Quelques semaines après l’enterrement de Lucas, je croise Franck dans la rue. Depuis la perte de Lucas, nous ne nous sommes pas revus. Il m’a laissé toute seule. Il m’a abandonnée. Alors je l’ignore. Je ne m’en porte pas plus mal.

Il m’envoie régulièrement des messages, mais je les ignore tous. Je ne peux pas lui pardonner ce qu’il m’a fait. Il tente de se faire pardonner avec ses messages.

« Je t’aime ma puce, je ne peux pas vivre sans toi »

En voyant son message sur mon téléphone, je me mets à rire, nerveusement.

« Accorde-moi un rendez-vous dans notre bar habituel s’il te plait, j’ai besoin de te parler. »

Je réponds à son message, il veut me parler, sans problème.

« D’accord, demain sur mon temps de pause si tu veux »

« Merci beaucoup ma chérie »

« En revanche, arrête de m’appeler comme cela » voici le message que je lui envoie qui mets fin à notre conversation.

Le lendemain, bien que je sois prête pour le voir, tant ma colère est présente. J’ai peur de le revoir.

Je l’attends au bar, je commande un simple jus d’orange. Il arrive et tente une approche. Je me recule aussitôt.

« Bonjour quand même » commence t’il

« Je n’ai pas beaucoup de temps à t’accorder, tu veux me parler, vas-y je t’écoute » je lui dis énervée

« Eh bien, quelque chose ne va pas ? » poursuit-il

Il commande sa boisson, une bière. Je vois qu’il ne change pas. Il me dégoute.

« Quelque chose ne va pas ? Non tout va bien, tu m’as juste laissée pour morte dans notre appartement » je lui réponds méchamment.

« Laisser pour morte ? c’est moi qui ai appelé les pompiers. »

« A cause de qui ? Dis-moi ? »

« Je vois que tu ne me laisses pas parler, je vais te laisser. De toute manière, tu ne vas pas tarder à reprendre ton travail. Tu veux que je te raccompagne » me propose t’il

« Non, je n’ai pas besoin de toi »

Puis je le laisse là. En plan.

Je retourne au travail, croise Jeanne qui sait pour Franck.

« Alors, avec ton copain » commence t’elle

« Ce n’est pas mon copain, c’est mon ex. » lui dis-je irritée

« Oui excuse-moi. Alors comment s’est passé la rencontre » poursuit-elle

« Très bien » dis-je en riant

« A ce point-là ? » demande t’elle curieuse

« Oui, je lui ai dit tout ce que je garde au fond de moi »

« Il était temps, tu dois être soulagée » me sourit-elle

« Oui, très soulagé. Merci Jeanne »