Un mois plus tard
Je m'étais réveillé dans un hôpital, un mois plus tard d'après Emilie, mon amie. Tout le monde se tenait à mon chevet; les infirmiers, ma famille, mes potes. Tous me regardaient d'un air inquiet, bien que je pus lire du soulagement dans les yeux d'Emilie. Alain fut le premier à prendre la parole après ces longues minutes de silence.
"Que t'est-il arrivé là-bas ? On t'a retrouvé évanoui dans ton sang, dit-il d'une voix tremblante et pleine d'émotions que je ne lui connaissais pas.
Je me redressai, me grattai la tête tout en essayant de rassembler le peu de souvenir que j'avais. Puis je finis par répondre,
- Un ours...un ours m'a agressé. C'était horrible, je me souviens de cette odeur, cette épouvantable odeur.
- Un ours ? dit Emilie effarée.
- Oui, un énorme grizzly tout pâle et puant. Je sens encore ses crocs se planter dans ma chair.
- D'où le sang, fit remarquer Alain
- Comment m'avez-vous retrouvé ?
- Comme on te voyait pas revenir, Alain est parti à ta recherche. Il nous a prévenu, paniqué, de la situation et on a appelé les secours qui t'ont ramené ici; répondit Justine, prenant la parole à son tour.
- En tout cas, Emilie était très heureuse quand elle a appris que tu t'étais réveillé, dit Alain en me faisant un clin d'œil.
- Oh, arrête ! répondit Emilie d'une petite voix gênée, le visage rouge comme une tomate; mais c'est vrai que je suis contente de te savoir en forme après ce long coma."
Puis on discuta de ce qui s'était passé pendant un mois et Emilie décida qu'il était temps de me laisser un peu avec ma famille, après quoi ils prirent congé. Mon frère et ma mère suivirent quelques instants plus tard et je me retrouvai seul désormais, avec pour seule compagnie les infirmiers. L'un d'eux ouvrit légèrement les rideaux et je sentis les rayons du soleil, brûlant comme l'enfer sur ma peau. Je poussai des hurlements de douleur, suppliant qu'on les referme.
Cela ne m'était jamais arrivé. D'habitude je supportais très bien le soleil mais là c'était juste insoutenable. On me fit quelques examens afin de voir si je ne faisais pas une quelconque allergie aux UV. Tous les symptômes laissaient penser que c'en était une mais moi je savais que ce n'était pas normal. Jamais je n'avais fait une telle réaction, alors pourquoi aujourd'hui.
Je fis part de ma pensée au médecin et il me répondit que ce genre de choses pouvait se manifester bien plus tard. Je n'en croyais pas un mot, pour moi il devait s'agir d'autre chose mais quoi, je devais le découvrir. Je fis signe aux gens présents sur place de me laisser tranquille. Je me sentais fatigué et avais besoin de repos.
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