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Il ouvrit brusquement les yeux. Un terrible mal de crâne lui enserrait les tempes. Il s’assit et regarda autour de lui. Les ténèbres régnaient. Alors qu’il bougeait, il entendit un tintement. Il baissa le regard. Ses yeux s’accoutumaient progressivement à la pénombre. Il distingua peu à peu une chaîne, en même temps qu’il ressentait un contact froid autour de son poignet. Les maillons partaient de ce bracelet de fer et allaient s’accrocher au mur. Il regarda ce qui l’entourait et tenta d’identifier le lieu où il se trouvait. Une pièce, petite ; aucun meuble à part le ‘‘lit’’ sur lequel il était assis, si tant était que l’on pouvait appeler cela un lit : une simple planche de bois fixée au mur par des chaînes. Encore des chaînes. La porte devait être faite de bois ou de métal, et un mince rai de lumière orangée filtrait en-dessous. Il devait y avoir des torches de l’autre côté. L’atmosphère était lourde. De la souffrance et de la peine. Maintenant, tous ses sens lui étaient revenus. Son mal de tête persistait mais il parvenait à réfléchir ; il n’était cependant pas en état de tenter seulement une incantation. De plus, il devinait que l’endroit où il se trouvait les empêchait. Cela aurait été trop facile. Il essaya de remettre de l’ordre dans ses souvenirs, mais sa mémoire était pour l’heure trop trouble. Il entendit des pas s’approcher, passer devant la porte, puis continuer. Qu’y avait-il, à l’extérieur ? Très vraisemblablement une prison, mais laquelle ? Il se fit la réflexion que c’était la première fois qu’il était en captivité. Pourtant, aussi loin qu’il s’en souvienne, il n’avait jamais agi contre les lois. Il remarqua quelque chose à son poignet gauche, celui qui était libre. C’était un ruban solidement noué, étonnamment d’apparence neuve. Un peu de lumière arrivait dessus, créant de brefs reflets sur le tissu. Il était pourpre. Il le fixa un instant, immobile. Il se souvenait, à présent.
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