One more kiss, dear
À nos retours de patrouille, le sommeil avait tendance à nous fuir.
Parfois, je m'asseyais sur la butte décharnée pour admirer le Soleil se lever sur le fleuve.
D'autres fois, j'allais retrouver Connie et lui faisait l'amour comme un damné.
Ou encore, nous nous installions dans une casemate et nous écoutions de la musique jusqu'à ce que la fatigue nous abrutisse totalement. Dans ces moments-là, Connie et Sixto se chamaillaient sur leurs goûts personnels. Les vieux crooners pour ma belle, la folk et la guitare psychédélique pour mon ami. Et moi, je riais de leurs facéties.
Puis vint le temps d'une vaste opération à la frontière du Laos. Les barbouzes de la CIA entrèrent dans la danse.
Dans le ballet des hélicos, ondoyait des vagues mortifères. Nous nous apprêtions à décoller, paquetage sur le dos lorsque Connie traversa le tarmac et me dit :
" One more kiss, dear. "
Peut-être cherchait-elle à me retenir. Moi, j'espérais juste la revoir.
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