Fenêtres
Derrière chacune d'elle voyez ;
Multiples émotions pépient ;
Les pleurs d'un bébé la nuit,
La fatigue de maman qui suit,
L'agacement de papa aussi.
À l'envers des volets :
Les soupirs des amants,
La redondance des serments ;
"Je t'aime, oh oui, je t'aime tant !"
Puis après les étreintes ; oublie.
Jetons un œil sur l'enfant,
Recroquevillé dans son lit,
Qui n'ose pas pousser le cri,
Qui jetterait le monstre vil,
Hors du placard, hors de sa vie.
Vive lumière dans la cuisine,
Qui filtre sur la rue obscure.
Frigo ouvert, tête penchée ;
Fringale nocturne ;
Pain et pâté.
Bruits assourdis et syncopés,
Au rez-de-chaussée.
Le dancing n'est pas prêt de fermer ;
Lucarnes closes, enténébrées ;
Que peuvent-elles dissimuler ?
S'ouvre la porte ferraillée,
Un être sort, chancelant,
Puis s'éloigne en chantant-braillant :
Secrets à l'intérieur, gardés.
Croisées-miroirs sont au premier,
Juste le temps de refléter,
Mon visage ensommeillé,
Allons, j'ai assez espionné ;
Il est temps d'aller me coucher :
Bonne nuitée !
Annotations
Versions