Jour 1 : Vie
Des rires d’enfants malicieux passèrent de nouveau, devant la petite maison blanche à la barrière bleue d’un vieux homme qui grogna en remarquant les dégâts fait sur sa devanture. Papiers toilettes, œufs, bombe de peinture, et autres joyeusetés.
Une énième fois, la sonnerie retentit dans la maison de l'homme, qui soupira dans son fauteuil. Avec lenteur et difficulté, il se leva après avoir éteint la télévision qui passait le journal du soir. D’un pas calme, il avança vers sa porte, et regarda dans son œil-de-bœuf pour se reculer précipitamment.
Il frissonna de frayeur, sa gorge se noua et la pensée de ses enfants lui traversa comme à chaque fois, qu’il sentait une peur pour sa vie. Ce qu’il venait de voir, le faisait assez peur pour qu’il se rue dans son salon pour s’emparer de son téléphone portable. Il pianota rapidement un numéro connu par cœur.
« Vous êtes bien sur le numéro téléphone de Dean Murphy. Veuillez laissez un message après le bip. Pas avant parce que je l’aurais pas. BIP. »
- Filston ! Viens vite à la maison ! J’ai besoin de toi … ! S’exclama Carl Murphy, d’une voix tendue.
Un gros coup contre la porte d’entrée résonna dans la maison et il fit écho à la cloche d’une église non loin. Les douze coups sonnèrent dans la ville. A chaque son de cloche, un coup fut donné contre la porte faisant battre la chamade du cœur du pauvre vieux garagiste.
Au dernier coup, un petit silence suivit apaisant pour l’habitant, mais de court durée.
- Monsieur, vous ouvrez pas la porte ? Fit une voix fluette.
Carl n’aimait guère les enfants, à part les siens qui sont tous adultes. Bizarrement, il fut poussé à s’avancer vers la porte comme s’il avait été attiré et il l’ouvrit en grand pour découvrir une petite fille blonde avec deux petites couettes sur la tête. Elle lui sourit en serrant une poupée en porcelaine contre elle. Elle portait une robe sombre et un chapeau pointu.
Le vieil homme se baissa vers la petite, qui agrandit son sourire dévoilant des dents un peu trop acérée pour un enfant. De sa petite voix douce, elle posa une question que se douta l’homme.
- La vie ou une farce ?
Murphy écarquilla les yeux quand l’information de la question lui remonta à l’esprit, d’un pas fébrile et maladroit, il recula.
- Désolé, petite. Je n’ai pas de bonbons. Dit-il, d’une voix tremblante.
La petite pencha la tête de côté, avec un air songeur, avant d’éclater de rire.
- C’est pas ce que j’ai demandé, monsieur. La vie … ou une farce ?
L’homme déglutit et répondit.
- Une farce … ?
L’enfant ria aux éclats avant que ses beaux petits yeux d’un bleu ciel devinrent d’un noir profond qui aspira celui du vieil homme.
- Parfait. J’avais faim.
Ce fut les dernières paroles qu’entendit l’homme avant de se perdre dans les abysses infinies.
Quelques minutes plus tard, des sirènes retentirent dans la rue, un homme blond sortit rapidement de son véhicule pour courir vers la porte d’entrée grand ouverte où il trouva une canne abandonnée et aucune âme vivante dans la maison.
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