. Il se justifiait. Mal et elle ne le croyait pas. Annick à des défauts mais elle n’est pas sotte.
« Que tu me trompes, je m’en suis accommodé. Mais j’exige un minimum de respect ! »
Elle n’a pas tort !
Mais Bertrand ne l’a pas entendue. Il était trop heureux de cette entorse à sa routine, dans laquelle il a eu le courage de s'engager.
Tout d’un coup il a eu de l’estime pour lui.
Un peu puéril comme sentiment ?
Sylviane le chevauche. Elle a réussi dans son entreprise. Un sexe enfin redevenu raide vient la combler.
Et les pensées de Bertrand le ramènent vers cette fille du train. Il ferme les yeux pour imaginer ce corps qu’il convoite.
Elle a accueilli ses caresses avec plaisirs. Elle les a réclamées alors que son mari était à coté d’elle ! Pourquoi n’appelle-t-elle pas ?
Bertrand trouve cette attente insupportable.
Il a écouté le couple discuter entre eux. Elle est institutrice à Lyon. Enfin, professeur des écoles.
Il doit y avoir beaucoup d’écoles à Lyon.
Faudra-t-il qu’il les fasse toutes pour la retrouver ?
Sylviane le ramène à la réalité. Il sent les picotis annonciateurs d’un plaisir imminent, et il n’a pas l’intention de le bouder. Il la saisit aux hanches pour l’accompagner dans ses mouvements et la pénétrer au plus profond.
Elle aussi pousse des cris de jouissance. Il se laisse aller dans elle.
Heureux.
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