Un monstre

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J'entendis les pas des infirmiers dans le couloir; l'homme avait eu le temps d'appuyer sur le bouton d'urgence. Je me dépêchai donc d'ouvrir la fenêtre et me précipitai sous ma couverture. Quand on ouvrit la chambre, on demanda ce qu'il se passait et faisant à moitié semblant d'être affolé, je prétextai une attaque d'une horrible créature sur la personne du pauvre type qui se trouvait en face de moi. 

L'un des infirmiers alla voir le patient et constatant les deux énormes trous que mes canines avaient laissé dans son cou, il prit le pouls...il n'en avait aucun, la personne était morte. Il demanda à son collègue de contacter immédiatement la police et de leur faire part de la situation.

"Ok, mais je leur dis quoi ? demanda l'autre infirmier.

  •  Juste qu'on a un mort, pour l'instant. Et s'ils demandent comment, tu leur réponds qu'on ne sait pas.
  • D'accord, je les appelle, répondit l'autre avec une certaine appréhension."

 Qu'allait-il bien pouvoir dire, ils demanderaient sûrement des détails et il ne pouvait certainement pas leur dire : "il a été attaqué par quelque chose qui s'est volatilisée par la fenêtre".

Heureusement, quand il les appela, on ne le lui demanda pas et après l'avoir écouté, on confirma l'envoi d'un policier ou deux sur place.

Quelques minutes plus tard, un agent entra dans la pièce. Il ne prit même pas la peine de dire un mot et alla constater directement les dégâts. Après avoir longuement observé la blessure de la victime, il se retourna et me demanda :

"Qu'avez-vous vu, exactement ?

Il me regardait d'un œil inquisiteur et je ne savais pas quoi répondre. Je ne pouvais pas lui dire que c'était moi et encore moins qu'un monstre était venu par la fenêtre et avait agressé ce pauvre monsieur. Pourtant ce fut ce que je fis.

  •  Une sorte de grosse bête ailée est passée par la fenêtre et s'est jetée sur lui, répondis-je en essayant de paraître plus sûr de moi que je ne l'étais en réalité.
  • Une bête ? Ailée ? demanda l'inspecteur en fronçant le sourcil.

 Il m'observa un court instant puis se retourna vers la victime et souffla.

  •  Dans le bénéfice du doute, je dirai que je vous crois, même si cette histoire paraît complètement folle. Cependant je demanderai au personnel s'il n'a vu personne de suspect traîner dans les parages"

 J'en étais soulagé. Il avait gobé mon mensonge et s'apprêtait à partir. Soudain, il s'arrêta et me regarda une dernière fois. Je ravalai ma salive, la boule au ventre, tiraillé par la peur qu'il découvre le pot aux roses. Mais après un instant, il finit par quitter les lieux, suivi des deux infirmiers.

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