Onzième pas : ne rien attendre, ne rien exiger ….
« Et maintenant ? »
Maintenant, ami lecteur, nous nous dirigeons vers ce qui donne le bonheur, en commençant par la relation qu'il convient d’entretenir avec autrui !
« L 'amour universel ? »
Non, romantique lecteur, non.
Il convient de ne rien attendre, ne rien exiger.
On pourrait ajouter ne rien espérer, ne rien ordonner, ne rien planifier,ne rien imposer…
« Bref, on ferme les portes et les fenêtres ? »
Que nenni ! Au contraire, il s'agit pour la première fois de voir les autre et non mes attentes, mes exigences, d'ouvrir, pour de bon, les yeux.
C'est une façon de sortir, enfin !, de ce petit moi.
« Mais , en dehors de moi, c'est l'enfer car l'enfer c'est les autres ? »
Mais qui a vraiment compris Huis Clos ?
Inès,Estelle, Garcin ne peuvent vivre que parce que les autres les regardent et les jugent.
Sans les autres, ils ne sont rien, un néant qui se néantise.
Je ne propose ni enfer, ni paradis, je propose la réalité !
« Mais où est le bonheur ? »
Mais il est là, dans le fait de ne rien attendre, ne rien exiger, de voir la réalité.
En fait, ami lecteur, tous ces pas sont cohérents, forment système, ce nouveau pas est la suite nécessaire des autres !
« Je ne vous suis pas ? »
Nous avons donné un visage au bonheur, un visage discutable, certes, mais un visage.
Voir les autres tels qu'ils sont c'est sortir de l'enfance, et prendre conscience du fait que personne n'obéit à mes désirs.
Bien sûr, c'est désagréable , car ainsi on se rend compte que nous sommes ( tous!), les cocus de la vie et que la seule action possible est l'action sur soi.
« Certes, mais quelle triste relation ! «
Mais non , car je peux enfin donner, donner plutôt que recevoir.
Ajoutons que tout ce qui me détruit, m'aliène vient de ces fascinations pour ce que les autres doivent me donner : l'argent , la gloire, le sexe.
Et comme je suis frustré, je sombre dans la haine identitaire, le piège de la pornographie.
Alors je cherche cet en soi imaginaire : l'évaluation permanente, je vis dans le remords, je me donne une identité de victime…
« Oui tout est cohérent, mais l'amitié, l'amour ? »
Mais ami lecteur, je n'ai jamais dit que je les reniais !
Mais peux-tu vraiment aimer, peux- tu vraiment avoir de l'amitié, si tu ne vois pas les autres ?
« Vous exagérez ! «
Hélas, non.
Un ami ne doit pas être celui ou celle qui t'obéit, le réservoir de tes désirs.
Comment aimer celui ou celle que l’on ne voit pas ?
« Mais l'amour est aveugle ? »
Ami lecteur, tu confonds amour et passion.
Dans la passion , tu as cette fascination pour un autre qui n'est, somme toute, que l'envers de tes désirs, que tu ne vois jamais.
Et tu te détruis et tu détruis l'autre sans le voir.
L'amour est lucide, il construit, il épanouit l'amant et l'aimé.
« Mais pourquoi construire cette nouvelle relation ? »
En fait c'est un prélude, une condition de possibilité du vrai bonheur.
« Le vrai bonheur ?»
Oui , un bonheur qui n'est pas affirmation d'un petit moi étroit, qui n'est pas agressivité, ni manipulation, mais réceptivité.
« Mais que gagnons , vraiment ? »
Une réceptivité, une légèreté, une ouverture à l'autre.
Suis ce chemin , lecteur, et, pour la première fois, oui, tu verras tous ceux qui sont à tes côtés, depuis si longtemps.
Aveuglé par tes attentes, tes exigences, tes impatiences, tu ne les as jamais vus.
Ami lecteur ,je te conduis vers un nouveau monde …
Ami lecteur
J ai peur
De te choquer
J ai peur
De te chagriner
De te surprendre
Je te propose
De ne rien attendre
Je te propose
De ne rien exiger
Je te propose
De ne rien imposer
Je te propose
De ne rien ordonner
Je te propose
La lucidité
Je te propose
D abandonner
Ce petit moi
Si étroit
Si puéril
Si stérile
En somme
De voir
Les hommes
Tels qu ils sont
Sans espoir
Sans fascination
Affronter
La réalité
Proposition étrange
Proposition qui dérange
Proposition étrange
Proposition qui dérange
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