13 - Le deuil
Je suis de retour au travail. Je ne parle à personne. Je fais mon boulot comme chaque fois. Lorsque je vois Jeanne arriver, je me prépare pour lui laisser sa place. Elle essaye de me faire parler, mais je n’y arrive pas. Je ne pense qu’à mon fils.
Lorsque je rentre chez moi, il y a un vide profond. Je ne veux voir personne de toute manière, qui peut comprendre ma douleur. Le vide ne se remplira plus.
Je vais dans la chambre de Lucas, je vois son lit, un doudou. Je me rapproche du lit et prend sa peluche. Un matelas est sur le sol. Alors je m’allonge, avec ses affaires et je pleure.
Voilà comment je passe mon temps ces derniers jours.
J’ai un vide au fond de moi, je ne vais pas réussir à le combler.
Un jour, lors de mon repos, je vais au cimetière, rendre visite à mon fils.
Sur sa tombe, une petite rose blanche.
Je passe plusieurs heures près de mon fils. Je lui parle. Je croise beaucoup de monde qui me regarde parler devant sa pierre tombale mais je m’en moque. J’ai besoin de parler à mon fils. Que ça leur plaise ou pas.
D’un coup, je sens une présence proche de moi. Je relève la tête et voit Jeanne, ma collègue. Elle me lance un regard compatissant. Alors que je me décide de partir pour rentrer chez moi. Elle m’attrape par l’épaule et me propose d’aller boire un verre.
Je cherche une excuse pour refuser sa demande, mais voyant son regard, je finis par accepter.
Elle comprend ma douleur, elle me parle, essaye de me réconforter. Alors j’ose lui poser une question :
« Et toi ? pourquoi tu es venue au cimetière ? »
Je vois la tristesse dans son regard.
« J’ai perdu mon fils, il y a très longtemps déjà. »
« Je suis désolé pour toi » lui dis-je.
« Ne t’en fais pas, c’est pour cela que je comprends parfaitement ta souffrance. Si tu veux une oreille pour t’écouter, je suis là ».
Nous passons un peu de temps ensemble avant de retrouver nos voitures respectives.
Avant de se séparer, elle m’enserre dans ses bras. Je lui murmure un merci dans son oreille.
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