Chapitre 15

13 minutes de lecture

Les premiers rayons du soleil caressaient timidement les toits de la ville, faisant miroiter les flaques d'eau qui constellaient les trottoirs. Rouquin, Blairounet et la petite fille s'étiraient avec délice, encore tout étourdis des merveilles de la veille.

« Saperlipopette, quelle aventure ! » s'exclama la fillette en se frottant les yeux. « J'ai l'impression d'avoir rêvé éveillée... Comme si nous avions ouvert une brèche dans le voile gris du quotidien ! »

Blairounet, ému, acquiesça d'un hochement de tête. « C'est un peu ça, oui... Nous avons été les passeurs d'un enchantement, les messagers d'une réalité plus vaste et plus lumineuse. Et tout ça grâce à notre ami l'artiste, ce magicien de l'ordinaire ! »

Rouquin, l'œil pétillant de malice, ne put s'empêcher d'ajouter son grain de sel. « Et n'oublions pas notre contribution, mes chéris ! Nos facéties, nos chansons, la douce folie que nous avons semée aux quatre vents... C'est ça aussi, la magie du réenchantement : une joyeuse alchimie, un travail d'équipe ! »

Ragaillardis par ce brin de causette, nos trois amis s'apprêtaient à reprendre leur route, quand soudain une voix les interpella. Une voix rauque et caverneuse qui semblait monter des entrailles de la terre...

« Holà, les zigottos ! Attendez-moi, je remonte juste d'une petite vadrouille dans les égouts. »

Interloqués, ils virent émerger d'une bouche d'égout une silhouette hirsute et claudicante. C'était un vieux chat au poil miteux, qui les toisait d'un air narquois.

« Alors comme ça, on joue les épiciers fins de l'émerveillement ? Mazette, vous avez pas froid aux mirettes ! » ironisa-t-il en se pourléchant une patte.

La petite fille, d'abord saisie, s'empressa de lui répondre avec une courtoisie redoublée. « Bonjour, messire chat ! Quel plaisir de faire votre connaissance ! Nous ne jouons pas, non... Nous essayons juste d'apporter un peu de joie et de rêve dans ce monde qui en a tant besoin. »

Le vieux matou éclata d'un rire sans joie, comme une quinte de toux. « La joie, le rêve ? Punaises que tout ça ! Moi, je connais la vie, la vraie. Celle des bas-fonds et des ruelles puantes. Et je peux vous dire qu'elle est pas belle à voir ! »

Blairounet, intrigué, s'approcha à pas feutrés. « Que voulez-vous dire, cher ami ? Auriez-vous été le témoin de choses terribles, dans l'envers du décor ? »

Le chat cracha par terre, comme pour ponctuer son dégoût. « Des choses terribles ? Mon petit pote, t'as même pas idée ! La misère, la violence, l'exploitation... C'est ça, la face cachée de leur belle société. Et vous voudriez mettre un couvercle à paillettes là-dessus ? »

Rouquin, piqué au vif, s'avança d'un bond. « Holà, père La Chope, tu vas pas nous gâcher la bamboche non plus ! On sait bien que tout n'est pas rose, dans votre sacré bastringue. Mais justement, raison de plus pour mettre du baume au cœur des gens, non ? »

Le vieux chat le fixa longuement, une lueur étrange au fond des yeux. Puis, lentement, il se mit à sourire. Un drôle de sourire, à mi-chemin entre la grimace et le rictus.

« Du baume au cœur, hein ? Vous me plaisez, les gosselines. Vous avez du cran, de la tchatche. Vous me rappelez mes jeunes années, tiens... Quand je croyais pouvoir changer le monde avec mes p'tites pattes. »

Il se tut un instant, le regard perdu dans le vague. Puis il reprit, d'une voix adoucie, presque mélancolique :

« V'savez quoi ? P'têt bien que vous avez raison, après tout. P'têt bien que c'est des gens comme vous qu'on a besoin, pour mettre des paillettes dans notre cambouis. Des illuminés, des poètes, des semeurs de graines pas possibles... »

Les trois amis en restèrent comme deux ronds de flan. Était-ce bien le même matou qui, l'instant d'avant, les conspuait avec tant de véhémence ? Mais déjà le chat reprenait, une urgence nouvelle dans la voix :

« Écoutez-moi bien, les mignons. Si vous voulez faire la peau au désespoir, vous d'vez continuer vot' bonhomme de chemin. Semer vos petites graines de folie, vos pépites de rêve, partout où le vent vous portera. Mais attention, hein ! Le monde est mal fichu, il a la dent dure et l'âme rance. Alors restez bien à l'affût, ouvrez l'œil et le bon... »

Sur ces paroles sibyllines, le vieux matou tourna les talons et, claudiquant, se dirigea vers la bouche d'égout la plus proche.

« J'vous aurai à la bonne, les loupiots ! Et méfiance, hein ! L'espoir, c'est un animal fragile... Choyez-le comme la prunelle de vos mirettes ! Ciao les mignons, et vive la vie ! »

Et dans un dernier éclat de rire, il disparut dans les profondeurs de la ville, ne laissant derrière lui qu'un vague relent d'égout et de mystère.

Nos trois amis restèrent un long moment silencieux, encore tout retournés par cette rencontre improbable. Puis la petite fille, avec une solennité nouvelle, prit la parole :

« Mes amis... Je crois que nous venons de recevoir une sacrée leçon. Ce chat des gouttières, avec sa gouaille et son franc-parler, nous a rappelé une chose essentielle : la réalité n'est pas un long fleuve tranquille. Elle est pleine de remous, de tourbillons, de zones d'ombre que nous ne soupçonnons même pas... »

Blairounet, songeur, approuva d'un hochement de tête. « C'est vrai... Nous qui voulions réenchanter le monde, voilà que le monde nous rappelle à ses dures réalités. Comme pour nous dire : 'Attention, les amis ! Gardez les pieds sur terre, même si votre cœur est dans les étoiles !' »

Rouquin, la truffe en point d'interrogation, semblait perdu dans ses pensées. Puis, se redressant d'un bond, il s'exclama avec une ardeur renouvelée :

« Hé, les copains ! Vous savez ce que ça veut dire, tout ça ? Ça veut dire qu'on a encore du pain sur la planche ! Que notre mission est loin d'être finie ! »

Il se mit à tourner sur lui-même, le regard brillant d'excitation.

« Réenchanter le monde, c'est pas juste semer des paillettes et chanter des ritournelles. C'est aussi plonger dans ses recoins les plus sombres, pour y apporter un peu de lumière. C'est tendre la main aux oubliés, aux cabossés, à tous ceux que la vie a malmenés... »

La petite fille, emballée, frappa dans ses mains. « Oh oui, Rouquin ! C'est ça, notre vraie mission ! Être des passeurs d'espoir, des éclaireurs d'humanité ! Là où il y a de la noirceur, apporter une étincelle. Là où il y a du désespoir, faire renaître un sourire... »

Blairounet, ému aux larmes, les étreignit avec chaleur. « Mes amis, mes chers amis... Comme je suis fier de cheminer à vos côtés ! Ensemble, nous formons une belle équipée, un commando du réenchantement ! Alors en avant, sans peur et sans reproche ! »

C'est ainsi que nos trois compagnons, le cœur gonflé d'une ardeur nouvelle, reprirent leur périple au cœur de la ville. Mais quelque chose avait changé en eux, subtilement. Une conscience plus aiguë des mille visages de la vie, de ses joies et de ses peines entremêlées.

Ils marchaient d'un pas plus résolu, le regard plus perçant, à l'affût des petits riens qui font le sel de l'existence. Ici, un enfant riant aux éclats devant un spectacle de marionnettes. Là, un vieillard au regard éteint, assis sur un banc, semblant porter toute la misère du monde sur ses épaules. Plus loin, un couple enlacé, échangeant un baiser furtif au milieu de la cohue indifférente.

À chaque scène, nos trois amis s'arrêtaient un instant, le cœur battant. Ils observaient, respiraient, s'imprégnaient de l'instant présent. Puis, doucement, presque religieusement, ils s'approchaient, un sourire aux lèvres et une lueur dans les yeux.

Pour l'enfant, ils improvisaient une chanson rigolote, une comptine venue d'ailleurs qui le faisait rire aux larmes. Pour le vieillard, ils avaient une parole douce, un geste de réconfort qui semblait illuminer un instant son regard éteint. Pour le couple d'amoureux, ils murmuraient un poème, une ode à l'amour qui les faisait rosir de plaisir.

Ainsi, pas à pas, rencontre après rencontre, nos trois compagnons tissaient leur toile d'émerveillement. Une toile fragile et précieuse, faite de petits riens et de grandes attentions.

Blairounet, philosophe, y voyait le signe que la beauté sommeille en chacun, prête à s'éveiller pour peu qu'on lui tende la main. La petite fille, rêveuse, parlait d'un grand secret murmuré au creux des cœurs, comme une promesse d'aube au milieu de la nuit. Quant à Rouquin, fidèle à lui-même, il résumait leur épopée d'une pirouette malicieuse :

« Tout ça, mes amis, c'est la magie des petits cailloux semés sur le chemin. On ne sait jamais quel palace de rêve ils feront pousser dans les jardins de l'âme ! »

Ainsi coulaient les jours, entre poésie vagabonde et facéties semées aux quatre vents. Mais nos amis n'oubliaient pas la mise en garde du vieux chat des gouttières. Ils savaient que leur quête ne faisait que commencer, que bien des zones d'ombre attendaient encore leur étincelle.

Alors, inlassablement, ils reprenaient leur route, en éclaireurs du réenchantement, prêts à débusquer la moindre petite lueur d'espoir tapie sous les apparences.

Et c'est ainsi qu'un matin, au détour d'une venelle maussade, ils tombèrent sur un spectacle qui leur serra le cœur. Là, recroquevillée contre un mur lépreux, une petite fille en haillons pleurait toutes les larmes de son corps. Elle était si menue, si fragile, qu'elle semblait sur le point de se briser au moindre coup de vent.

Nos trois amis, le cœur chaviré, s'approchèrent avec mille précautions.

« Bonjour, petite... » murmura doucement la fillette. « Pourquoi pleures-tu si fort, dis-nous ? »

L'enfant leva vers eux un regard noyé de chagrin, où brillait pourtant une lueur d'espoir têtu.

« Je... Je pleure parce que j'ai faim, et froid, et que je me sens si seule... » hoqueta-t-elle entre deux sanglots. « J'ai perdu papa et maman, et maintenant je n'ai plus personne au monde... Plus personne pour me serrer dans ses bras, pour me raconter des histoires le soir... »

Blairounet, le cœur brisé, s'agenouilla près d'elle et la serra contre lui, murmurant des paroles de réconfort. Rouquin, la gorge nouée, cherchait désespérément une pirouette à lancer, un trait d'esprit qui allégerait un peu ce chagrin si dense. Mais pour une fois, les mots lui manquaient, impuissants devant tant de détresse.

Nos trois amis restèrent un long moment auprès de la petite fille, la réconfortant de leur mieux. Blairounet la berçait doucement contre lui, murmurant des paroles apaisantes au creux de son oreille.

« Là, là, ma chérie... Tout va bien se passer, tu verras. On est là, on va prendre soin de toi... »

Rouquin, après avoir séché ses larmes, s'évertuait à la faire rire avec ses pitreries et ses grimaces.

« Hé, regarde ! Tu as vu comme je peux toucher mon nez avec ma langue ? Et si j'essaie de loucher en même temps, ça donne ça ! »

La petite fille pouffa malgré elle, attendrie par les efforts du renard pour lui remonter le moral. Quant à la fillette, elle lui racontait de belles histoires, où les princesses des rues finissaient toujours par trouver le bonheur.

« ... Et c'est ainsi que Cendrillon, grâce à sa bonté et à son courage, put enfin quitter sa soupente pour vivre dans un merveilleux château. Tu vois ? Les rêves peuvent devenir réalité, si on y croit très fort... »

Lentement, sous la chaleur de cette étreinte à six bras, les sanglots de l'enfant se calmèrent. Elle qui n'avait connu que la solitude et le mépris se sentait enfin entourée, protégée, aimée. Dans les yeux de ces drôles de zigottos brillait une lueur qu'elle n'avait plus vue depuis longtemps : celle de la bienveillance pure, de la générosité sans condition.

Quand elle fut complètement apaisée, nos trois amis l'emmenèrent se restaurer dans un petit troquet non loin de là. Attablés devant un repas chaud, ils devisèrent longuement, apprenant à se connaître et à s'apprivoiser.

« Alors, dis-nous... » demanda doucement Blairounet. « Comment t'appelles-tu ? »

La fillette, d'abord timide, finit par répondre d'une petite voix : « Mirette... Je m'appelle Mirette. »

« Mirette... » répéta la fillette avec un sourire. « C'est joli, ça sonne comme une petite fleur des pavés. »

Encouragée par cette gentillesse, Mirette se mit à raconter son histoire par bribes, entre deux bouchées dévorées avec appétit. Elle parla de ses parents disparus, de l'orphelinat sordide d'où elle s'était enfuie, de la vie rude et sans pitié des bas-fonds de la ville.

« ... Je dormais dans un vieux carton, sous un pont. L'hiver, j'avais tellement froid que je ne sentais plus mes orteils. Et puis j'avais tout le temps faim... Les gens passaient à côté de moi sans me voir, comme si j'étais un déchet, un tas de chiffons sales... »

Nos trois amis l'écoutaient avec attention, émerveillés par sa résilience et son courage. En elle, ils reconnaissaient cette petite flamme indomptable qu'ils s'étaient donné pour mission d'attiser. Cette étincelle d'espoir et de poésie qui continue de briller au cœur des ténèbres.

« Mais tu sais, Mirette... » murmura la fillette en lui prenant la main. « Même dans les moments les plus durs, il y a toujours de petites choses qui peuvent nous faire du bien. Un rayon de soleil, un oiseau qui chante, un joli galet ramassé sur le trottoir... Rien n'est jamais tout noir ou tout blanc. »

Mirette hocha la tête lentement, songeuse.

« Oui... C'est vrai qu'il y avait des petits trésors, parfois. Comme ce coin de ciel bleu que je voyais entre deux toits, quand je levais la tête très haut. Ou ce vieux monsieur qui jouait de l'accordéon sous le porche de l'église... Sa musique, c'était comme une main tendue dans ma solitude, un peu de douceur au milieu de la dureté du monde. »

Après ce repas réconfortant et cette longue discussion, il fallut songer à l'avenir de Mirette. Nos trois compagnons ne pouvaient se résoudre à la laisser retourner dans la rue, livrée à tous les dangers. Mais ils savaient aussi qu'ils ne pouvaient l'emmener avec eux dans leur folle équipée, avec tous les risques que cela comportait.

C'est alors que la petite fille eut une idée. Elle se souvint d'une vieille dame rencontrée quelques jours plus tôt, lors de leurs pérégrinations dans la ville. Une dame au visage doux et aux yeux rieurs, qui leur avait parlé avec chaleur de l'orphelinat qu'elle tenait à quelques rues de là.

« Mirette... » commença-t-elle avec douceur. « Que dirais-tu d'aller vivre dans un endroit où tu serais nourrie, logée, et entourée d'autres enfants ? Un endroit où tu pourrais apprendre et jouer, sans avoir peur du lendemain ? »

La fillette écarquilla les yeux, n'osant y croire.

« Pour de vrai ? Un endroit comme ça existe ? »

Rouquin lui ébouriffa affectueusement les cheveux, un large sourire aux lèvres.

« Et comment, ma loupiote ! On t'y emmène de ce pas, tu vas voir, ça va être chouette ! »

Mirette, partagée entre l'excitation et l'appréhension, se laissa guider à travers les rues de la ville, sa petite main serrée fort dans celle de Blairounet.

Quand ils arrivèrent devant la bâtisse simple mais bien entretenue, une bouffée d'émotion les saisit. Des rires et des cris joyeux d'enfants leur parvenaient depuis la cour intérieure, comme une promesse de vie et de renouveau.

« Tu entends ça, Mirette ? » chuchota la fillette, les yeux brillants. « Ce sont les rires de tes nouveaux amis qui t'attendent ! »

La vieille dame les accueillit avec un sourire lumineux, écoutant attentivement leur récit. Quand ils eurent fini, elle s'agenouilla devant Mirette et lui ouvrit grand ses bras, les yeux embués de tendresse.

« Ma petite chérie... Sois la bienvenue parmi nous. Ici, tu es chez toi, tu fais partie de notre grande famille. On va prendre soin de toi, t'aider à grandir et à t'épanouir. Et surtout, on va t'aimer, fort, fort, fort... »

Sans hésiter, la fillette s'y jeta en pleurant, submergée par un sentiment nouveau et merveilleux : celui d'avoir enfin trouvé sa place, d'être acceptée et chérie pour ce qu'elle était.

Le cœur lourd mais empli de gratitude, nos trois amis s'apprêtèrent à repartir, non sans avoir promis à Mirette de revenir la voir aussi souvent que possible. Au moment des adieux, la fillette les serra contre elle de toutes ses forces, comme pour imprimer leur étreinte au plus profond de son être.

« Merci... » murmura-t-elle dans un souffle. « Merci de m'avoir redonné foi en la vie, en la bonté. Grâce à vous, je sais maintenant que les contes de fées peuvent devenir réalité. Et je vous promets qu'un jour, quand je serai grande, je ferai tout pour que d'autres enfants connaissent ce bonheur à leur tour. »

Profondément émus, Rouquin, Blairounet et la petite fille retinrent leurs larmes, déterminés à se montrer forts et joyeux jusqu'au bout.

« Tu as intérêt, ma grande ! » lança Rouquin avec un clin d'œil malicieux. « Sinon, foi de renard, je viendrai te tirer les oreilles ! »

« Et n'oublie pas de bien travailler à l'école, hein ! » renchérit Blairounet, la voix enrouée. « Les livres, c'est la clé de la liberté ! »

« Et surtout... » conclut la fillette, « n'oublie jamais que tu es unique, précieuse et merveilleuse. Une petite étoile qui mérite de briller de tout son éclat. »

Puis, après un dernier signe de la main, ils s'éloignèrent d'un bon pas, le cœur gonflé d'un mélange doux-amer de peine et de joie.

Longtemps, le rire cristallin de Mirette résonna à leurs oreilles, comme le plus merveilleux des talismans. Ce rire qu'ils avaient su raviver au prix de toute leur tendresse, et qui resterait à jamais le symbole de leur plus belle victoire.

Lorsqu'ils eurent tourné au coin de la rue, Rouquin s'arrêta un instant, les yeux perdus dans le vague. Puis il se tourna vers ses compagnons et déclara d'une voix émue, où l'on sentait poindre une détermination nouvelle :

« Vous savez quoi, les amis ? Je crois qu'on vient de vivre l'un des plus beaux moments de notre drôle d'épopée. En redonnant le sourire à cette petite, c'est un peu de notre âme qu'on a semée en elle. Une graine minuscule, mais tellement précieuse... Celle de l'espoir et de la générosité. »

Blairounet, la gorge serrée, approuva d'un hochement de tête silencieux. Quant à la petite fille, elle se contenta de presser la patte de ses amis, les yeux brillants d'une fierté indicible.

Et c'est ainsi que nos trois héros reprirent leur route, le cœur apaisé et l'âme en paix. Ils savaient que cette rencontre resterait à jamais gravée en eux, comme le plus lumineux des secrets. Et que chaque fois qu'ils se sentiraient faiblir, chaque fois que le découragement menacerait de les submerger, ils n'auraient qu'à penser au sourire retrouvé de Mirette pour puiser une force nouvelle.

Car tel était le véritable trésor de leur quête : cette étincelle d'humanité qu'ils allumaient sur leur passage, et qui se transmettait de cœur en cœur pour former peu à peu un immense brasier de lumière.

Cela, ils en avaient à présent la certitude. Et armés de cette foi inébranlable, ils étaient prêts à affronter tous les défis, à braver toutes les tempêtes.

Pour que jamais ne s'éteigne la flamme sacrée de l'émerveillement, cette petite musique de l'âme qui nous pousse à croire, envers et contre tout, en la beauté du monde et en la bonté des êtres.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Noureddine Qadiri ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0