Chapitre 7
La matinée au travail passa lentement. J'avais hâte de retrouver Julia pour notre déjeuner du lundi. C'était notre moment rituel où nous débriefions du week-end. J'arrivai légèrement en retard, un dossier urgent ayant été déposé sur mon bureau quinze minutes avant la pause-déjeuner.
- J'ai cru que tu allais me faire faux-bond, me dit-elle en guise de salutation, j'ai commandé.
- Merci et désolée pour le retard, ils ont la manie de me donner les urgences à traiter juste avant de débaucher.
Elle chassa le sujet de la main et excitée elle me demanda :
- Alors Gigi s'est connecté avec toi ?
Je minaudais deux secondes le temps de faire monter la pression et surtout de réfléchir à ce que j'allais lui dire. J'étais tenue au secret, j'avais dorénavant signé un contrat qui le stipulait.
- On peut dire ça comme ça.
- Tu ne vas rien me dire ?
- Je suis tenue au secret maintenant que j'ai signé. Désolée.
- Pas grave je comprends. Mais dis-moi au moins si tu as pris ton pied !
- Ouais c'était pas mal. Mais j'espère que ce sera encore meilleur ce soir.
Elle écarquilla les yeux et resta bouche bée. J'appréciais l'effet de ma remarque sur ma meilleure amie. Elle secoua la tête, dieu seul sait ce à quoi elle avait pensé.
- Tu le vois ce soir ?
- Pas vraiment, on a un rendez-vous en ligne et il doit me faire livrer des trucs.
- Oh la la ! J'ai hâte que tu me racontes ce qu'il va t'offrir ! Tu crois que ça va être quoi ? Des accessoires ? De la lingerie ?
Je haussai les épaules en signe d'ignorance. Alors que j'engloutissais le contenu de mon assiette, Julia triturait sa nourriture avec sa fourchette, l'esprit ailleurs.
L'après midi parut aussi long que la matinée, surtout lorsque mon collègue, Walter de la compta voulut me donner une démo afin que je la fasse passer à mon frère. Que c'était agréable de se sentir considérée par ses collègues pour ce que l'on est vraiment ! Je ne lui en tins pas rigueur, pris son CD, que je jetai dans la première poubelle que je trouvais dans la rue. N'ayant pas envie de perdre du temps dans les transports communs je hélai un taxi et rentrai au plus vite chez moi. J'étais excitée à l'idée de retrouver JJ. Étrange si l'on considérait que je ne l'avait pas vraiment vu et que notre échange était purement virtuel. A peine avais-je passé le pas de la porte que le coursier arriva. Il me donna un grand carton et disparut comme il était venu. Je posai le colis sur ma table basse, et sans le quitter des yeux, je me fis un café. Je ne me précipitai pas dessus, voulant savourer cet instant où tout était possible. Je ne résistai pas longtemps.
L'emballage contenait divers sacs et petits cartons et notamment un carton où un écriture fine et élégante disait ceci :
Pour vous chère amie. En espérant que ce que j'ai choisi pour vous conviendra et vous apporte le plaisir recherché.
Affectueusement
JJ
Je souris niaisement à la lecture de ce mot que je posai ensuite à côté. Je pris un premier paquet venant d'une célèbre boutique. Emballé dans un papier de soie, je découvris un délicat ensemble de dentelle. Il était sexy sans être vulgaire. Je découvris également un bustier avec jarretelles. Une nuisette en satin violine et sa robe de chambre en satin assortie me plurent aussitôt. Ce fut comme un coup de foudre, mais pour des vêtements. J'avais hâte de les essayer. Je découvris une petite carte indiquant que tous les vêtements avaient déjà été lavés et que par conséquent je pouvais les porter dès à présent. J'en fus enchantée, m'imaginant déjà dans le premier ensemble pour mon rendez-vous avec JJ. Je poursuivis avec d'autres plus petites boîtes. J'eus le plaisir de trouver deux vibromasseurs élégants et raffinés. Un pour la stimulation clitoridienne et l'autre, un rabbit multifonction que j'avais hâte d'essayer. Dans un autre petit carton, je découvris trois plugs, chacun de taille différente, noirs ornés d'un brillant blanc. Je n'en avais jamais mis, ni même n'avais été pénétrée par cet endroit. J'en frémis d'excitation. Je ne savais pas si j'oserais. Mais la perspective de le faire, m'émoustillait. Je découvris aussi un bandeau en soie noire, pour me couvrir les yeux probablement, des bougies parfumées et plusieurs huiles de massage en tout genre. Mes paquets déballés, j'amenai mes "jeux" et la lingerie dans ma chambre. J'utilisai alors le temps de démarrage de l'ordinateur pour me rafraîchir. Je ne savais pas si JJ serait déjà en ligne, mais j'avais terriblement hâte de lui parler.
Mon corps était comme un arc bandé. Mes seins pointaient douloureusement, en me lavant j'avais pu constater que l'ouverture de mes "cadeaux" m'avait lubrifiée. Je choisis de porter l'ensemble de lingerie en dentelle, avec la robe de chambre violine par dessus. Je me brossais les cheveux quand je reçus l'invitation de vidéoconférence.
- Bonsoir douce Bella.
Je ne reconnus pas la voix de JJ, elle était probablement déformée par la transmission. Je lui répondis directement, j'avais enclenché moi aussi le micro.
- Tu es magnifique et entendre ta voix me déclenche des frissons. Comment as-tu trouvé mes cadeaux ?
Je rougis à l'entente de ses compliments. Prise par une audace soudaine je laissais ma timidité et lui répondis :
- Ils me plaisent beaucoup, la preuve je me suis hâtée d'en enfiler.
- Montre-moi Bella.
Je me plaçai face à la caméra de façon à ce qu'il me voit complètement. Je tournai d'abord sur moi-même lui montrant la robe de chambre, avant de défaire lentement le nœud et de faire glisser le lien pour ouvrir le vêtement. Il émit un grognement lorsqu'il vit la dentelle du soutien-gorge. Je l'ouvris tout à fait me dévoilant complètement.
- Bellissima Bella. Tu sublimes cet ensemble. J'aimerais te serrer contre moi et t'embrasser. Je laisserais ma bouche descendre sur ta poitrine pour dessiner les contours des balconnets avec ma langue.
Je glissais mes mains là où il s'imaginait déposer ses lèvres. Mon souffle était plus court et j'avais très envie que se réalise ce qu'il me décrivait.
- Oh bébé, rien que comme ça, tu me rends fou.
- Alors viens me rejoindre.
Il ne répondit pas tout de suite, je m'inquiétais d'avoir dit une bêtise. Mais il reprit avec une pointe de tristesse dans la voix :
- Si je le pouvais Bella, je serais déjà entre tes cuisses à te faire crier de plaisir encore et encore. Profitons comme nous le pouvons et quand je le pourrais on se retrouvera pour unir nos corps.
Son discours presque solennel m'alla droit au cœur. Ce n'était peut-être pas que du sexe finalement.
- Et si on essayait tes nouveaux jouets, chérie ? proposa-t-il d'une voix plus légère.
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